La mouvance des mots d’adresse

Comme dans d’autres pays sud-est asiatiques, les mots d’adresse vietnamiens n’utilisent pas “je, tu, vous” mais une infinité d’appellations qui reprennent les relations familiales. On se désigne et désigne son interlocuteur en se plaçant et en le plaçant dans un rapport de parenté, cela essentiellement en fonction de l’âge (supposé dans la plupart des cas), mais aussi du rang social et d’une multitude d’autres nuances dans les rapports interpersonnels. Un simple « Je vous demande pardon » en français peut dès lors se décliner en « Em xin lôi anh » (Petit frère demande pardon à grand frère), « Em 40 xin lôi chi » (Petite sœur demande pardon à grande sœur), « Chau xin lôi chu » (Neveu demande pardon à oncle), « Chau xin lôi cô » (Nièce demande pardon à tante), etc. La variété des “pronoms” (qui en fait sont plutôt des noms) peuvent s’étendre à l’infini, car ils ne reflètent pas seulement la différence d’âge entre les interlocuteurs mais aussi le niveau d’intimité de leur relation (dans le long terme ou hic et nunc), le degré de courtoisie, l’humeur du moment ou les sentiments que chacun veut exprimer. Un linguiste vietnamien a noté avec raison qu’il suffit de changer « Tôi muôn hoi cô… » (je voudrais vous demander, où tôi=je, neutre et =mademoiselle) en « Anh muôn hoi em… » (anh=grand frère et em=petite sœur) pour que cela soit compris comme une déclaration d’amour !

L’inégalité sexuée est claire dans les relations masculin-féminin où (sauf quand il y a une véritable relation familiale ou quand la différence d’âge est très marquée) l’individu masculin se désigne et est toujours désigné comme “anh, grand frère” par rapport à l’autre qui est “em, petite sœur”. Entre conjoints, si “anh, em” devient maintenant extrêmement répandu et banal – du moins dans les villes et parmi les jeunes de la campagne – avant 1945, ces mots d’adresse, considérés comme trop “romantiques” ne s’employaient que dans les couches socialement privilégiées et que parmi les jeunes “occidentalisés” 41 . Une appellation considérée comme assez moderne mais plus réservée et préférée par les couples citadins des classes moyennes était de désigner son/sa conjoint-e par minh (mon corps) quand on lui parlait et par nha tôi 42 (ma maison, mon foyer) quand on en parlait aux autres. Celui/celle qui parlait se désignait alors par tôi (non sexué et plus neutre) ou anh/em (sexué et plus affectueux). Les paysans et même les petits intellectuels (élèves, étudiants, maîtres d’école, etc.) du Sud utilisaient qua, un “je” à mi-chemin entre tôi (trop froid et neutre) et anh (trop explicitement affectueux).

Les autres se contentent des mots d’adresse traditionnels 43 , qui passent volontiers par les enfants. Le père et la mère d’un/des enfants désignent leurs interlocuteurs – y compris entre conjoints – en se “rabaissant” au rang de leurs enfants (font comme si c’étaient leurs enfants qui parlaient). Ainsi, en s’adressant à des ami-es de la même génération que lui, un homme/une femme peut dire “anh, grand frère” ou “chi, grande sœur” ; mais aussi, par courtoisie, désigner l’ami ou l’amie par “bac 44 (grand frère ou grande sœur du père ou de la mère, soit oncle ou tante) en se mettant à la place de son enfant (même s’il n’en a pas encore, voire n’est même pas marié, mais c’est le rang qui compte). De la même façon, entre conjoints, on désigne l’autre par “père des enfants” ou “mère des enfants”.

