2.1.2.3. Échelle spatiale d’observation : l’aire urbaine

L’échelle d’observation de la ségrégation spatiale est principalement l’aire urbaine, même si elle est complétée par l’échelle régionale ou celle de la France entière. La définition de l’aire urbaine est basée sur la continuité du bâti (pour le pôle urbain) et sur les pratiques de mobilité domicile-travail. Selon l’INSEE, une aire urbaine est un ensemble de communes, d'un seul tenant et sans enclave, constitué par un pôle urbain (5 000 emplois), et par des communes rurales ou unités urbaines (couronne périurbaine) dont au moins 40 % de la population résidente ayant un emploi travaille dans le pôle ou dans des communes attirées par celui-ci. Nous utilisons le zonage en aires urbaines de 1999. Il contient 354 aires urbaines regroupant 13 908 communes. Ce zonage en aire urbaine constitue un espace d’habitat et d’emploi de taille raisonnable permettant à la fois d’analyser la forme urbaine et la ségrégation spatiale au niveau local (Julien, 2007). Cela dit, le seuil d’attraction de 40 % autour d’un pôle urbain est susceptible de limiter l’émergence de configurations autres que monocentriques. La croissance des distances des déplacements domicile-travail qui continuent à structurer une bonne partie de l’espace de vie et surtout la disponibilité des données au niveau de l’aire urbaine sont décisives pour le choix de cette échelle globale.

L’analyse de la ségrégation intra-urbaine sera limitée aux 100 plus grandes aires urbaines. Il s’agit des aires urbaines d’au moins 80 000 habitants (qui précèdent les deux aires urbaines corses de Bastia et Ajaccio) et qui ont plus de 50 IRIS de plus de 100 habitants. Ces aires urbaines contiennent suffisamment de communes pour pouvoir faire une analyse à cette échelle. Là encore, la contrainte de la taille et de la diffusion des données joue fortement sur le choix des aires urbaines à analyser.