1.2.1. Émergence de centres secondaires, usage du sol et ségrégation : quels mécanismes ?

A l’échelle microéconomique, la ségrégation spatiale est la conséquence spontanée du fonctionnement du marché foncier et immobilier dans la ville monocentrique (Cf. chapitre 1). Chaque ménage choisit sa localisation en fonction de son revenu, le prix du logement et le coût de transport. Les ménages ayant le même revenu auront les mêmes possibilités de choix de localisation. La ségrégation est également le résultat des préférences des individus vis-à-vis des aménités spatiales ou de l’environnement social (Brueckner et al. 1999). Par conséquence, toute transformation dans l’usage du sol liée à l’habitat ou l’activité est susceptible de modifier la ségrégation spatiale (Grannelle, 2004), en influençant la rente foncière des ménages (marché foncier et coût de transport) et les aménités sociales et spatiales. La ségrégation spatiale est également la conséquence indirecte du marché foncier et des préférences des ménages à travers la valorisation et la dévalorisation de l’usage du sol (Grannelle, 2004 ; Galster et Cutsinger, 2007). C’est dans ce cadre que se situe le lien entre le polycentrisme et la ségrégation spatiale.