B) S-P+

Benoît, H/27, Gestionnaire de patrimoine/DESS/en couple

S= 65/150 P= 135/150

Les séries m’ennuient. Certaines sont plus agréables que d’autres, je peux parfois les regarder, pour la détente. Les émissions politiques sont indispensables. Il faut savoir ce que pensent réellement nos dirigeants, c’est une forme de contrôle, le fait de ne pas les perdre de vue.

Entretien

A) Qu’est-ce qui, selon vous, dans cet épisode, s’éloigne le plus indiscutablement de la réalité ?

C’est très réaliste, j’aime beaucoup cet épisode. Je ne me laisse pas prendre d’habitude par le côté réaliste et là, peut-être parce que cela parle de politique, je ne sais pas, j’ai bien aimé. C’est malin aussi, les références, les angles d’attaque des sujets, et puis on dirait que la Maison-Blanche à l’écran ressemble à la vraie. Je voulais la visiter l’an passé et on ne m’a pas donné la permission.

B) Y a-t-il un personnage de la série qui vous paraît plus caricatural que les autres ?

Je dirai celui qu’on suspecte tout au long de l’épisode. Celui-là plus qu’un autre. Ils l’ont chargé au point de vue des stéréotypes. C’est le coupable idéal, et très sérieux en plus.

C) Pensez-vous que le discours mis en scène dans cet épisode se rapproche des idées d’un parti politique existant aux USA et/ou dans le reste du monde ?

C’est un discours démocrate, je pense. C’est une question difficile. Si j’étais américain, je voterais pour les républicains, pas les démocrates, et là, le discours démocrate me plaît bien, si je ne me suis pas trompé de camp. Je me suis trompé c’est sûr. Les démocrates, Clinton, tout ça, c’est pas vraiment mon truc. Ce qu’ils disent dans la série, je suis plutôt pour. Je me sens idiot. Je recommence. Il pourrait (le discours) être repris par Tony Blair, surtout en ce moment (juillet 2005, attentats à la bombe à Londres). Pas par Berlusconi, ni chez nous, nous sommes encore plus divisés, la gauche parlerait plus de social et la droite plus de la police, là c’est un peu des deux ensemble. C’est un piège. Je n’ose pas dire démocrate. Je ne sais plus 

D) Etes-vous en accord avec les arguments développés par chacun des personnages de la série en matière de politique intérieure et extérieure ? Si non, quelles sont vos divergences ?

Ils n’ont pas l’air très dépassés par ce qu’ils font, ils sont calmes, moins au abois que nos gouvernements, il semble que cette série, enfin les personnages de ces séries ont une réponse à tout, je me demande bien comment alors ils auraient lu les attentats de Londres. Il y a un épisode sur la question ? Je suis d’accord, oui, avec ce que j’ai vu. C’est très plaisant à regarder, on se sent un peu plus concerné que quand il s’agit d’une bande de jeunes complètements idiots perdus dans leurs histoires de cœur. En ce moment, j’ouvre la télé et je ne fais que tomber là-dessus.

E) Pourriez-vous voter pour une équipe présidentielle semblable à celle mise en valeur dans cet épisode de « The West Wing » si celle-ci se présentait à une élection dans la réalité ?

Ce n’est pas sérieux. Mais si un tel choix se proposait, en France, je me laisserai convaincre, il ne suffit pas de grand chose aujourd’hui, peu d’hommes politiques sont bons.

F) Cet épisode montre bien le caractère pédagogique insufflé par les créateurs de la série. Qu’avez-vous retenu de cet épisode ? A-t-il changé quelque chose à votre vision de la politique ? Une telle fiction politique est-elle, à votre avis, imaginable en France ?

Et bien je ne pensais pas qu’une telle série pouvait exister, même aux Etats-Unis, alors en France, je ne peux pas l’affirmer. Nous sommes moins patriotes que les « ‘ricains » alors franchement ça me paraît impossible.

G) Quelles sont les différences entre votre vision des hommes politiques et celle développée dans le cadre de cet épisode par les scénaristes de « The West Wing » ?

Je l’ai déjà un peu dit tout à l’heure. Nous avons besoin d’un renouvellement de la classe politique ici, le gouffre entre eux et la population surtout celle du « non » est trop grand. Il faut des jeunes, pas aussi « premiers de la classe » que ceux-ci, mais ce serait un bon début.

H) Si les élections présidentielles françaises, prévues pour 2007, se déroulaient aujourd’hui, quel homme politique serait votre favori pour remporter le scrutin national ?

Il faudrait que Dominique de Villepin se présente. Sinon, je suis mal barré, Sarkozy je n’en veux pas, trop hystérique, Bayrou non plus et de Villiers est pathétique.

I) Pouvez-vous imaginer une influence quelconque de cette série américaine sur l’opinion publique, américaine ou française ? Vous a t-elle influencée politiquement ? Développez s’il vous plaît.

Je pense que la série permet de s’intéresser bien plus à la politique qu’on ne le fait aujourd’hui. Si vous me dites que les autres épisodes ressemblent à celui-là, je ne vois pas pourquoi le spectateur resterait sans intérêt pour la question. Elle pousse à comprendre, mais je vais peut-être un peu vite en besogne. J’avoue que j’aime bien l’envers du décor dans la politique, mais là, c’est exactement ce qui me touche, en plein dans le mille. Je pensais que j’étais le seul dans ce cas, je vais pouvoir aller plus loin

J) Existe-t-il un programme télévisuel qui vous semble plus à même de contribuer à l’éducation politique des téléspectateurs ? Si oui, lequel ?

Il y a Ripostes, de Serge Moati et puis Les monde des idées sur LCI ou les débats politiques, aussi sur LCI. C’est tout ce que je vois. Il y a de moins en moins de vraie politique à la télé, plutôt de la politique spectacle, c’est dommage. J’ai oublié Mots-croisés et 100 minutes pour convaincre sur France 2 qui sont toutes les deux de bonnes émissions.

K) La télévision joue-t-elle, à votre avis, un rôle d’éducateur en matière politique ? Comment s’y prend-elle alors ?

Elle doit venir en contrepoint de l’école et aussi de la presse. La télé nous informe plus qu’elle nous explique. Il faudrait pourtant pouvoir jeter un œil et une oreille tous les jours sur nos représentants, ce serait la vraie démocratie, le « Loft » des hommes politiques, le vrai programme nécessaire à la survie des citoyens (rires).

L) D’une manière générale, le réalisme à la télévision vous semble-t-il dangereux pour le regard des spectateurs?

Ce n’est pas dangereux à mon avis, c’est un peu déprimant, ça c’est sûr, mais sinon, l’informatique et les écrans font partie de nos vies, on voudrait s’évader, mais on ne fait que nous montrer, nous, enfin, notre partie la plus bête et la plus animale.