Les médias sont très actifs sur le terrain de la solidarité. On le voit avec les émissions de théléton, les appels d’aide aux sinistrés à travers le monde, l’assistance aux déplacés, le financement de projets de tous genres, etc. Derrière ces actions, se cache d’abord la confirmation d’un phénomène médiatique déjà bien connu et bien identifié, mais aussi et surtout l’émergence d’un processus de solidarité un peu particulier qui risque de devenir la norme pour les siècles à venir. Les médias deviennent ainsi des « alliés » ou mieux des « béquilles » de la solidarité dans le monde. Ils sont un accélérateur de conscience critique et de mobilisation371. Selon Dominique Wolton la mondialisation de l'information s'avère être un accélérateur de mobilisation. Dès que les individus et les peuples accèdent à l'information, leur capacité de réflexion et d'action augmente. Cette mobilisation de la générosité prouve la réalité d'une autre mondialisation où existe une volonté de solidarité à l'échelle du monde, bien différente des rapports de force et des jeux de puissance.
Evoquant le tsunami, il note qu’il a été l'occasion d'un considérable mouvement de solidarité mondiale. Les médias l'ont sans doute accéléré, mais ils ne l'ont pas créé. Si le monde s'est mobilisé ainsi, c'est parce qu'il existe une volonté de don, de générosité, de militantisme, qui s'est d'autant plus catalysée ici qu'il s'agit d'une catastrophe naturelle et non politique ou militaire… C'est cette disponibilité à s'engager qui est le facteur principal, et non l'existence d'un système mondial d'information. Cet événement tragique, poursuit-il, a eu plusieurs effets bénéfiques. La preuve de l'existence d'un profond désir de solidarité insuffisamment mobilisé. Une conscience mondiale plus forte qu'on ne le croit. Une distance croissante entre les individus, les opinions publiques, les États. Une assez forte lucidité sur les difficultés de communication interculturelles, et la difficulté de l'action.
La solidarité à la radio Notre-Dame, se manifeste sous diverses formes. C’est d’abord la solidarité avec ceux qui cherchent des raisons de croire. Celle-ci se déploie à travers une multitude d’émissions où elle propose et explique la foi catholique. La solidarité se manifeste également dans l’attention que l’on accorde aux laissés pour compte de la société, au combat pour la justice et l’égalité des droits, contre le rejet de l’autre et pour une société fraternelle. Ces valeurs se retrouvent dans l’Evangile qui est le cœur même de tout son message. Des émissions comme Face aux chrétiens, Chrétiens dans le monde, Le téléphone du dimanche, Un prêtre vous répond ou encore Les chroniques religieuses, rendent compte de cet état d’esprit.
L’émission Face aux chrétiens confronte le témoignage des politiques, des chefs d’entreprises et des membres de l’Eglise. Chacun dans son domaine livre son expérience, en éclairant les auditeurs sur les aspects importants. C’est une façon, pour les invités de l’émission, de rendre compte de leur travail et de partager leurs idées, ainsi que leurs projets avec les auditeurs. De ce fait, Notre-Dame se montre plus proche de ses auditeurs et de leurs problèmes ; elle leur donne l’occasion d’avoir des réponses à certaines de leurs questions ou inquiétudes, en ouvrant la voix au dialogue. Ce dialogue s’instaure également entre les invités qui se retrouvent sur le plateau et qui se découvrent mutuellement. Cette émission, pourrait-on dire, œuvre au rapprochement de l’Eglise et de la société par le dialogue.
Chrétien dans le monde, par contre, se penche sur la question de l’humanitaire. Par des reportages et des interviews, cette émission cherche à présenter le travail et la situation des associations humanitaires en France et dans le monde. Elle est diffusée du Lundi au Vendredi à partir de 19h 30’ et le Samedi à partir de 10h. La programmation de cette émission durant toute la semaine indique l’importance qu’elle revêt aux yeux de l’Eglise. L’information dans ce domaine est nécessaire ; l’on évitera cependant qu’elle soit un plaidoyer.
Le Téléphone du dimanche pour sa part, joue le rôle de relais. Mais la communication unilatérale, sans feedback de la part des détenus n’est pas de nature à rassurer ceux qui sont au bout du fil, même s’il reste l’unique moyen de garder les liens avec la famille.
L’émission Un prêtre vous répond s’inscrit dans ce contexte de recherche de dialogue. L’Eglise veut bien se mettre à la disposition des chrétiens, par média interposé, pour répondre aux multiples interrogations de ses fidèles et partant de toute autre personne. L’exercice est difficile, parce qu’il s’agit parfois de parler de sujets brûlants dans un laps de temps très court et également de parler de sujets de doctrine en quelques mots. Il serait plutôt intéressant d’organiser des émissions sur des questions que l’on recueille des auditeurs. Ces questions peuvent être posées bien avant l’émission, afin de permettre au prêtre animateur de bien préparer les réponses. L’évangélisation est une question trop délicate pour être totalement abandonné au jeu des médias.
Cf. D. Wolton, « Les médias et le tsunami de décembre 2004 en Asie du Sud-Est », publié dans la revue trimestielle Macao, Hong Kong, juin, 2005. On peut retrouver cet article sur WWW. Wolton,cnrs.fr/ Wolton/c_Tsunami.htm.