L‘ordalie par le poison :

L’ordalie par le poison se constate en différents pays, se rencontre à titre de pratique légale ou de survivance en Afrique, en Inde, chez les Hébreux et les Grecs, comme les épreuves par l’eau et par le feu.

‘« Quand un chef est malade, on ne fait ni bruit, ni musique dans le village, les femmes restent dans leurs cases. On rassemble tous les habitants, et les esclaves sont placés en cercle. On désigne les deux hommes par lesquels il croit avoir été empoisonné. Ils subissent l’épreuve du benguié. » (A. Retel-Laurentin, 1969, p.25).’

L’épreuve du Benguié consiste en un jugement, un instrument de la justice des chefs. Le sorcier prépare le poison qui est administré au présumé coupable. Si le breuvage déclenche des vertiges suivis d’attaques de nerfs, généralement l’accusé décède. En revanche, si rien ne se produit l’accusateur boit à son tour le Benguié.

L’idée de l’ordalie, c’est-à-dire du jugement de Dieu ou des dieux censés couvrir l’innocence de leur protection, caractérise toujours dans quelques pays et en quelques siècles qu’elle paraisse, un certain état rudimentaire de civilisation. En Grèce et à Rome, l’ordalie survit dans les légendes populaires. L’évolution de leur civilisation voit sa disparition progressive. Elle réapparaît dans la barbarie du haut moyen-âge pour s’effacer en tant que mode d’enquête et de preuve, devant la torture que l’influence du droit romain remet à l’honneur.