Chapitre 4. Une théologie des médias ?

Tout au long de son histoire, le christianisme s’est affronté en permanence à des problèmes de communication spécifiques et y a toujours réfléchi. Par exemple : le statut des images, les modalités de la lecture de la Bible, les styles de la prédication, les sacrements comme formes du passage du visible à l’invisible, le rôle des ministres, l’expérience synodale ou conciliaire²⁹⁴. Ces questions faut-il le rappeler, sont largement remises en cause à chaque époque.

Vatican II marque une nouvelle étape, en ce sens qu’à partir de ce concile, l’Eglise catholique se repositionne sur le terrain médiatique. Ce mouvement est stimulé par quelques textes comme nous venons de le voir plus haut. Depuis, la question de l’évangélisation par les médias a pris de l’ampleur et la pousse vers plus d’engagements. Il lui revient désormais d’asseoir sa conception des médias sur des bases solides ; d’où la question de la théologie des médias. En effet, la théologie, donne le cadre théorique qans lequel l’Eglise catholique développe et légitime son discours.

Dans ce chapitre nous voulons dégager les raisons qui fondent l’action de l’Eglise dans les médias ; autrement dit, nous tenterons de répondre à la question de savoir sur quoi se fonde l’Eglise pour parler et intervenir dans le domaine des médias. Quelle est l’étendue de son action dans la culture médiatique ? Comment annoncer la Bonne Nouvelle dans le nouvel environnement sociopolitique et culturel dominé par les médias ?

Pour ce faire nous développerons deux points. Dans un premier temps nous nous appuierons sur les textes ecclésiaux : Communio et progressio, Aetatis novae ou encore la lettre encyclique Le Progrès rapide de Jean–Paul II,… pour dégager quelques points importants concernant la théologie de la communication.

Dans un deuxième temps, nous développerons ce que Henri Bourgeois entend par théologie de la communication ou des médias, en insistant sur les questions que pose la rencontre Eglise-Médias.