2.1.1.2. Les inégalités de revenus entre les ménages

La prise en compte des inégalités globales est indispensable pour comprendre la ségrégation spatiale à l’intérieur des villes. Les chiffres sur l’inégalité de revenu des ménages par UC mesurés à partir de l’indice de Gini (INSEE-DGI, 2005) montrent des niveaux nettement plus élevés à Paris, au nord et au sud de la France mais aussi sur certaines villes frontalières comme Genève-Annemasse (Carte 3). Les inégalités de revenus ne touchent pas seulement les aires urbaines les plus pauvres (Maubeuge, Béziers) mais également les plus riches (Paris, Genève-Annemasse, Nice). L’aire urbaine parisienne est la plus marquée par les inégalités spatiales comme par les inégalités entre les ménages et reflète l’exemple de la ville globale de Sassen (1996). Le lien entre ces deux types d’inégalité (Mayer, 2000) est confirmé, mais il n’est pas systématique. Le coefficient de détermination sur les 100 aires urbaines reste relativement modeste (R= 0,36). En effet, les inégalités spatiales ne sont pas seulement la traduction dans l’espace des inégalités globales mais aussi le résultat d’autres mécanismes intra-urbains (Cf. chapitre 1). Cela montre l’intérêt de prendre en considération l’inégalité entre les ménages pour comprendre le degré d’homogénéité à l’intérieur des quartiers et la ségrégation spatiale.

Carte 3 : Inégalités de revenu des ménages par UC sur les 100 plus grandes aires urbaines françaises
Carte 3 : Inégalités de revenu des ménages par UC sur les 100 plus grandes aires urbaines françaises

Source : élaboration propre, données: INSEE-DGI (2005)