2.3. Communio et Progressio 260  : un document majeur 

Depuis le concile Vatican II, deux nouvelles grandes étapes ont été parcourues au sein de l’Eglise catholique. La première est la réflexion sur l’importance des médias. Le texte fondateur en ce domaine est bien sûr Communion et Progrès. Ce texte rappelle cinq droits et responsabilités de chacun face aux médias : le droit à l’information et le devoir de s’informer de ce qui est nécessaire ; le droit à informer et le devoir de s’exprimer ; le droit à accéder à la culture et le devoir de le faire ; le droit au loisir et la nécessité de respecter ces loisirs ; le tout, bien sûr, dans un sens de promotion de l’homme.

L’Instruction pastorale Communion et Progrès a été promulgué le 23 mai 1971 par Paul VI. Elle comprend trois parties.

La première partie se concentre sur la vision chrétienne des moyens de Communication. Elle donne une approche doctrinale qui est en fait une théologie de la communication.

La deuxième partie se focalise sur les moyens de communication comme facteurs de progrès humain. Plusieurs thèmes sont abordés ; il s’agit entre autre du droit à l’information et droit de l’information, des sources de l’information, de la liberté en matière de communication, de la publicité, des usagers et de leur formation…Cette partie développe les moyens de communication de façon générale.

La troisième partie parle en fait des médias et de l’Eglise. Elle analyse les questions relatives au rôle des médias dans l’Eglise catholique, de l’opinion publique et de la circulation de l’information au sein de l’Eglise…

Comme l’indique son titre, les moyens de communication sociale sont définis par rapport au but qu’ils visent à savoir « la communion et le progrès du genre humain ». Ces moyens sont ainsi considérés comme des « dons de Dieu », selon les termes de Pie XII (cf. l’Encyclique Miranda Prorsus).

Avec ce texte, le ton change. L’espérance et l’optimisme sont toujours présents, mais la forme moralisante disparaît. Les professionnels des médias et de la culture sont reconnus pour eux-mêmes et le comportement moral est situé à la racine même de la qualité de la vie et de l’intelligence. L’ensemble de ce texte reprend les grandes convictions d’Inter mirifica, mais les complète et les présente d’une façon plus cohérente et actuelle. Dès lors quelle peut être la nouveauté de Communio et Progressio par rapport à Inter mirifica ?

La réponse à cette question, nous ne pouvons l’avoir qu’en analysant le texte.

Notes
260.

Instruction pastorale pour l’application du Décret du Concile œcuménique Vatican II « Inter mirifica » élaborée par la commission pontificale des moyens de communication sociale et publiée le 23 mai 1971.