Père peut se dire , thây (maître), cha, ba, câu (frère de la mère),… Mère peut se dire me, me, ma, mo (femme du frère de la mère), u, bâm, vu, 45 … Les couples qui sonnent les plus égalitaires sont bô me, câu mo (Nord) ou ba/cha ma (Centre et Sud) ; mais justement avant 1945, dans le Nord ils étaient bien moins usuels que maintenant. C’étaient plus souvent thây (maître) me (mère) 46 et thây u 47 qui étaient nettement moins égalitaires ; le maître étant supérieur au père dans la trilogie confucéenne empereur, maître, père. C’est significatif aussi quand le fils ou la fille se nomme tôi 48 ou con (enfant), car tôi est plus distant et/ou marque davantage l’autonomie d’un fils/d’une fille qui se sentirait plus adulte. Il faudrait surtout être attentif aux changements (au cours d’une relation ou même d’une conversation) de la façon de s’adresser à l’interlocuteur-trice, car ces changements sont toujours lourds de sens, hier comme aujourd’hui.

Si cela peut manifester une humilité courtoise dans les rapports sociaux d’égal à égal, au sein de la famille par contre, de la part de quelqu’un qui est supérieur à son interlocuteur, le rabaissement au rang de ses enfants, voire de ses petits-enfants est plutôt chargé de sens négatif. L’exemple le plus typique en est sans doute le difficile dialogue entre la belle-mère et sa bru. La bru appelle sa belle-mère comme elle appelle sa mère (me, u, etc.) et sa belle-mère l’appelle comme sa propre fille (con, voire may 49 ), c’est ce qui se fait dans le petit peuple et c’est aussi souvent le signe que « le riz est bon et la soupe savoureuse » (locution proverbiale pour harmonie familiale). Mais c’est rarement le cas dans les grandes familles aristocrates, surtout quand la bru est d’origine plus modeste. La belle-mère appelle alors son fils câu (oncle maternel), sa fille (tante paternelle), mais sa bru mo (femme de câu). Dans les trois cas, elle s’est mise à la place de ses petits-enfants 50 , mais la bru est stigmatisée comme ne faisant pas vraiment partie de la famille. La bru quant à elle se dit toujours con (enfant, la façon la plus humble de s’auto-désigner), mais appellera sa belle-mère me (plus noble et plus distante) et non pas u (plus intime) comme elle appelle sa propre mère 51 .

Puisqu’on s’adressait à la femme mariée comme à l’épouse de son mari, elle pouvait voir son rang s’élever – dans la plupart des cas – par l’alliance à un homme déjà de condition supérieure, ou qui y accédait après la réussite aux études, ce qui lui conférait une position sociale. Les Vietnamiens étaient en effet si bien habitués aux concours mandarinaux qu’il leur était encore fréquent, dans la première moitié du 20ème siècle, d’assimiler l’instruction scolaire coloniale aux études classiques et le statut de fonctionnaire à celui des mandarins d’antan, d’autant plus que dans les protectorats – de droit comme le Tonkin ou de fait comme l’Annam – coexistaient les deux autorités gouvernementales. Les épouses des fonctionnaires chefs de district (huyên) ou de province (phu) étaient donc désignées par ba huyên (madame chef de district) ou ba phu (madame chef de province), celles des instituteurs, secrétaires et employés subalternes par cô giao, cô thông, ou thim giao, thim thông 52 . A la campagne, surtout celle du Nord, le mot d’adresse aussi bien pour l’homme que pour la femme, pouvait changer à chaque étape de leur vie, selon l’âge et la position familiale (déjà père et mère ou jeune couple sans enfant) ou sociale de l’intéressé – son épouse étant désignée par rapport à lui, sans qu’on se soucie du tên de l’un ni de l’autre. Dans Mari et enfants 53 , Trân Tiêu raconte toute la vie d’une paysanne du Nord sans jamais avoir à la nommer. Elle est désignée par nang (elle), cai di (la petite fille), puis la bru ou la femme. C’est seulement après avoir eu le premier bébé, assez tardivement par rapport à ses voisines, qu’elle est désignée par chi xa (grande sœur xa), parce que son mari, un paysan aisé, est désigné par anh xa, grand frère xa. Elle achète ensuite pour son mari un petit emploi du hameau, ly thôn, et est désignée désormais par ba ly (madame ly).

