3) Le téléspectateur sans télévision

Contrairement aux deux profils précédents, ce téléspectateur n’en est pas vraiment un. Il n’aime pas la télévision. Il n’en possède pas, ou simplement pour se passer des films ou des DVD. Il est plus ou moins hostile à l’égard du petit écran, le jugeant souvent à l’origine ou tout au mois faisant partie des causes des « dérèglements » de notre société. Il vit très bien sans télévision, la regarde parfois chez des amis, ou en famille, parfois pour se tenir informé. Il réfléchit beaucoup sur le sujet et son argumentaire est souvent bien développé. Il faut alors surmonter la réaction : « Je n’aime pas la télévision, je ne la regarde pas », qui fait souvent office de premier contact avec un tel profil de téléspectateur. Certains la regardent parfois, mais n’osent pas le révéler, de peur d’être assimilés par leur interlocuteur avec la majorité de ces concitoyens qui passent du temps devant leur écran.

Voici plusieurs exemples de personnes interrogées réunies dans ce profil et appartenant à des groupes différents :

Voici un exemple représentatif de ce profil-type :

Julie, F/20 – Etudiante en lettres/Bac/célibataire

S= 75/150 P= 55/150

Julie n’a pas de téléviseur chez elle, elle regarde parfois des séries américaines chez ses parents le week-end. Elle a vécu en colocation avec une autre étudiante qui passait son temps devant les séries et cela l’a « dégoûté à vie ». Elle consacre ses loisirs principalement à la lecture ou au cinéma. Elle est très renseignée toutefois sur les personnages de séries, sur les thèmes et les intrigues abordées par elles. « Comme tout le monde en parle, on finit par être au courant sans les regarder », précise-t-elle. Difficile donc d’imaginer que les séries contribuent à la formation de son jugement sur le politique, bien qu’elle puisse les utiliser pour s’opposer justement, et fonder ses opinions concernant le politique sur une certaine représentation du monde contenue dans ces programmes. « Les séries ne remettent pas vraiment le système en cause, elles nous engluent la pensée, je trouve ça révoltant ».