Conclusion : Une carrière et des manières différenciées de la faire

Cette première partie d’analyse a été l’occasion d’étudier les expériences footballistiques des joueurs jusqu’à leur entrée dans une structure de formation afin de saisir la construction d’une appropriation intensive et compétitive du jeu. Deux axes ont été privilégiés afin de rendre compte de l’interdépendance des logiques sociales qui trament leur socialisation sportive. Le premier a permis de décrire les variations temporelles à l’intérieur de leur parcours et la succession, à l’intérieur de leur itinéraire, de « phases » distinctes. Celles-ci permettent de décrire l’évolution commune aux enquêtés de la forme prise par la pratique sportive et leur engagement dans ce jeu tout en soulignant les continuités qui expliquent l’enchaînement des phases. La combinaison avec un deuxième axe d’analyse a permis de mettre en évidence une certaine pluralité des manières de faire cette carrière. Malgré le fait qu’ils s’adonnent tous à une modalité de pratique nécessairement intensive pour être rentable sur le marché du recrutement, la socialisation familiale, en particulier, est à l’origine de variations dans les façons dont les enquêtés s’approprient les différentes « phases » de la pratique. Un point d’arrivée similaire, l’entrée en formation, cache la relative variété des trajets effectués.