1. Le premier corps d’hypothèses a trait aux conséquences des vécus traumatogènes.

Les enfants concernés par la recherche auraient vécu des expériences traumatogènes dans les liens primaires à l’objet, lors de leurs premiers temps de vie. Ils auraient eu affaire à un objet premier défaillant, à la fois décevant et effrayant, qui se serait dérobé aux projections du sujet, ne se serait pas adapté à ses besoins, et leur aurait fait vivre des expériences répétées d’empiètement. La première hypothèse que je souhaite avancer serait que ce vécu précoce aurait gravement entravé le développement de leur appareil psychique et de leurs capacités de liaison élaborative.

A la suite, je souhaite également valider deux interprétations relatives aux comportements de ces sujets :

  • La répétition des comportements pathologiques se déploierait selon des modalités singulières, pour répondre à un impératif de dégagement, ou d’évitement, de l’envahissement par l’angoisse automatique déclenchée par des réminiscences hallucinatoires, ainsi qu’à la nécessité urgente, auto-calmante, de décharge immédiate de la tension interne dans la sphère psychomotrice.
  • Néanmoins, l’implication des objets de l’environnement dans les comportements et interactions pathologiques pourrait signifier qu’une « spore d’objet » serait toujours présente, même dans les attitudes apparemment les plus auto-centrées, ne serait-ce qu’à cause des formes spectaculaires des comportements déployés qui empêchent l’environnement d’en faire abstraction. Dans ces comportements, il apparaîtrait toujours que ces sujets, sans doute à leur insu même, délègueraient à l’environnement la pulsion d’autoconservation qui les habite nonobstant. Il semblerait qu’il existe ainsi une intrication libidinale certes minimale, mais toujours présente