Nous avons jusqu’ici parlé des épouses principales et légitimes qui ont intégré la belle-famille avec tous les rites requis. Avant 1945, la polygamie 54 préexistante à la colonisation était toujours en vigueur, surtout dans les familles nanties. Comme la hiérarchie entre femmes de rangs différents avait été réglementée de façon aussi stricte que celle entre le mari et l’épouse principale, elle pesait encore bien lourde – au moins en apparence – dans les grandes familles. Si les épouses secondaires 55 étaient plus ou moins assimilées à des sœurs (des sœurs-ennemies, souvent) de l’épouse principale, les servantes abusées par leurs patrons restaient servantes même si leurs enfants illégitimes connaissaient des destins bien différents selon les cas. Les épouses de second rang – même lorsque la première épouse était consentante et les avait elle-même sélectionnées, n’habitaient pas dans la même maison ou n’accédaient jamais aux pièces principales (nha trên=la partie supérieure de la maison ou nha truoc=la partie de devant) 56  ; leurs enfants appelaient “mère” l’épouse principale et les appelaient, elles leurs mères biologiques chi, grandes sœurs 57 .

On voit comment avec les mots d’adresse, aussi bien dans l’espace public que dans l’intimité des familles et des relations de couple, des relations mère-enfants, les rapports interpersonnels peuvent – hier comme aujourd’hui – être réglementés et déterminer ainsi la position des femmes au croisement mouvant des rapports de sexe, de classe, de collaboration comme de rivalité entre les communautés et les individus. C’était aussi dans les mots d’adresse que les femmes mariées, même si elles ne changeaient pas leurs noms propres (tên) en arrivaient à perdre une bonne partie de leur identité. Les Vietnamien-nes étaient en effet désigné-es beaucoup moins souvent – aussi bien en public qu’en privé, exception faite seulement quand ils/elles se retrouvaient face à l’administration, à l’école par exemple – par leur tên que par leur thu 58 (rang dans la fratrie ou dans la famille) 59 et pour les femmes mariées, par le rang familial ou social de leurs époux. Même si les filles des classes populaires commençaient donc à avoir des tên, ils ne leur servaient pas beaucoup si elles ne faisaient pas d’études. Au Sud plus fréquemment qu’au Nord et en bas de l’échelle sociale plus qu’en haut, les gens – hommes et femmes – étaient interpellés par leur rang et leur tên, et les femmes conservaient leur rang dans leur famille d’origine 60 . Il arrivait assez souvent néanmoins qu’une jeunes fille était interpellée par son rang dans sa fratrie à elle mais mariée, on ne l’interpellait plus que par le rang de son époux dans sa fratrie à lui 61 . Les mots d’adresse ont ainsi rallongé le chemin pour que parvienne à émerger l’individu-femme, avec un nom propre reconnu par son entourage.

Notes
40.

A propos de em (petit-e frère/sœur), chau (neveu/nièce), con (fils/fille), etc. on peut rappeler qu’il n’y a pas de distinction sexuelle pour celui/celle qui se trouve en position d’infériorité. Le rapport hiérarchique prime sur le sexuel.

41.

Dans son roman autobiographique en français, l’écrivain vietnamien Nguyên Tiên Lang fait dire au mari : « Chérie, petite sœur … » et annote : « Em, terme de tendresse et d’amour » ; plus loin, c’est la femme qui écrit dans son journal : « mon frère chéri,… » avec l’annotation de l’auteur : « En vietnamien, anh : appellation d’amour. » NGUYÊN TIÊN LANG, Les chemins de la révolte, 2è éd. Y Viêt, Paris, 1989, T. I, p. 18 et 111. Le couple en question est le gendre et la fille de Pham Quynh, Premier ministre de l’empereur Bao Dai et le récit se situe en 1945.

