Dans les JMJ de Paris, tout comme dans d’autres, la catéchèse était assurée par des évêques. Elle était donnée en 21 langues et suivie par plus de 40 000 jeunes. Les thèmes abordés concernaient généralement le renouvellement de la foi, l’invitation à prendre un nouvel élan, le sacrement de la réconciliation, le mystère de la foi, la communion dans une même foi, le sens de la vie chrétienne, l’identité du chrétien et la vie baptismale, la mission du baptisé, les béatitudes, etc.
Chaque catéchèse est confiée à un groupe d’animation et organisée de la façon suivante : temps d’accueil avec des chants et des témoignages ; enseignement de l’évêque ; temps d’échanges ; temps de prière. Les participants sont repartis dans les églises pour suivre les enseignements. La catéchèse a été un temps de partage et d’échange. Il y avait un véritable dialogue entre les jeunes et les évêques qui incarnent l’autorité, la paternité, la maîtrise de la doctrine. Les jeunes posèrent des questions sur le sens de la vie, l’intérêt de l’engagement à l’Eglise, etc. Cette façon de catéchiser, sort du schéma traditionnel et montre qu’« un discours organisé sur la foi est proposable à un grand nombre et pas seulement à un public sélectionné »432. En effet, c’est à partir des JMJ de Paris, que le père Paul Destable date le « tournant sémantique » du mot catéchèse. Avant, ce terme n’évoquait que les enfants. Désormais, il concerne tous les âges433. Selon lui, il reste à offrir cette possibilité à des jeunes de milieux populaires ou à des jeunes en difficulté sur le plan psychologique ou social. Les JMJ, poursuit-il, marquent une étape dans la proposition de la foi.
Pour Henri Bourgeois, la catéchèse est une pratique qui prend place dans un contexte social et ecclésial déterminé, notamment celui de la culture médiatique. Ses modes d’expression et sa crédibilité en sont fortement affectés. Il arrive souvent à la catéchèse d’entrer en communication par la porte étroite car elle se réfère à des modèles de communication peu pertinents, et ne porte pas assez d’intérêt à la réception de ces messages. Toujours selon Henri Bourgeois, du point de vue de la communication, la catéchèse ne concerne pas que les seules relations entre personnes. Elle recoupe aussi l’ordre des valeurs et des significations de la société434. La catéchèse comme processus de communication et mise en relation, travaille avec des systèmes symboliques pour articuler le cognitif et l’affectif, la contemplation et la décision pratique, la sensibilité personnelle et les affinités communautaires.
Comme partie intégrante de la communication socioculturelle, la catéchèse contribue à faire émerger – et parfois à résoudre – des questions d’identité personnelle. L’identité personnelle se façonne notamment à travers des pratiques de communication du sujet, et sa conception active des messages des médias. La catéchèse peut être comprise comme soutien d’une identité chrétienne déjà acquise, soit comme instauration d’une nouvelle identité chrétienne. Elle comporte une dimension d’initiation.
La catéchèse est l’acte et le contenu d’un enseignement destiné à faire comprendre aux baptisés la Révélation et sa cohérence d’ensemble, cf. Théo. L’Encyclopédie catholique pour tous, p. 576.
Cf. Bilan des JMJ de Paris, par l’un des principaux organisateurs : intervention du père Paul Destable à l’Assemblée Plénière des evêques de France, in Un rendez-vous pour la foi, Lourdes (1997), p. 145
JMJ de Paris, dix ans d’élan, dans le journal La Croix, du 17 Août 2007, p. 3.
Bourgeois, H., Op. Cit., p. 299.