1. Agrégats Sociaux et Décomposition

L’agrégation des indicateurs sociaux, ayant trait à l’état de santé et l’éducation, ne représente pas de difficultés particulières lorsqu’on a accès à des données en relation directe avec le sujet étudié. Concernant la décomposition, Bidani et Ravallion (1995) présentent une méthode de modélisation des indicateurs sociaux agrégés qui permet d’estimer leur décomposition. La méthode possède la caractéristique d’exploiter l’identité reliant les agrégats sociaux à la distribution de la population suivant des sous-groupes. Le but de la décomposition est d’étudier, sur un échantillon de 35 pays, le différentiel d’effet des dépenses publiques de santé et d’éducation sur l’état de santé des pauvres d’une part et celui des non pauvres d’autre part.

Des études antérieures133 ont suggéré une dépendance des pauvres aux dépenses publiques. A l’opposé, les non pauvres sont en mesure de se protéger en ayant recours aux soins privés. La possibilité de substitution entre privé et public signifie que les pauvres sont les plus sensibles (si non les seuls) à la variation des dépenses étatiques.

Pour résoudre le problème posé par la non observabilité des niveaux moyens des indicateurs sociaux des groupes, les Y ij ont été traité comme des coefficients aléatoires dans la régression de Y i . Si on note X i , le vecteur des variables explicatives observables pour le pays i et Z ij , le vecteur de variables explicatives observables pour le groupe j du pays i.

Ce qui permet d’obtenir :

Les résultats obtenus mettent en avant que l’impact des dépenses publiques n’est significatif que sur l’état de santé des groupes de pauvres. Ainsi, les personnes disposant d’un revenu inférieur à 2 $ par jour, affichent en moyenne un niveau d’espérance de vie inférieur de 9 ans comparé au reste de la population.

Notes
133.

Anand et Ravallion (1993)