42.

On trouve aussi dans les romans des années 1920-1945 des désignations maintenant disparues, comme “o nha tôi”, chez moi ou “dan ba cua tôi”, ma femme (où dan ba est le même mot que pour désigner la gent féminine dans son ensemble).

43.

Cette façon de s’interpeller en se mettant à la place de ses enfants qui était normale et usuelle avant 1945 est considérée maintenant comme appartenant à un registre de langue soutenu, voire maniéré, surtout dans le Sud, où les relations interpersonnelles sont plus simples, directes et égalitaires.

44.

Au Nord, bac=grand frère/grande sœur du père ou de la mère. Au Sud et au Centre, bac=grand frère du père seulement.

45.

Il y a d’autres appellations moins usuelles. Je connais personnellement deux couples nés entre 1900 et 1920 qui se faisaient appeler par leurs enfants chu (jeune frère du père), me (mère) et duong (mari de la tante paternelle/maternelle), (tante paternelle)/vu (mère, littéralement sein), où la disparité entre père et mère semble plus grande que la normale. Disparité dans l’intimité plutôt que dans la hiérarchie car dans les deux cas, l’appellation destinée à la mère est plus intime.

46.

Chez les citadins et les classes supérieures.

47.

Dans les familles plus modestes et à la campagne en général.

48.

Etymologiquement, tôi voulait dire sujet et était une marque d’humilité quand on l’employait pour se désigner soi-même face à l’empereur. Mais à l’époque coloniale comme maintenant, c’est la forme la plus neutre et la plus égalitaire du je.

49.

Con=enfant (sans distinction de sexe) ; may=tu, considéré par les classes élevées comme grossier (et n’est utilisé donc que pour exprimer une colère injurieuse) est l’interpellation courante et souvent affectueuse dans le petit peuple ; c’est également non sexué.

50.

Les enfants de son fils auraient appelé sa fille (tante paternelle), alors que ceux de sa fille auraient appelé l’autre couple câu (oncle maternel) et mo (femme de câu).

51.

Tout ceci demeure vrai de nos jours dans bon nombre de familles du Nord, même émigrées au Sud depuis 1954 ou même après plus d’un demi-siècle sous le régime socialiste, et aussi dans les familles aristocrates du Sud, bien que les tensions soient nettement moins dures, et moins étalées au grand jour qu’avant 1945.

52.

L’époux étant désigné par thây, maître (thây giao, thây thông), la désignation (maîtresse, tante) indique une plus grande égalité – entre les deux conjoints - que celle de thim (femme de l’oncle paternel) ; mais elle lie d’autant plus étroitement la femme au statut d’épouse du « maître ».

53.

TRÂN TIÊU, Chông con (Mari et enfants), 1ère éd. 1941, rééd. Van nghê Thanh phô Hô Chi Minh, 2001, 328 p.

54.

Ou plus exactement le concubinage, car, du moins depuis le 15ème siècle où la morale confucéenne est institutionnalisée dans le Code National (Quôc triêu hinh luât), plus communément appelé Code Hông Duc, la famille traditionnelle ne reconnaît qu’une seule épouse principale, irremplaçable à vie.

55.

Comme le terme thu thiêp (sino-vietnamien) n’était plus en usage, on les appelait vo le (épouse secondaire) dans le Nord et vo be ou vo nho (petite épouse) dans le Sud, par opposition à vo ca, vo lon (la grande femme, pour désigner l’épouse principale). Elles étaient appelées vo kê (épouse suivante) quand elles étaient épousées après le décès de la première épouse (De nos jours, vo lon/vo kê s’est glissé en vo truoc/vo sau, femme antérieure et femme postérieure, signe d’un rapport chronologique plus égalitaire). Puisqu’il pouvait y en avoir plusieurs, elles aussi étaient numérotées, on les appelaient donc madame (de la part des serviteurs) ou tante (de la part des enfants de l’épouse principale) Deuxième, Troisième, Quatrième, etc.

