1. Évolution des inégalités spatiales intercommunales de 1984 à 2004

En faisant référence à l’hypothèse de la convergence à l’échelle intra-nationale et la possibilité de retournement de la courbe de Kuznets et de Williamsson (Cf. chapitre 1), l’objectif est de montrer la croissance des inégalités à l’échelle nationale, régionale (inter et intra-régionale) et intra-urbaine en partant des revenus moyens par commune. Loin d’inverser la tendance de la croissance des inégalités, la croissance économique semble la renforcer à différentes échelles spatiales.

La disposition de plusieurs indicateurs en plus de la mesure de la tendance centrale est nécessaire pour mieux décrire les disparités et la ségrégation. D'une part, différents indices permettent d'évaluer la concentration des revenus (comme l’indice de Gini, cf. chapitre 2) et d'autre part, de simples ratios, tels que les ratios entre les groupes de revenus les plus élevés et les plus bas, apportent des explications supplémentaires. Nous nous basons principalement dans ce chapitre sur la comparaison des revenus moyens et des indices de Gini pondérés par le nombre des foyers fiscaux à différentes échelles spatiales, de 1984 à 2004. Nous retenons l’ensemble des communes de la France métropolitaine renseignées au long de cette période (32 741 sur les 36 606 communes métropolitaines et 33 736 348 sur les 34 813 337 foyers fiscaux, en 2004). Seulement 3 % des foyers fiscaux ne sont pas pris en compte dans l’analyse.

L’évolution des inégalités spatiales des revenus sera analysée d’abord à l’échelle nationale en mettant en évidence leur lien avec la croissance économique (1.1). L’analyse sera abordée ensuite à l’échelle régionale en montrant la croissance des inégalités entre les communes de la même région mais aussi entre les régions (1.2). Enfin, l’échelle des aires urbaines confirme les écarts croissants des revenus entre les territoires les plus pauvres et les plus riches et l’accroissement des inégalités intercommunales durant ces vingt dernières années (1.3).