2.5 Effets des traumatismes relationnels précoces sur l’intrication pulsionnelle et l’activité de la pulsion de la mort

J’ai indiqué comment une intrication pulsionnelle minimale était perceptible chez les enfants de ma recherche, en particulier dans le fait que leur déconnexion du réel induisait une prise en charge quasi-totale de la part de leur environnement, ou encore dans les moments de « crise », d’explosion violente de rage. J’ai ainsi tenté de mettre en évidence que cette déconnexion n’est pas aussi totale et permanente que chez les autistes, et que, lorsque le repli dans la « bulle » autistique n’est pas suffisant, ou bien est court-circuité, ils paraissent projetés dans une position et un mode de fonctionnement beaucoup plus psychotique. Cela est notamment perceptible notamment dans le recours aux processus de projection, de réjection et d’excorporation. Bien que ce mode de fonctionnement soit pathologique, il me semble qu’il porte la marque d’une certaine intrication pulsionnelle, car il pourrait correspondre à l’activation d’une pulsion particulière, que je propose de nommer « pulsion d’évacuation » : elle résulterait de la saisie et de la dérivation par la pulsion de vie d’une partie de la pulsion de mort. L’activation de cette pulsion, aboutissant à l’environnement, contiendrait un espoir de sauvegarde psychique, face aux effets dévastateurs des autres parties de la pulsion de mort non-contenues, non-liées par les pulsions de vie.