1.7.1 Les différentes sortes de traumatismes relationnels précoces

Il semble qu’il n’existe pas une seule mais différentes sortes de situations à l’origine de traumatismes psychiques, habituellement répétitifs : la violence, l’abus sexuel, l’exposition au spectacle de violences familiales, l’implication dans la folie parentale ou des relations perverses, une séduction narcissique pathologique...

Si ces enfants n’ont pas tous été directement et physiquement violentés, nombre d’entre eux ont été soumis au spectacle d’échanges violents entre les personnes dont ils dépendaient. Or il semble que l’on puisse postuler que le fait d’avoir subi directement ou de n’en avoir été que spectateur n’induit pas de différence significative dans l’ampleur et la gravité des troubles du développement chez l’enfant qui y est confronté de façon précoce et répétée, à un stade de son développement où il ne se perçoit qu’imparfaitement différencié de son entourage. Il semble que ces situations aient le même effet de traumatisme sur la psyché immature des enfants.

Dans la lignée des chercheurs qui m’ont précédée, je considère qu’on peut parler de traumatisme psychique chaque fois que les capacités de défense, de régulation et de transformation du moi face à un événement sont débordées, et ne peuvent plus faire face à un afflux d’excitations désorganisatrices, trop importantes en quantité et en qualité, donc angoissantes, effrayantes, douloureuses, prématurément érogènes, etc.

Ces excès d’excitations semblent produire les mêmes séquelles révélatrices, sous la forme de mécanismes de défense pathologiques, rigides et fixés, de troubles des capacités de pensée et de fonctionnement de l’intelligence, enfin de répétitions de scenari violents dans toutes les relations où ces enfants se trouvent impliqués.