1. Indicateurs de Bien-être

Nous avons vu dans ce qui a précédé que le débat théorique sur le choix de la dimension- éventuellement des dimensions- du bien-être reste ouvert entre l’approche utilitariste et l’approche des capabilités18. Sur le plan pratique, le débat reste d’actualité. Le niveau de vie (comme Proxy du bien-être) est un concept multidimensionnel. Pour identifier les pauvres et caractériser les déterminants de la pauvreté, l’analyse doit tenir compte de cet aspect. Toute la difficulté dans l’élaboration d’un indicateur de niveau de vie, provient du fait que le niveau de vie d’un individu ou d’un ménage est fonction de plusieurs variables ; accès aux biens et services, accès à des droits sociaux et politiques, développement des potentialités des individus, opportunités offertes par la société.

Deux classes d’indicateurs de niveau de vie sont utilisées dans la littérature. La première privilégie une approche monétaire basée sur le niveau des dépenses de consommation. Les fondements théoriques utilitaristes représentent un soutien solide pour cette classe. A partir de l’espace de l’utilité, “l’analyse marginaliste permet de transposer les considérations d’équité dans l’espace du revenu en tant qu’espace de ressources : le revenu détermine le niveau d’utilité19. La deuxième propose des indicateurs sociaux pour approcher la qualité de l’existence des individus. Ils ont souvent trait à des variables de capital physique, humain et social : espérance de vie à la naissance, taux de scolarité. Toutefois, on note le développement d’un vaste champ d’étude traitant le bonheur comme fin ultime du comportement humain. Il s’en suit la représentation de l’utilité par le niveau de satisfaction dans la vie, et ce en ayant recours à des informations subjectives.

Notes
18.

On note que les fonctions d’utilité sont considérées comme indicateurs de Bien-être individuels, voir Blackorby et Bossert (2004)

19.

Asselin et Dauphin (2000)