2. Distances familiales à la pratique footballistique

Si nous avons décrit le mode d’initiation le plus récurrent, il reste une proportion non-négligeable d’enquêtés (un tiers de l’effectif) dont les débuts de la pratique prennent place dans un contexte familial différent. Dans ces configurations familiales minoritaires, le football n’occupe pas la place centrale qui caractérise les foyers que nous venons de traiter. Les pères de ces joueurs n’ont généralement jamais pratiqué ce sport ou, pour quelques-uns, seulement de manière très épisodique. Il n’est donc pas surprenant que, dans les récits sur les débuts de la pratique, ces pères aient une place réduite et qu’ils ne soient pas perçus comme des prescripteurs. Leur plus grande distance avec l’univers footballistique permet d’ailleurs de comprendre la moindre précocité dans l’activité de ces joueurs : seulement un tiers d’entre eux débute avant leur six ans. Sous cet angle de la socialisation footballistique familiale, ils apparaissent donc comme des cas davantage « improbables » d’ascension sportive. Deux cas de figures peuvent être isolés.