1.1Indicateurs Monétaires

Le cadre théorique de l’approche welfariste20, représentant les préférences par une fonction d’utilité, se fond sur des hypothèses qui ont été largement critiquées. La formulation d’un indicateur monétaire de niveau de vie repose sur le passage d’un niveau d’utilité à celui de consommation correspondant. La structure de demande, dérivée par les méthodes utilitaristes, permet d’établir des évaluations précises de l’utilité. Analytiquement, en résultat de la maximisation de l’utilité, on obtient des fonctions qui décrivent le comportement de consommation par rapport à un nombre de variables : prix, revenu, taille des ménages, composition démographique. Plusieurs méthodes sont possibles pour obtenir un indicateur fiable et facile à construire.

Généralement, on suppose que les préférences sont implicitement révélées par la demande de biens et services. Le bien-être individuel dépend, dans ces conditions, de la consommation du ménage représentée par les quantités de biens. La relation est présentée comme suit :

De plus, nous supposons que les décisions de consommation permettent la maximisation du bien-être du ménage, dans un cadre de concurrence pure et parfaite, sous la contrainte budgétaire. Si nous notons par x n le revenu du ménage h . Alors nous en déduisons la relation :

Les demandes des ménages, pour les différents biens, sont issues de la maximisation des bien-être individuels représentés par les fonctions d’utilité étant donnée les prix, le revenu et les caractéristiques non monétaires.

La non observabilité des niveaux d’utilité individuels conduit à un problème de conversion du revenu du ménage- non comparable entre les individus- en une mesure comparable.

En pratique, les méthodes utilitaristes de détermination des seuils de pauvreté considèrent le niveau total des dépenses comme une bonne approximation du niveau de vie. Ainsi, “le revenu équivalent” représente le niveau minimum des dépenses pour que le consommateur puisse atteindre son niveau d’utilité désiré. D’un autre côté, la consommation réelle par équivalent adulte incorpore toutes les dépenses nominales au titre de consommation des biens et services.

La mise en place de ces indicateurs doit tenir compte de deux contraintes :

  1. La variation des prix à laquelle font face les consommateurs. Pour cela il faudrait évaluer les dépenses par rapport à un indice qui résume les différences au niveau du coût de la vie dans le temps et dans l’espace.
  2. Une échelle d’équivalence pour neutraliser les différences entre les ménages en termes de taille et de composition démographique

Notes
20.

Le welfarisme réclame qu’une évaluation de l’état social soit fondé exclusivement sur les utilités engendrées par cet état. L’utilitarisme peut être conçu comme la conjonction du welfarisme, du classement par sommation et du conséquentalisme… l’utilitarisme constitue donc une doctrine morale.” Reboud 2006, page 24