3) Entretiens individuels « Séries-, Politique+ »

 Ce groupe comprend 7 personnes, trois femmes et quatre hommes, la moyenne d’âge est de 25 ans et le niveau de diplôme est assez élevé. Les membres du groupe ont fait 3,2 fautes en moyenne au test de mémorisation, et 1,8 au test de compréhension. Le niveau d’intérêt moyen du groupe pour les séries est de 47,85/150, le niveau d’intérêt pour le politique étant de 110,71/150.

Fanette, F/24- Stagiaire dans une ONG/DEUG/célibataire

S= 45/150 P= 90/150

Fanette est persuadée que cette série est capable de « brouiller les opinions des spectateurs ». Le décalage est tellement grand entre la réalité politique du gouvernement américain actuel, et celle de la fiction présentée par The West Wing qu’il ne faudrait pas prendre cette dernière pour la vérité. Fanette parle même de « glorification de la politique américaine » dans l’épisode qu’elle a visionné, elle ne s’est pas sentie « à l’aise ». Selon elle, la série compare les élèves ignorants de la classe aux spectateurs et elle est choquée d’un tel manque de respect. N’ayant que peu de temps à consacrer à la télévision, qu’elle regarde le plus souvent ailleurs que chez elle, Fanette correspond au profil du spectateur sans télévision. Elle est très critique avec la série, très manipulatrice à ses yeux : « On fait de la Maison-Blanche un lieu saint avec de saints hommes aux manettes », « la réalité est tout autre ». Le programme exerce ainsi une « mauvaise influence » sur les spectateurs, il les fait penser l’Amérique différemment. « C’est un pays en crise qui a peur du monde, qui se referme lentement. », précise-t-elle. La série continue de dresser un portrait de ce pays comme un « maître du monde ». Plus véhémente que pendant ses réponses données aux questionnaires, Fanette renforce ainsi ses arguments à partir du visionnage de la série. Elle n’aimait ni la télévision, ni les séries, l’exemple de West Wing, ne lui en fait dire que plus de mal. Son intérêt pour le politique sort lui aussi renforcé de cet entretien. « Ceux qui regardent n’agissent pas ». Pour elle, il est temps d’agir, politiquement, le citoyen doit « reprendre la main ».