3.3 Lieu de résidence.

Le lieu de résidence semble être un important déterminant de la pauvreté. L’examen des taux de pauvreté est en faveur d’un différentiel de pauvreté - non négligeable- entre les différentes régions du pays d’une autre part.

Un regard sur la population pauvre et du taux de pauvreté par région met en évidence la divergence des taux régionaux (tableau 16). On remarque que le taux de pauvreté dans les régions Nord, méditerranée, Sud Ouest et celle de la Méditerranée est nettement supérieur à la moyenne nationale. L’incidence de la pauvreté est à son maximum dans la région du Nord (16.46 %). Ce taux est proche de 14 % dans la région Sud Ouest alors qu’il est de 12.61 % dans la région Méditerranée. Par contre, seulement 7.58 % de la population localisée dans la région parisienne vivent en dessous du seuil de pauvreté.56

Le type des activités professionnelles exercées et dominant dans une région peut être un facteur explicatif de ce différentiel. Ainsi, dans la région la moins pauvre, à savoir la région parisienne, 24% des personnes de référence occupent le statut de cadre supérieur57. Cette proportion arrive à 12% dans la région Est et Centre Est. Par contre, la proportion des cadres dans la population des chefs de ménages de la région ne dépasse pas les 10% dans le Sud Ouest, 8% dans la Méditerranée et 7% dans la région Nord. La région Nord se distingue aussi par un pourcentage élevé d’employés et d’ouvriers (41% des personnes de référence de la région) dont respectivement 26.98% et 28.57% d’entre eux disposent d’un revenu inférieur au seuil de pauvreté. Les retraités de cette région sont aussi plus exposés à la pauvreté monétaire comparativement aux autres régions. En effet, 11.93% des retraités de la région Nord sont identifiés comme pauvres. La situation des employés se dégrade aussi dans les régions Sud ouest, Ouest et la méditerranée. Les employés du Centre Est semblent être en meilleure situation. De même, seulement 8.33% des ouvriers de l’Est sont pauvres.

L’examen des taux de pauvreté selon la commune de résidence ne permet pas de détecter de différence notable « rurale- urbain » de la pauvreté monétaire en France (tableau 18). En effet, le taux de pauvreté de revenu semble très proche selon la taille de la commune de résidence. Ainsi, alors que 11.41 % des habitants ruraux sont classifiés comme pauvre, ce taux arrive à 11.88 % dans les unités urbaines dont le nombre d’habitant est supérieur à 100 milles. Une exception concerne l’unité urbaine de Paris où le taux de pauvreté est seulement de 8 %.

Notes
56.

“Pour en venir au phénomène principal, notons que le PIB par tête s’élève en Île-de-France en 1996 à 152 % de la moyenne nationale. La part de l’Île de- France dans le PIB était ainsi de 28,4 % en 1998 alors que son poids dans la population n’était que de 18,7 %, toutes les autres ZEAT (zone d’études et d’aménagement du territoire) ayant un poids dans le PIB inférieur à leur poids dans la population”. Gérard-Varet et Mougeot (2001, Page 63).

57.

A ce niveau Royer (2001) précise que : “L’Île-de-France continue à concentrer les créations d’emplois de cadres supérieurs, mais est devenue déficitaire dans toutes les autres catégories, même les professions intermédiaires. Au contraire, l’Ouest et le Sud- Ouest ne perdent guère d’ouvriers et se renforcent considérablement en employés” (Page 165). Ceci est confirmé par Gérard-Varet et Mougeot (2001) : “(…) au niveau des qualifications, l’Île-de-France concentre une part importante des créations d’emplois de cadres supérieurs (un tiers du total). En revanche, l’emploi dans toutes les autres catégories recule dans cette région.” (page 65).