Conclusion

L’étude du dispositif d’apprentissage et l’analyse des pratiques et des représentations des apprentis footballeurs mettent en évidence des principes structurants d’une socialisation sportive professionnelle. Le travail a ainsi eu comme ambition de contribuer à la connaissance des conditions d’entrée sur le marché du travail footballistique et de mettre en lumière les processus de socialisation et, indissociablement, de sélection, à l’œuvre dans la formation. En raison de l’attention portée à ces processus, il a également été conçu comme pouvant abonder dans le sens du développement d’une sociologie de la socialisation sportive « ordinaire », approche qui, travaillant à l’analyse contextualisée de la construction des dispositions sportives et de leur articulation avec les dispositions sociales, a été nettement moins mise en œuvre que celle de l’étude de la distribution sociale et sexuée des pratiques et de leurs modalités.

La démarche a permis, en particulier, de souligner de quelle manière s’articulent dans cette formation une mobilisation autour de la « passion » footballistique (le « plaisir du jeu ») et une entreprise de transformation individuelle exigeante impliquant des rapports individuels fréquemment jugés « durs » ou « froids ». Cette combinaison, du « chaud » et du « froid » pourrait-on dire, structure la culture professionnelle et la manière dont les jeunes footballeurs sont amenés à s’approprier l’expérience d’aspirant footballeur. Pour appréhender les processus de socialisation à l’œuvre, le travail a reposé sur l’articulation entre trois concepts principaux qui permettent de décrire les mécanismes d’intériorisation : la vocation, les dispositions et les savoir-faire. Si la formation produit une imbrication entre ces formes de « social incorporé », la présentation des résultats peut se faire selon ce découpage conceptuel.