Guillaume, H/22- Ouvrier/Sans diplôme/en couple

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Séries très réalistes. Ma femme enregistre Friends pour moi, je la regarde le soir, pour me détendre. Il n’y a pas vraiment de ressemblances avec ma vie, mais pourtant je trouve qu’on essaye beaucoup de les copier.

Entretien

A) Qu’est-ce qui, selon vous, dans cet épisode, s’éloigne le plus indiscutablement de la réalité ?

Je ne fais pas très attention à tout ça. Je trouve juste la série un peu compliquée, difficile à suivre. Il y a beaucoup de personnages, non ça fait très « réel », l’histoire de l’alerte à la bombe, du suspect, etc…

B) Y a-t-il un personnage de la série qui vous paraît plus caricatural que les autres ?

Non, ça ne m’a pas gêné. Je n’y ai pas fait attention.

C) Pensez-vous que le discours mis en scène dans cet épisode se rapproche des idées d’un parti politique existant aux USA et/ou dans le reste du monde ?

Un parti ? Socialiste. Pas trop libéral, pas trop communiste. C’est pas comme chez nous, nous on a l’habitude d’une manière de penser et de parler des hommes politiques, en Amérique c’est différent.

D) Etes-vous en accord avec les arguments développés par chacun des personnages de la série en matière de politique intérieure et extérieure ? Si non, quelles sont vos divergences ?

Oui, plus ou moins. Ils savent ce qu’ils font, je ne me suis pas trouvé dans une telle situation, je ne sais pas comment je réagirais, je n’ai pas une tactique comme eux, une explication pour tout. Je n’ai pas peur des martyrs qui se font exploser. Si on se laisse terroriser, on ne bouge plus, et puis je ne prends pas le métro pour aller au travail.

E) Pourriez-vous voter pour une équipe présidentielle semblable à celle mise en valeur dans cet épisode de « The West Wing » si celle-ci se présentait à une élection dans la réalité ?

Je ne sais pas. Elles sont bizarres vos questions. J’ai du mal à sortir les personnages de leur contexte.

F) Cet épisode montre bien le caractère pédagogique insufflé par les créateurs de la série. Qu’avez-vous retenu de cet épisode ? A-t-il changé quelque chose à votre vision de la politique ? Une telle fiction politique est-elle, à votre avis, imaginable en France ?

Il faudrait que ce soit plus proche des gens, de ce qu’ils connaissent, là, d’après ce que j’ai vu, enfin, c’est juste un épisode, mais il faut se concentrer. Ça me fait penser à l’autre série américaine, dans les hôpitaux. (Je mentionne la série Urgences), oui, c’est ça. Ça va aussi vite et il faut s’accrocher pour ne pas perdre le fil.

G) Quelles sont les différences entre votre vision des hommes politiques et celle développée dans le cadre de cet épisode par les scénaristes de « The West Wing » ?

Je ne porte pas beaucoup d’estime aux hommes politiques. Ils nous donnent un travail pas toujours digne et ils nous sanctionnent quand on le refuse. On voit bien qu’il ne se mettent pas à notre place. Dans la série, ils expliquent bien les choses, mais ça s’arrête là, on ne peut pas les comparer. Les vrais politiques ont moins de morale qu’à la télévision.

H) Si les élections présidentielles françaises, prévues pour 2007, se déroulaient aujourd’hui, quel homme politique serait votre favori pour remporter le scrutin national ?

Nicolas. Sarkozy. J’ai fait mon choix depuis un moment. Je sais bien que beaucoup ne l’aiment pas, mais il me botte plus que les autres. C’est très personnel tout de façon, comme choix.

I) Pouvez-vous imaginer une influence quelconque de cette série américaine sur l’opinion publique, américaine ou française ? Vous a t-elle influencée politiquement ? Développez s’il vous plaît.

Non, je ne vois pas. Elle me fait encore moins aimer les hommes politiques, c’est sûr. La seule influence que ces séries peuvent avoir, c’est donner envie d’en voir d’autres. Il m’arrive parfois aussi de croiser dans la rue des gens, jeunes, qui s’habillent ou qui parlent comme dans ces séries, pas celle-là en particulier, je pense à Friends ou la série des filles, là, Sex dans la City.

J) Existe-t-il un programme télévisuel qui vous semble plus à même de contribuer à l’éducation politique des téléspectateurs ? Si oui, lequel ?

Je lis plus les articles politiques dans les journaux le matin, je lis le Progrès pour savoir ce qui se passe dans le coin, et puis je vais récupérer sur mon trajet pour aller au travail, les journaux gratuits qu’ils distribuent autour des métros, je les lis entre midi et deux. À la télé, on regarde les titres du journal de France 2 avec ma femme, on en a un peu marre de TF1, mais sinon, on regarde des séries sur le câble.

K) La télévision joue-t-elle, à votre avis, un rôle d’éducateur en matière politique ? Comment s’y prend-elle alors ?

Elle devrait. Je pense qu’elle devrait nous aider à y voir un peu plus clair dans tout ce bordel. (Il s’excuse). Je ne cherche pas à être éduqué, moi, je cherche simplement à me changer la tête, à rigoler avec quelque chose d’un peu léger et bien foutu, c’est tout.

L) D’une manière générale, le réalisme à la télévision vous semble-t-il dangereux pour le regard des spectateurs?

C’est dangereux si les gosses se mettent à vivre comme dans les séries, mais je crois qu’on y est pas. On est tellement à galérer un peu ou beaucoup qu’on sait très bien qu’on est pas dans une série, la réalité est trop présente dans notre tête pour qu’on l’oublie. Ceux qui s’habillent comme à la télé, c’est juste pour essayer de s’enfuir un moment du vrai monde, je peux le comprendre.