3.1.1. Contexte des communications sociales

Le problème de contexte est abordé sous deux angles : le contexte culturel et social d’un côté et le contexte politique et économique de l’autre.

S’agissant du contexte culturel et social, l’on retiendra que la communication vient bousculer les modes de penser, d’agir et d’appréhender le monde. Elle est plus qu’une simple révolution technologique. Les médias présentent un double visage qui peut être à la fois positif et négatif, sur le développement psychologique, moral et social des personnes, la structure et le fonctionnement des sociétés, les échanges d’une culture à une autre, la perception et la transmission des valeurs, les idées du monde, les idéologies et les convictions religieuses. « On peut recourir aux médias pour proclamer l’Evangile que pour le chasser du cœur des gens. Les médias ont la capacité de peser non seulement sur les modes de pensée mais encore sur les contenus de la pensée. Pour beaucoup de personnes, ce qui n’est pas montré ou diffusé par les médias n’existe pas. Ainsi donc, le silence peut se trouver imposé de facto à des individus ou des groupes que les médias ignorent ; ce phénomène peut même affecter l’Evangile. Les médias ont le pouvoir de renforcer ou de détruire les références traditionnelles en matière de religion, de culture et de famille ».

Tout dépend de ce que l’on écrit dans des journaux, de ce que l’on dit à la radio et de ce que l’on montre à la télévision. La trame du récit, le décor, le contexte, ne sont pas indifférents dans la réception du message. La société de l’information dans laquelle nous vivons, a développé des mécanismes de mise en forme ou l’accent porte sur ce qui est agréable, beau, attirant, captivant. Le combat des médias ne porte pas seulement sur les idées mais aussi sur l’habillage. Ainsi, on constate parfois avec consternation que certaines idées passent plus facilement que d’autres. Nous sommes dans une société où, « savoir présenter » rime avec « comment présenter ». Le contenu est indissociable du contexte et de la présentation.

D’autre part, l’Eglise reconnaît des liens très étroits entre la communication et les structures politiques et économiques. Les structures politiques et économiques sont très dépendantes des systèmes de communication. De nos jours, presque tous les Etats du monde investissent grandement dans le domaine de la communication.

Comme on dit, « qui détient l’information détient le pouvoir ». Les Etats ont compris que pour contrôler et orienter l’opinion, il faut absolument peser sur les moyens de communication. Ainsi en manipulant l’opinion publique on arrive à la détourner de leurs buts pour servir les intérêts politiques. Dans beaucoup de cas, la recherche du profit prend le pas sur la qualité du service. « D’où, les annonceurs publicitaires qui exercent une influence anormale sur le contenu des médias : «  on préfère la popularité à la qualité ». Les annonceurs (publicitaires) outrepassent parfois leur rôle légitime, consistant à identifier les besoins véritables et à leur répondre, et, poussés par des motifs mercantiles, ils s’efforcent de créer des besoins et des modèles artificiels de consommation ».

Ce qui compte pour les publicistes, ce n’est pas d’abord de faire connaître un produit mais de le vendre. On invente des slogans pour harceler les consommateurs, on vante des qualités inexistantes dans les produits. L’information sur le produit vient au second degré. C’est le besoin d’argent qui commande tout. C’est l’argent qui dirige, il est le maître de cérémonie. On peut même dire « qui a l’argent manipule les médias ou mieux la recherche effrénée du gain peut conduire à la manipulation ».

« Face à l’accroissement de la concurrence et à la nécessité de trouver de nouveaux marchés, les entreprises de communication revêtent un caractère de plus en plus « multinational » ; le manque de possibilités locales de production rend en même temps certains pays plus dépendants des nations étrangères. C’est ainsi que les réalisations de certains médias populaires, caractéristiques d’une culture, se répandant dans une autre, souvent au détriment des formes artistiques et médiatiques qui s’y trouvent et des valeurs qu’elles contiennent ».

Une question se pose alors : quelle est la place de la morale dans tout ce système ? Pour relever ce défi Aetatis Novae fixe des garde-fous.