Bedia, F/22 – Sans emploi/Bac/célibataire

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Je passe beaucoup de temps devant la télé. Oui, je me sens souvent proche des héros américains. On partage des problèmes de tous les jours, d’amour, de travail, d’amitiés. Je préfère les séries qui parlent du quotidien.

Entretien

A) Qu’est-ce qui, selon vous, dans cet épisode, s’éloigne le plus indiscutablement de la réalité ?

Ce n’est pas un monde que je connais très bien, j’ai juste vu un ou deux films qui se passaient à la Maison-Blanche. Je ne vois pas bien ce qui est réaliste ou non, ça a l’air vrai, c’est tout ce que je peux dire.

B) Y a-t-il un personnage de la série qui vous paraît plus caricatural que les autres ?

Le plus jeune des types, celui qui parle de terrorisme, les origines, je le vois mal gouverner les Etats-Unis.

C) Pensez-vous que le discours mis en scène dans cet épisode se rapproche des idées d’un parti politique existant aux USA et/ou dans le reste du monde ?

C’est une copie de celui qui dirige, non ? Je pense, je ne vois pas l’intérêt d’en mettre un d’un autre bord, ce serait de la propagande pour lui, de la publicité gratuite, je ne sais pas si Bush aurait laissé faire ça à la télévision.

D) Etes-vous en accord avec les arguments développés par chacun des personnages de la série en matière de politique intérieure et extérieure ? Si non, quelles sont vos divergences ?

Je trouve que c’est inadmissible de tuer des innocents pour une cause, n’importe laquelle. Je suis d’accord avec ceux qui veulent en sortir, il faudrait commencer par arrêter la guerre, elle n’aide pas au calme.

E) Pourriez-vous voter pour une équipe présidentielle semblable à celle mise en valeur dans cet épisode de « The West Wing » si celle-ci se présentait à une élection dans la réalité ?

Je ne vote pas beaucoup. Les politiques ne s’occupent pas vraiment du problème des immigrés, on est nés en France et on nous traite partout comme de la main-d’œuvre ; on nous aide pas, c’est sûr.

F) Cet épisode montre bien le caractère pédagogique insufflé par les créateurs de la série. Qu’avez-vous retenu de cet épisode ? A-t-il changé quelque chose à votre vision de la politique ? Une telle fiction politique est-elle, à votre avis, imaginable en France ?

Les Américains sont sûrement plus intéressés par la politique que nous, je pense que c’est pour ça qu’ils ont une série pareille. Je ne crois pas que ça marcherait ici, ça s’éloigne un peu trop de la télé-réalité, et c’est ce qu’on a le plus ici. Sinon, on aime les autres séries américaines, celles qui parlent plus d’amour ou les comédies.

G) Quelles sont les différences entre votre vision des hommes politiques et celle développée dans le cadre de cet épisode par les scénaristes de « The West Wing » ?

Moi j’en connais pas, des hommes politiques ; il y en a aucun qui est venu près de chez moi, alors s’ils voulaient discuter avec moi, je refuserais ; dans la série, je n’aurais pas écouté, comme ça sans rien dire, leurs discours ; je leur aurais demandé des comptes.

H) Si les élections présidentielles françaises, prévues pour 2007, se déroulaient aujourd’hui, quel homme politique serait votre favori pour remporter le scrutin national ?

Peut-être pour Sarkozy, on dirait qu’il veut changer les choses. Pour l’instant, je trouve surtout qu’il fait taper la police sur les jeunes surtout s’ils sont arabes ou noirs, mais c’est tout ce que je peux dire.

I) Pouvez-vous imaginer une influence quelconque de cette série américaine sur l’opinion publique, américaine ou française ? Vous a t-elle influencée politiquement ? Développez s’il vous plaît.

Quand on connaît rien à la politique, ça doit nous rapprocher du sujet, le type qui regarde la série tout le temps, il doit déjà aimer la politique, je pense, et puis aussi il doit apprendre pas mal de trucs.

J) Existe-t-il un programme télévisuel qui vous semble plus à même de contribuer à l’éducation politique des téléspectateurs ? Si oui, lequel ?

France 2 fait pas mal d’émissions politiques. Elles ont l’air bien, je ne les regarde pas, mais pour ceux qui aiment, ça doit les éduquer un peu.

K) La télévision joue-t-elle, à votre avis, un rôle d’éducateur en matière politique ? Comment s’y prend-elle alors ?

Un peu, oui. Elle est pas là que pour nous parler de ça, mais sinon je vois pas où on verrait de la politique ou des hommes politiques autour de nous.

L) D’une manière générale, le réalisme à la télévision vous semble-t-il dangereux pour le regard des spectateurs?

Non, c’est ce que les jeunes aiment aujourd’hui, c’est pas grave. Il faut juste que les parents s’y fassent, on est passé à autre chose, mais peut-être que dans cinq ans on en aura marre et on voudra voir des programmes nouveaux, peut-être de la politique aussi, si c’est bien fait, ça dépend.