Marielle, F/21- Etudiante/DEUG droit/célibataire

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Séries réalistes, le contexte est plausible, la caricature n’est pas trop forte. On peut s’identifier plus facilement aux personnages. Les règles de la fiction sont les seules limites à ce réalisme. Je m’attache aux héros, mais je ne me sens pas vraiment concernée.

Entretien

A) Qu’est-ce qui, selon vous, dans cet épisode, s’éloigne le plus indiscutablement de la réalité ?

C’est très bien fait, le lien avec ce qui se passe en ce moment, c’est bien aussi de faire réfléchir sur le sujet. Bon, ça fait un peu passer les spectateurs pour des élèves, mais c’est un bon moyen de faire retenir des choses. C’est troublant d’ailleurs, avec l’actualité, les bombes, les gouvernements qui commencent à agir.

B) Y a-t-il un personnage de la série qui vous paraît plus caricatural que les autres ?

En particulier le plus vieux, celui qui parle avec l’arabe. Quand il s’excuse à la fin, on imagine très bien que dans la réalité, il ne viendrait pas dire ça, c’est le côté moraliste des séries américaines, ils aiment bien que tout finisse comme ça, c’est un peu pareil pour Friends ou Ally MacBeal. On s’excuse de nos erreurs, on finit toujours par se réconcilier avec ses amis, c’est un peu bête, mais c’est une histoire.

C) Pensez-vous que le discours mis en scène dans cet épisode se rapproche des idées d’un parti politique existant aux USA et/ou dans le reste du monde ?

Des démocrates, ça me fait penser aux démocrates, ils sont plus intelligents qu’un Schwarzenegger ou qu’un Bush, c’est pour ça que je pense aux démocrates. Les scénaristes ont dû vouloir se détacher de ce type de personnages.

D) Etes-vous en accord avec les arguments développés par chacun des personnages de la série en matière de politique intérieure et extérieure ? Si non, quelles sont vos divergences ?

Je suis d’accord sur l’explication, je pense que dans ce monde d’informations qui angoissent, il faut que la politique nous explique mieux ce qui nous entoure. Je ne crois pas au recours à la force à tout prix, il faut juste éviter de faire des caricatures, tous les musulmans ne sont pas mauvais et j’ai peur qu’on soit allé un peu trop loin.

E) Pourriez-vous voter pour une équipe présidentielle semblable à celle mise en valeur dans cet épisode de « The West Wing » si celle-ci se présentait à une élection dans la réalité ?

Oui, mais une telle équipe est impossible à réaliser. Il faut laisser ces héros dans la télévision et simplement nous en inspirer si nous le voulons. Là, tu vois, je ne pensais pas que je pouvais être intéressée par une série politique, et j’ai adoré ça, il suffit de peu de choses finalement pour vous faire aimer ce milieu.

F) Cet épisode montre bien le caractère pédagogique insufflé par les créateurs de la série. Qu’avez-vous retenu de cet épisode ? A-t-il changé quelque chose à votre vision de la politique ? Une telle fiction politique est-elle, à votre avis, imaginable en France ?

Pourquoi pas ? On suit souvent l’Amérique en matière de programmes télé. On a dix ans de retard, c’est tout. On fera peut-être des séries qui se passent à Matignon, on verra, en ce moment les séries françaises sont molles et lointaines, très caricaturales, même sur le service public.

G) Quelles sont les différences entre votre vision des hommes politiques et celle développée dans le cadre de cet épisode par les scénaristes de « The West Wing » ?

Ils sont plus intéressants dans la série, on aimerait en savoir plus sur eux et leur vie, en France, les hommes politiques sont trop dans les journaux ou chez Drucker, on en sait un peu trop sur eux. Déjà qu’ils ne m’intéressent pas vraiment au départ, ça frise l’indigestion.

H) Si les élections présidentielles françaises, prévues pour 2007, se déroulaient aujourd’hui, quel homme politique serait votre favori pour remporter le scrutin national ?

Bonne question. Je penche pour Laurent Fabius, il a la stature de président. Mais la guerre avec Hollande risque d’être assez longue.

I) Pouvez-vous imaginer une influence quelconque de cette série américaine sur l’opinion publique, américaine ou française ? Vous a t-elle influencée politiquement ? Développez s’il vous plaît.

Les auteurs des séries ont bien progressé dans leur écriture des personnages, ils sont de plus en plus attachants et humains, on a envie de faire un bout de route avec eux, ça fait beaucoup de héros quand on pense au nombre de séries que je regarde, mais j’aime bien, il y en a pour tous les styles, je m’attache très vite à eux, comme des vieux amis qu’on aime retrouver. Ils nous influencent parfois, dans leur manière d’agir, on se demande toujours si on aurait agi de la même façon, et de là à les imiter parfois, ça me paraît possible.

J) Existe-t-il un programme télévisuel qui vous semble plus à même de contribuer à l’éducation politique des téléspectateurs ? Si oui, lequel ?

Une émission plus politique que ça, oui, une qui parle de la politique aujourd’hui c’est Ripostes sur France 5, avec le gros bonhomme qui présente. Sinon, c’est surtout les hommes politiques eux-mêmes qui viennent à la télé parler d’eux, ils disent toujours la même chose, comme Chirac tous les 14 juillet.

K) La télévision joue-t-elle, à votre avis, un rôle d’éducateur en matière politique ? Comment s’y prend-elle alors ?

Ce serait une télé idéale si elle devait nous éduquer sur la politique. Elle nous éduque surtout pour ce qui est d’acheter plein de choses et de ne surtout jamais y penser. Il y a tellement de publicité à la télévision, on nous vante les mérites de produits nuls et il faudrait en remplir sa maison.

L) D’une manière générale, le réalisme à la télévision vous semble-t-il dangereux pour le regard des spectateurs?

Les séries sont de plus en plus « microscopes ». Elles détaillent des métiers et des vies, alors le tout est réaliste, mais ce n’est pas dangereux. C’est moins dangereux en tout cas que les grosses ficelles de la télé-réalité, qui nous font croire qu’on peut être des stars en quinze jours, des musiciens, des chanteurs, en ne faisant que le strict minimum. C’est dangereux pour tous ceux qui participent à ces programmes et qui finissent rayés de la carte en peu de temps, dépressifs et solitaires.