2.1.1. Introduction

Dans ce document, les médias (moyens de communication sociale) sont définis comme « des moyens aptes à atteindre et à influencer non seulement les individus, mais encore les masses et jusqu’à toute l’humanité entière. C’est le cas de la presse, du cinéma, de la radio et de la télévision et d’autres techniques de même nature », sans préciser quelles sont ces techniques. L’expression « moyens de communication sociale » est désormais d’usage dans les milieux catholiques. L’Eglise retient le terme « communication » pour manifester le sens de la transmission entre les hommes et du partage qui implique la part active, non seulement de l’émetteur, mais aussi du récepteur. L’adjectif « social » a été choisi, d’une part pour écarter, à l’époque, le terme de « masse » qui, dans la langue française, a une tonalité péjorative d’irresponsabilité et de dépersonnalisation ; mais aussi pour signifier que la communication intervient comme l’un des facteurs majeurs dans l’interdépendance indispensable entre l’essor de la personne humaine et le développement de la société elle-même sous les formes de la famille, de la communauté politique, des associations et institutions variées.

Le premier paragraphe se présente comme une ouverture et un accueil de l’Eglise face à la modernité. « Parmi les meilleures découvertes techniques qu’avec l’aide de Dieu, le génie de l’homme a tirées de la création, à notre époque surtout, l’Eglise accueille et suit avec une sollicitude toute maternelle celles qui, plus directement, touchent les facultés spirituelles de l’homme et offrent des possibilités élargies de communiquer très facilement des nouvelles de tout genre, des idées, des orientations ».

Au lieu de parler de l’« invention », Inter mirifica, utilise le terme découverte (cf. le vieux débat entre découverte / invention/ création. La « création » n’appartient qu’à Dieu, l’« invention », juridiquement renvoie à ce qu’on ne fait que « re-trouver » et la « découverte » permet d’échapper à l’« innovation » ( cf. l’Ecclésiaste, « rien de nouveau sous le soleil »). On emploie le verbe accueillir qui renvoie à une attitude d’ouverture face à la modernité, tandis que le verbe suivre exalte l’attitude critique que l’Eglise catholique doit avoir à l’égard des moyens de communications sociales. Ainsi donc les deux attitudes c’est-à-dire ouverture et esprit critique vont jalonner les relations de l’Eglise avec les médias. Celle-ci bien qu’en se servant des médias, aura une attitude critique et s’érigera finalement en instance moralisatrice à leur égard. A ce stade, il est facile de comprendre ce que veut dire la « sollicitude maternelle ».

Comme les techniques de progrès évoquées dans d’autres textes du concile, ces moyens sont abordés avec émerveillement, sympathie, admiration et confiance : il suffit de comprendre ce que signifie le titre Inter mirifica… « Parmi les merveilleuses découvertes »…

Les médias valent ce que les hommes en font. Ils peuvent servir l’épanouissement de la personne humaine dans le sens de la création voulue par Dieu, comme ils peuvent porter le mal. C’est dans cet esprit de service de l’humanité que le décret propose ensuite, en dix articles « la doctrine de l’Eglise » et, en dix autres articles, « l’action pastorale de l’Eglise ».