Imaginer et proposer des dispositifs adéquats

Cette nouvelle étape et l’expérience qu’elle apporte au thérapeute, les observations qu’elle fournit et les premières hypothèses qu’elle permet d’avancer participent déjà à l’élaboration d’un dispositif de rencontre thérapeutique, ajusté dans ses modalités. C’est néanmoins un travail délicat, car il convient d’être à la fois prudent, rigoureux, et créatif, ce qui implique parfois de faire appel à son intuition. Ce travail de « haute-couture » ne peut se faire que sur mesure : ce qui a pu fonctionner avec un enfant peut être très persécuteur pour un autre qui présente pourtant apparemment le même fonctionnement et le même vécu. Nous sommes ainsi toujours appelés à questionner nos pratiques, et nous n’hésitons pas à reconnaître que le recours à telle ou telle approche, ou l’usage de telle médiation, ne convient pas à l’enfant, quand on observe qu’il emploie toute son énergie à se défendre contre ce que l’on propose.

Précisons toutefois deux points :

  • nous laissons un certain temps s’écouler avant de faire ce constat, car nous savons que toute nouvelle proposition suscite d’abord toujours une réaction défensive. Ainsi ce n’est qu’au bout de plusieurs séances, et après une analyse rigoureuse des éléments contre-transférentiels, que la remise en question intervient.
  • d’autre part, quand je parle d’aménagements du dispositif, je me réfère au positionnement du thérapeute et aux techniques qu’il peut utiliser. En effet, je parle là de dispositifs aménagés dans le cadre de la prise en charge en hôpital de jour, qui, elle, ne change pas dans les grands principes décrits au début de la recherche916. L’enfant continue à venir au même rythme, à être reçu par le même thérapeute et à participer aux temps de groupe.

Ce n’est que lorsque les étapes précédentes du processus sont franchies, et que la relation enfant-thérapeute peut se déployer, que cette étape de travail peut advenir. Il me semble qu’elle doit pouvoir s’articuler autour de deux objectifs principaux :

Notes
916.

Voir supra chapitre 1 § 1.1 « Terrain d’intervention et d’investigation »