Le fantasme du retour au matriciel

Il s’agit d’établir les bases de cette construction face à une rencontre prématurée avec la figure de l’altérité. Nous proposons de considérer que la nature de ce fantasme, repose sur une théorisation du sujet dans son lien au matriciel, à partir duquel il a modélisé la question de son rapport à l’autre.

Le fantasme organisateur de ce rapport reste entaché par les aléas de la rencontre première avec l’objet et révèle une théorie des premiers liens.

La monographie de Calypso nous a permis de définir la particularité de ce fantasme par le prisme de l’exclusion à partir de laquelle elle mobilise la quête d’une inclusion idéalisée.

Le fantasme de retour au matriciel repose néanmoins sur une structure pouvant se décliner à partir des trois phases inhérentes à la naissance d’un individu.

Chaque phase présente un contre-modèle, tel que B.Duez (1996), nous l’a enseigné à propos des fantasmes originaires et leur « fantagme » impliqués dans la clinique antisociale.

Dans cette mouvance, nous présentons les contre-fantasmes appliqués au sujet dit ordalique et engagés peu ou prou dans l’organisation fantasmatique du retour au matriciel.

Le premier temps témoigne d’une modification d’état de l’état aquatique à terrestre.

Ce modèle met l’accent sur le passage du liquide à l’air. Le rapport au liquide mobilise une qualité de liquide. Pour Pénélope ce fantasme est prédominant. Il met en valeur l’importance du liquide que nous retrouvons sous formes plurielles telles que le liquide amniotique, le sang, et les règles. Le sujet en proie à des angoisses de liquéfaction cherche un bouchon pour stopper l’hémorragie narcissique. Le contact est mou et met en scène l’écoulement, les tâches.

Le fantasme organisateur correspond à celui de la mère empoisonneuse qui se contre par saignée purificatrice

Le deuxième temps est celui de l’expulsion hors de l’utérus. Son contre modèle reprend celui de l’inclusion idéalisée, ou de pare crypte et s’organise autour de l’objet interne à tonalité mélancolique, encrypté. Le fantasme de l’expulsion ou du rejet se contre donc par inclusion idéalisée ou création para-cryptique.

Le troisième temps est celui de la coupure du cordon, de la séparation signifiée par un agent extérieur qui opère une radicalité entre deux corps distincts. L’efficience de cette séparation reste subordonnée à ce qui se transmute psychiquement sous forme d’annulation de l’opération, d’adhésion ou collage en l’occurrence aux prescriptions du moi idéal parental, afin pour le sujet de se prémunir de la rencontre avec une altérité prématurée et dangereuse. Le fantasme de l’altérité menaçante se contre par le fantasme de plénitude de la bisexualité.

Ces trois phases génèrent trois contre-fantasmes qui vectorisent une théorie du rapport à l’autre. Nous observons leur déclinaison possible dans le jeu des trois scènes: ordalique, graphique, psychique.

Cette fantasmatique à effet de hantise rend compte de la manière dont un sujet réagit pour contrer la menace de mort qui pèse sur lui.

Quant au fantasme de séduction et de castration auxquels nous n’avons pas accordé la primeur, nous les retrouvons toutefois en guise de renfort des deux scènes fantasmatiques que nous avons illustrées. Nous considérons qu’en toile de fond, se camoufle une construction fantasmatique de vie/mort qui modifie le rapport à ces deux fantasmes qui de notre point de vue sont pétris par la scène du mono-engendrement et celle du retour au matriciel.

Nous pointons leur rôle et leur déclinaison :