Deuxième partie : Les femmes, sujets et objets des transformations

Dans cette partie, à partir des sources imprimées que constitue la création artistique de l’époque, plus particulièrement la création littéraire, nous allons d’abord analyser des représentations de femmes. Les romans et nouvelles témoignent d’une exploration de nouvelles possibilités dans la relation de couple, dans la vertu féminine comme dans chacun-e des membres de la petite et grande famille. Si les romans font état de prises de position plus ou moins révolutionnaires de la part des femmes instruites, de leurs comportements de soumission ou de révolte ; la poésie dévoile des transformations profondes dans la sensibilité des jeunes. Toute cette littérature moderne était la production de nouvelles générations d’auteur-es gagné-es à la cause le l’européanisation (Âu hoa) – comme le formulait le groupe littéraire Tu luc (Compter sur ses propres forces) – leurs moyens de promotion de nouveaux modes de vie, de nouvelles valeurs ou d’une rénovation en profondeur des valeurs ancestrales. Elle s’inspirait de l’évolution socioculturelles en cours et y contribuait puissamment avec tout le talent diversifié et toute l’ardeur réformatrice des initiateurs.

Si ceux-ci étaient majoritairement des hommes – des romancières et poétesses s’affirmaient, peu nombreuses, manifestant néanmoins chacune sa personnalité propre – les femmes enseignantes, les femmes modernes et féministes, les femmes révolutionnaires membres et dirigeantes des mouvements anti-colonialistes, les épouses des révolutionnaires ou intellectuels éminents ne manquaient pas. Nous en présenterons quelques parcours significatifs au dernier chapitre de cette partie.