Quelle est la nature de ce registre psychopathologique ? 

J’ai recensé dans ce registre une autre sorte d’évitement, caractéristique du retrait relationnel : ces enfants ont tendance à éviter le contact-regard : soit de façon sélective (qui concerne leur premier objet) soit de façon globale. Pour cela, ils détournent la tête ou ils gardent les yeux fermés.

Dans ce registre, j’ai retenu également une atonie affective globale. C’est-à-dire que les bébés sont inexpressifs, ils ne manifestent ni tristesse, ni joie. Sans rires ni pleurs ni jargon, ce sont des bébés silencieux, au visage figé de « petit vieux ».

J’ai observé que ces enfants en grandissant n’investissent pas ou très peu l’activité exploratoire, ils sont inertes ou déambulent sans but, sans maintenir plus de quelques secondes leur attention sur un objet. Ils ne semblent pas habiter leur corps, ils se montrent indifférents à la perception de leur image dans le miroir. Ils donnent l’impression d’être « vides ». Enfin, ils ne paraissent pas avoir d’activité autoérotique : pas de doudou particulier, ils ne sucent pas leur pouce…