Littéralement, le mot grec leiturgia signifie oeuvre du peuple. On entendait par là les services rendus en faveur du peuple, soit par des citoyens aisés, soit par des villes, comme par exemple l'entretien du choeur dans le théâtre antique, l'équipement d'un navire, l'hébergement d'une délégation aux fêtes nationales, etc. La Septante427 (vers 250--150 av. J.-C.) emploie ce mot pour désigner le service des prêtres et des lévites dans le Temple. Dans le Nouveau Testament, le mot se présente aussi plusieurs fois avec ce sens, mais il désigne également l'oeuvre caritative, le service des anges... La liturgie s’exprime dans des cérémonies, des rassemblements et elle comporte des rites et des symboles organisés et adaptés selon les circonstances. Elle permet aux communautés de prier, de s’adresser à Dieu.
Avec Vatican II les fidèles se sentent davantage en communion avec les mystères de la célébration. La liturgie est leur affaire, ils y participent par des chants, des répons brefs et par des acclamations. Il y a une communion qui se fait entre l’humain et le divin. De ce fait, on peut dire que la liturgie, lorsqu’elle fait participer les fidèles, est un temps de formation et de convivialité, un véritable chemin d’évangélisation. Le rite, les chants, la musique, l’homélie, les gestes, tous participent à l’évangélisation. Pour faire participer les jeunes à la liturgie, les JMJ mettent en place une chorale, une équipe de servants pour accompagner les célébrants, une équipe de présentateurs des dons, des responsables qui veillent sur le bon déroulement des cérémonies, l’emplacement de l’autel, le lieu de la célébration, etc. Ce faisant, elles apparaissent comme « une célébration publique du Christ. Elles peuvent être relues comme une vaste mise en œuvre de la Lettre aux catholiques de France qui, dans une pastorale de propositions, place la célébration liturgique au premier plan »428.
La liturgie est un facteur d’unité au sein de la communauté. Elle exprime concrètement l’image de l’Eglise famille. Elle rapproche les hommes les uns des autres. Elle réalise la « société des égaux », où tous se considèrent comme « frères et sœurs ». Telle est l'essence même du christianisme : la proclamation de l'égalité absolue des hommes, l'exigence de l'amour fraternel entre ces égaux, sous tutelle de Dieu.
En effet, indique le père Paul Destable429, lorsque les sacrements sont proposés et célébrés dans un climat communautaire et avec une exigence de beauté, ils ne laissent pas indifférents. Par leur comportement, les jeunes invitent toute l’Eglise à manifester la dimension mystique du christianisme, une relation intime et bouleversante avec le Christ.
Traduction grecque de la Bible qui date d’avant la naissance de Jésus-Christ.
Bilan des JMJ de Paris, par l’un des principaux organisateurs : intervention du P. Paul Destable à l’Assemblée Plénière des Evêques de France à Lourdes (1997), in Un rendez-vous pour la foi, Lourdes 1997, édit., du Centurion, Paris, 1998, p. 143.
Le père Paul Destable était secrétaire général adjoint de l’épiscopat chargé de la coordination des JMJ de 1997. C’est donc un des acteurs clés de cette organisation au niveau de l’Eglise de France.