La mémoire collective

Les voyages du pape ainsi que l’organisation des JMJ ont marqué bon nombre de français. Ils s’en souviennent et dans les débats ils y reviennent quelque fois. Ils peuvent les revoir et se rappeler les souvenirs de leur déroulement grâce aux techniques de conservation des images.

Les visites papales laissent des traces dans la vie des générations qui ont participé. Elles s’inscrivent dans la mémoire collective et dans l’histoire de l’Eglise de France, ainsi que dans l’histoire nationale. Elles offrent des repères temporels, des points de référence partagés. Elles constituent des passerelles entre l’expérience personnelle et collective…Aux membres de la même génération, les cérémonies télévisées fournissent le sentiment d’un passé commun.

S’agissant des JMJ, on trouve aujourd’hui des gens de 35/ 40 ans, qui se réclament d’être de la « génération Jean-Paul II » ou encore de la « génération Benoît XVI ». Ce sont en général des gens qui ont participé aux JMJ et qui en sont restés marqués. En France, ils se définissent eux-mêmes comme « la génération JMJ ». Grâce aux JMJ, ces jeunes ont trouvé les ressources spirituelles de leurs engagements chrétiens d’aujourd’hui : dans le mariage, la vie religieuse ou le sacerdoce, l’engagement politique ou humanitaire. Une enquête du Service national des vocations en 2004 montre que la moitié des séminaristes et des novices religieux mentionnent les JMJ comme une référence dans leur cheminement⁴⁴⁶. Sans parler des innombrables couples chrétiens qui se sont formés à cette occasion !

Il revient à l’Eglise d’organiser une pastorale adaptée à cette génération, afin d’aider ces nouveaux parents dans l’approfondissement de la Parole de Dieu et l’éducation chrétienne de leurs enfants. A ce sujet, il est intéressant de noter l’initiative du père Jacques Gagey qui a mis en place des équipes Jeunes professionnels. Ces équipes lancées initialement à Saint-Germain-des-Prés dans le 6ème arrondissement de Paris, se sont développées en « Coordination Jeunes professionnels ». Chaque année depuis, une dizaine d’équipes naissent au sein de cette entité très souple, fonctionnant comme un service, et chaque automne un pèlerinage national regroupe 500 jeunes adultes à Vezelay. Une manière de rejoindre une population sur laquelle l’Eglise a de moins en moins de prise.