L’aménagement scolaire débute concomitamment avec le cycle de préformation footballistique c'est-à-dire avec la classe de cinquième (à l’exception de quelques cas qui entrent dès la classe de sixième). Or il faut rappeler ici la précocité de l’entrée en formation des joueurs enquêtés : 80 % ont connu un passage en préformation et l’âge moyen d’entrée au club se situe entre 13 et 14 ans. La grande majorité des joueurs ont donc suivi une partie de leur scolarité du premier cycle des études secondaires au sein d’un tel aménagement840. A partir de l’analyse des entretiens et surtout de celle des dossiers scolaires, il est possible d’avoir une vision relativement précise de l’évolution de leurs résultats scolaires afin de voir si l’entrée dans la formation sportive à des effets rapides sur ceux-ci.
L’étude de leurs performances à l’issue de ce cycle (en classe de troisième) révèle, dans la très grande majorité des cas, une assez nette continuité avec leur passé scolaire (mesuré en classe de sixième). A l’exception de quelques rares enquêtés (comme Lucas ou Benoît) qui ont connu un déclin scolaire important suite à leur insertion dans le dispositif spécifique (en perdant environ 5 points sur leurs moyennes), on retrouve pour la plupart des niveaux de résultats proches de ceux enregistrés avant l’engagement sportif. Il faut toutefois noter que leur progression dans le cursus va de pair avec un léger fléchissement global des performances à l’échelle de la population totale. Celle-ci s’objective tout d’abord par la baisse des moyennes enregistrées sur les bulletins. Entre la classe de sixième et la dernière année de collège, la moyenne générale des enquêtés a diminué de 1,8 points (de 14 à 12,1). Or le fait que celle d’EPS demeurait stable (-0,3 points) durant la même période accrédite l’idée que la baisse de la moyenne générale n’est guère imputable à des pratiques de notation moins généreuses. De plus, les gratifications distribuées par les conseils de classe (« Félicitations », « Encouragements », etc.) sont légèrement moins nombreuses alors que les sanctions négatives (« Avertissement ») sont croissantes841. Du fait de cette évolution, le poids des différentes catégories de niveau élaborées lors de l’étude des parcours précédant l’entrée en formation (« très bon », « moyen », « en difficulté ») est modifié. Le groupe d’enquêtés appartenant au haut de cette hiérarchie scolaire (les « très bons »)842 est fortement rétréci, il perd environ la moitié de ses éléments (quatre enquêtés sur dix en 6ème ont pu être classés en « très bon », il ne sont plus que 26,4 % en troisième)843, comme si le maintien de l’excellence dans les deux activités devenaient difficile à réaliser. Parallèlement s’accroît légèrement le nombre de joueurs dont les résultats permettent de les classer dans le groupe inférieur de ce classement (environ 30 % de l’effectif, contre seulement 21 % avant l’entrée en formation, peut être classé dans la catégorie « en difficulté »).
L’entrée dans le dispositif de « sport-étude » ne constitue généralement pas une rupture nette dans l’investissement scolaire des apprentis footballeurs et la hiérarchie dans leurs résultats demeurent. Toutefois, les progressions positives sont presque absentes et le bilan global permet d’observer un léger glissement vers les bas des résultats, fléchissement qui semble également distribué dans les différents groupes de niveau.
Ils sont 35 sur 45 cas dans cette situation (effectif enquêtés entretien et dossiers) et la fréquentation moyenne de ce collège est d’un peu plus de deux ans.
Pour 26 dossiers étudiés de joueurs ayant fréquenté le dispositif scolaire dès le collège, le nombre de gratifications passe de 28 à 20 et celui d’« Avertissement » de 3 à 9.
Le classement dans ce groupe suppose, rappelons-le, l’obtention d’une mention « Félicitations » ou une moyenne générale très supérieure à celle de la classe (+ 2 points). Le groupe des élèves « en difficulté » rassemble des individus accusant un retard scolaire ou ayant obtenu au moins un « avertissement » ou une série d’annotations très critiques.
Pour un effectif de 34 cas étudiés.