2.3.1.2. Marseille : des populations pauvres plus concentrées, dans la partie nord du centre historique

L’aire urbaine marseillaise est celle qui concentre le plus les populations pauvres, quel que soit le seuil considéré (Figure 40 et 41). Plus de 40 % des populations déclarant moins de la moitié du revenu médian de l’aire urbaine habitent dans des quartiers où ils sont au moins 40 %, soit le double du niveau enregistré à Lyon. Ils sont encore 28 % à habiter des quartiers où ils sont majoritaires (au moins 50 %), et 13 % à partager des quartiers de la ville avec au moins 70 % de leur semblables. Même si la question de la « ghettoïsation » est difficile à aborder à travers le seul prisme du revenu, notamment dans les villes françaises où le centre garde toujours son caractère attractif, le niveau de concentration spatiale des populations modestes est suffisamment fort pour qualifier ces derniers quartiers de « ghettos ».

Ces quartiers à dominante pauvre représentent une entité spatiale dans la partie nord du centre historique à partir du vieux port (les quartiers Saint Ferréol et Gare de l’est) avec une ligne de démarcation au long de La Canebière. Ils correspondent aux mêmes arrondissements concentrant les foyers non imposables cités à l’échelle communale, qui s’avèrent finalement très homogènes notamment dans les 1er, 2ème et 3ème arrondissements. Le pourcentage de population pauvre dans ces quartiers dépasse largement les 75 %, comme c’est le cas à Thubaneau, Montolieu et Bellevue-Pyat ou encore à Kallisté, où au moins 30 % de la population ne déclare aucun revenu. Ces territoires abritent des chômeurs et des ouvriers mais on y retrouve surtout un nombre important de retraités qui, contrairement aux autres villes, sont bien concentrés au centre. Les retraités dont le nombre augmente depuis vingt ans au centre sont largement plus concentrés dans l’aire urbaine de Marseille (Cf. annexe 11).