2.2. Ségrégation à l’échelle communale et à l’échelle du bassin de vie de l’INSEE : quelle imbrication par rapport à l’échelle du quartier ?

L’analyse de la ségrégation en tant qu’inégalité spatiale en France était jusque là limitée principalement à l’échelle communale à cause de la disponibilité des données. Nous avons bien montré sa croissance durant ces vingt dernières années à partir des revenus moyens par commune. En revanche, il est indispensable de faire le lien entre cette échelle et l’échelle du quartier, dont les données sont disponibles pour l’année 2001.

Le premier objectif est de comparer le niveau d’inégalité spatiale entre les 100 villes en supposant, d’une part, que les ménages de la même commune ont le même revenu (homogénéité des revenus à l’échelle communale), et que les ménages du même quartier ont le même revenu (homogénéité des revenus à l’échelle du quartier), d’autre part. Cela permettra de montrer que la ségrégation est plus élevée à l’échelle fine du quartier, confirmant ainsi la ségrégation existante à l’échelle communale et renforçant encore plus son niveau sur certaines aires urbaines.

L’autre objectif est de comparer la ségrégation entre les bassins de vie et la ségrégation entre les quartiers dans les 100 aires urbaines, en partant de l’hypothèse d’homogénéité des revenus des ménages à l’échelle du quartier. Cela consiste à décomposer l’inégalité entre quartiers en une inégalité au sein des bassins de vie et une inégalité entre les bassins de vie en utilisant le revenu moyen par quartier comme unité de mesure (Cf. chapitre 2).