Une méthode :

C’est un test composé de neuf stimuli (ou archétypes selon G. Durand) que l’on propose au sujet comme point de départ à la double construction d’un dessin et d’un récit.

La consigne énoncée se formule au sujet de la façon suivante :

C’est une épreuve d’imagination. Il s’agit de dessiner une scène, dans laquelle vous intégrerez les neuf éléments suivants : une chute, une épée, un monstre, un refuge, quelque chose de cyclique, un personnage, du feu, un animal, de l’eau.

Lorsque vous aurez terminé, je vous demanderai de me raconter l’histoire du dessin que vous aurez inventé. Puis je vous poserai des questions afin de repérer les neuf éléments.

L’épreuve se déroule en trois temps :

Nous considérons le test de l’AT9 en tant qu’opportunité de créer une scène, c’est-à-dire de fabriquer un mythe.

‘« Les mythes parlent aux hommes non pas du monde extérieur mais du monde intérieur, non pas de la réalité mais des fantasmes ainsi que de désirs et des angoisses qui y sont liées » (D. Anzieu, 1970, pp 114-145).’

Le dispositif graphique est une épreuve qui fait appel à la créativité, à une capacité de construction scénique du sujet et de sa potentialité élaborative. En d’autres termes, il s’agit pour lui de créer une scène qui rassemble les fragments de sa vie psychique.

Ce dispositif s’organise autour de la trace comme présupposée à la symbolisation comme le dessin projectif.

‘« L’enfant est parvenu à exprimer de manière symbolique les pulsions qu’il a agies jusqu’alors. La force pulsionnelle maîtrisée en partie, est transformée par l’usage de l’instrument utilisé dans le but de tracer la marque de la pulsion. L’instrument devient le lieu de représentation de l’objet de la pulsion. Pour reprendre les termes de Geneviève Haag, l’instrument devient le représentant du « feuillet interne de la peau psychique » (A. Anzieu, 1996, p. 28).’

De manière générale, le dessin projectif favorise le travail de reprise, à partir duquel le sujet se lance dans l’aventure de l’expression de son conflit interne. La première étape donc est celle de la construction, « se contruire un passé» P. Aulagnier,(1989) au moyen d’une externalisation, d’une scène qui se donne à voir et à appréhender. Le dessin sollicite la capacité créatrice et figurative du graphisme que le travail de la trace accompagne sur les voies possibles de la signification. In fine, il fait appel également à la capacité « trouvée-créée » d’une aire transitionnelle que l’espace transféro-contre transférentiel mobilise.

Notre méthode d’analyse consiste à mettre en lien la scène ordalique dans son rapport à la scène graphique afin de dégager une troisième scène : la scène psychique du sujet ordalique.