56.

A propos de ces conventions – plus strictement observées avant 1945 que de nos jours – remarquons par la même occasion que c’étaient les hommes et non les femmes qui avaient le droit, comme on dit de « manger dans la partie supérieure et de s’asseoir dans la partie de devant de la maison » (an trên ngôi truoc). Anecdote significative : nous devions emmener des étudiant-es en Histoire à la campagne pour des travaux aux côtés des paysans. En négociant l’hébergement des étudiantes chez une paysanne, je lui ai demandé ce qu’elle ne permettrait pas aux jeunes filles. Montrant les chaises où nous-mêmes étions assises, elle et moi, elle a affirmé dur comme fer : « Il ne faudra pas qu’elles se mettent ici, par exemple ; ce ne serait pas correct, vous le savez très bien ». La coutume voulait en effet que la partie centrale de la pièce de devant, là où il y avait l’autel des ancêtres, fût interdite aux femmes (pas pour faire des offrandes à l’autel ni pour faire le ménage, mais pour s’asseoir et discuter). L’interdit a été levé pour nous, des femmes adultes qui avions une certaine responsabilité (la maîtresse de la maison vivait seule avec ses enfants en bas âge, ayant perdu son mari dans la guerre), mais pas pour des étudiantes de vingt ans, considérées sans doute comme étant encore à encadrer ! C’était vers 1977-1978 dans la province de Tiên Giang, à 72 km de Hô Chi Minh Ville.

57.

Cette interpellation “contre-nature” semble avoir disparu et il est plus fréquent maintenant que les enfants appellent “mère” leur mère biologique et utilisent “tante” ou une autre appellation pour “mère” à l’égard des autres épouses de leurs pères. Signe évident d’une moindre inégalité entre femmes.

58.

C’est ce qui explique que la première question qu’on vous pose – aujoud’hui encore dans la campagne du Sud – n’est pas : « Anh/chi tên gi ? (Quel est votre nom ?) » mais : « Anh/chi thu mây ? (Quel est votre rang dans la fratrie ?) ». Une femme mariée (à la campagne) garde le réflexe de répondre par son rang dans la belle-famille, alors qu’une citadine répondra par l’un et/ou l’autre. La question permet en tout cas d’enchaîner la conversation avec une intimité plus grande car chacun sait comment désigner son interlocuteur-trice de manière plus individualisée.

59.

Cela était – et est toujours, surtout dans la campagne du Sud – perçu comme plus poli de ne pas appeler quelqu’un par son nom mais seulement par son rang, ce qui donne par exemple “grand frère Deuxième”. Et quand on ne sait pas le vrai rang de son interlocuteur ? On lui en attribue un parmi les plus élevés, Deuxième ou Troisième.

60.

Ce qui donne des noms de personnages d’ouvrages littéraires de l’époque comme Tam Binh, Bay Huu, Chin Huyên, des femmes dans les bas-fonds dans les romans et nouvelles de Nguyên Hông au Nord, ou Nam Dao, paysanne de famille aisée dans un roman de Hô Biêu Chanh au Sud ; où Tam, Bay, Chin, Nam étaient leur rang dans la fratrie et Binh, Huu, Huyên, Dao leur tên.

61.

Par exemple, chi Hai (sœur Deuxième, aînée) chez elle, elle peut devenir chi Ut une fois mariée à un dernier-né de la belle-famille. La situation est devenue moins frustrante d’une part parce que le tên est de plus en plus utilisé à côté du thu (rang) et d’autre part parce que la femme mariée, même à la campagne est plus libre maintenant de retourner voir ses parents et sa grande famille, où elle retrouve son thu de jeune fille ; autrement dit, elle est désignée de deux thu différents dans la famille paternelle et maternelle de ses enfants.