2.2. Processus de ségrégation à l’échelle communale

L’analyse des inégalités intercommunales effectuée dans le chapitre 3 à partir des indices globaux et des revenus moyens montre une ségrégation croissante entre 1984 et 2004, mais assez proche dans les 3 aires urbaines de Lyon, Lille et Marseille. Cependant, la période de récession (1990-1996) qui a touché les trois villes était accompagnée par une baisse des inégalités intercommunales à Lyon mais une hausse à Lille et Marseille. L’analyse de l’indice de Gini nous permet de constater que Marseille a toujours été l’aire urbaine la plus ségréguée à l’échelle communale, alors que Lyon est devenue la moins ségréguée depuis cette phase de récession économique (Figure 36).

Figure 36 : Inégalités intercommunales à Lyon, Lille et Marseille entre 1984 et 2004
Figure 36 : Inégalités intercommunales à Lyon, Lille et Marseille entre 1984 et 2004

Source : élaboration propre ; données DGI

Avant 1990, l’aire urbaine de Lyon était plus marquée par les inégalités intercommunales que l’aire urbaine lilloise. Cependant, les résultats obtenus par les indices globaux nécessitent d’être complétés.

L’analyse fine des revenus et de la répartition des foyers fiscaux confirme ce résultat, en montrant que les deux aires urbaines polycentriques sont largement plus ségréguées. Loin d’atténuer la ségrégation spatiale, les centres secondaires semblent la renforcer encore plus. Par ailleurs, l’analyse des migrations résidentielles permet d’apporter des informations complémentaires en soulignant l’attraction des centres vis-à-vis des différents groupes sociaux. La définition des groupes varie de la simple dichotomie séparant les foyers imposables des non imposables à une prise en compte des différentes catégories socioprofessionnelles.