Chapitre 2. Autour de Vatican II : émergence d’une autre vision des médias

Le Concile Vatican II fut un grand Concile tout d’abord par son ampleur et par l’importance des sujets traités. Plus de 2.500 des 2.900 évêques du monde étaient présents le jour de l’ouverture (le 11 octobre 1962). Au cours de quatre ans de travail, les pères conciliaires ont adopté 16 constitutions, décrets et déclarations à partir de soixante-dix schémas élaborés par des centaines d’évêques et d’experts. Le 8 décembre 1965 c’était la clôture officielle.

Vatican II est le premier concile « médiatisé » de l’histoire du catholicisme. Son déroulement a coïncidé avec la période de croissance euphorique des médias audiovisuels qui contribuèrent à populariser de grandes figures de l’époque, y compris Jean XXIII et Paul VI. La presse écrite, la radio, la télévision, le cinéma, le livre ont été mobilisés pour faire connaître au monde entier les travaux de ce XXI ème concile catholique. Plus de 1.000 journalistes ont été présents à l’ouverture. Les médias ont permis que ce concile soit véritablement catholique, c’est-à-dire universel, en faisant participer toute la planète à son déroulement. Pour la première fois de l’histoire du catholicisme, grâce aux médias, les barrières de distance et de temps sautaient. Ce concile est une étape décisive dans l’histoire de la rencontre de l’Eglise et des médias. Celle-ci s’exprime à travers le document Inter mirifica de 1963 que nous analysons dans les pages qui suivent ; mais plus encore par un document postérieur, davantage travaillé, et de meilleur impact : Communion et Progrès de 1971.