Liberté et perplexité dans le Sud

Dans plus d’un roman de Hô Biêu Chanh, la fin est laissée ouverte sur plusieurs évolutions possibles du cours des choses et des mouvances du cœur des personnages.

‘’ ‘Xuân Huong, une jeune fille belle et talentueuse, avait été promise comme fiancée à Thiên Y 558 , qu’elle aimait aussi d’un amour de “jeune fille rangée”. Apprenant que sa famille et encore plus gravement celle de son fiancé tomberaient dans la faillite si elle ne se sacrifiait pas pour accepter une nouvelle alliance avec le fils du créancier, elle prit sa décision avec une sérénité que l’auteur a essayé assez maladroitement d’expliquer par l’influence des pensées bouddhistes qui lui auraient enseigné la résignation. Son mari n’était cependant qu’un bon à rien qui ne tarda pas à mourir subitement, victime de sa propre vie de débauche. Xuân Huong ne put s’empêcher de déplorer son sort et de reprocher le Ciel : « A quoi bon donner naissance aux belles jeunes filles – elle utilise la métaphore “joues roses” – pour ensuite les faire souffrir ? La piété filiale est déjà si chargée, il faut encore le sentiment d’amour si troublant, puis maintenant le devoir (nghia) maternel, quand est-ce que j’aurai fini de payer ma dette dans cette existence ? Cette vie est déjà perdue, que faire pour que la vie ultérieure soit meilleure ? » Après une rencontre fortuite avec son ancien amant, où il lui fut donné d’éclaircir le malentendu et de lui faire comprendre son sacrifice, elle se sentit troublée par la demande de celui-ci : « Ma chère Xuân Huong, oublions donc le passé pour penser à l’avenir. Maintenant tu as gâché ton lien conjugal 559 , et moi je ne suis toujours pas marié. Ce sont sans doute le Bouddha et le Ciel qui ont bien vu que nous avons beaucoup souffert, mais que dans la souffrance, notre nghia ne s’est pas amoindri, notre tinh ne s’est pas affadi, ils nous ont par conséquent pardonnés 560 en faisant en sorte que ton rapport conjugal soit rompu en cours de route 561 et qu’il nous soit ainsi permis de nous réunifier. (…) L’amour (tinh) que j’ai pour toi est toujours pareil, maintenant après nos malheurs, il s’y ajoute le nghia. A cause de ce tinh et de ce nghia, je te respecterai et t’aimerai pour toujours. (…) Réexamine ceci aussi longtemps que tu le voudras. » 562 Xuân Huong décida par elle-même de se faire nonne tout en restant à la maison (tu tai gia) et se fit raser la tête pour bien manifester son vœu de renoncer aux tentations humaines. Aussi bien sa belle-mère que ses parents pleurèrent à chaudes larmes et sa belle-mère se lamenta : « Mais pourquoi as-tu agi de la sorte ? Si tu voulais te faire nonne, il aurait suffi de manger végétarien et de prier Bouddha. Pour une destinée de femme, nous n’avons que nos cheveux, pourquoi donc t’es-tu rasée ? » 563

La raison donnée par Xuân Huong à Thiên Y était : « Pour une femme, qu’elle soit chanceuse ou pas, elle ne doit avoir qu’un seul mari. » Et elle lui demanda d’attendre une vie ultérieure pour leur union conjugale. Après avoir noté que Thiên Y continua d’exercer sa profession d’avocat sans se marier ni fréquenter d’amis, l’auteur conclut : 

‘’ ‘« Ils sont encore jeunes, la vie est longue devant eux. Les partisans de la tendance matérialiste devinent que Thiên Y sera porté par les vagues amoureuses et insistera auprès de Xuân Huong jusqu’à ce qu’elle quitte la porte de Bouddha pour entrer à la caverne des Fées. Les partisans de la tendance spiritualiste au contraire devinent que Thiên Y a un amour noble malgré son sentiment intense, il ne tentera jamais d’user de son amour pour troubler la chasteté de celle qu’il respecte. Nous n’osons pas trancher, ni prédire l’avenir. Nous n’avons qu’un seul souhait, « Que les hommes accordent de l’importance à l’amour, Et que les femmes préservent leur juste sens de la chasteté ». 564

Dans Abandonner son mari 565 , le précepte de renoncer à refaire après un échec semble s’étendre aux hommes.

‘’ ‘Chi Thiên 566 , pourtant moderniste et partisan de l’émancipation féminine, fut trahi et abandonné par sa femme, qui s’était laissée entraîner dans une mauvaise voie par une frivolité naïve. Il fut consolé par Ly, qui l’aidait à s’occuper de son enfant malade. Oanh, l’épouse repentante, sachant qu’elle ne méritait pas le pardon, écrivit à Ly pour la supplier de « relever la famille qu’[elle] avait renversée, consoler la tristesse de son mari, faire naître un autre bonheur pour que son mari oublie les douleurs passées, élever son enfant pour qu’elle ne soit pas dans l’avenir victime d’une déchéance analogue celle de sa mère. 567  » L’auteur montre Thiên et Ly se partager la responsabilité et l’affection pour la petite Yên, mais ils avaient aussi en partage des goûts et un idéal de vie. Au cours d’un voyage ensemble à Da Lat – détail très romantique, mais très peu réaliste – ils se sont échangé le dialogue suivant :’ ‘(…) Il m’est arrivé de vouloir vous 568 demander de remplacer mon ex-épouse auprès de ma fille Yên pour que vous vous occupiez d’elle, car elle est une fille, il me serait difficile de l’éduquer pour édifier sa personnalité. Mais je me suis ravisé en pensant que ma capacité d’amour s’est éteinte ; si je vous épouse et que je n’ai aucun sentiment d’amour pour vous, votre vie sera si fade, j’aurai pitié de vous. C’est pour cela que depuis deux ans, je n’ai osé vous en souffler mot. Aujourd’hui, alors que nous sommes dans ce Bois d’Amour 569 , j’aimerais vous demander : Si nous dédaignons d’établir un rapport conjugal et que nous nous contentons d’une amitié où nous discuterons ensemble et nous nous aiderons mutuellement dans la vie, est-ce que vous serez d’accord ?’ ‘Ly répondit en souriant :’ ‘Bien sûr que je suis d’accord. Le seul problème c’est que maintenant vous êtes veuf et moi, je n’ai jamais été mariée, si nous vivons trop proches l’un de l’autre, il serait à craindre qu’on jase sur nous.’ ‘Nous n’avons pas besoin de nous préoccuper de l’avis des autres. Ils n’ont pas de quoi être fiers, pour se permettre des commentaires sur nous.’ ‘Ce que vous êtes en train de projeter, c’est du jamais-vu jusqu’à maintenant. Mais nous pourrions sans doute nous hasarder à aller contre courant (trai doi) pour une fois, nous verrons ce qui en adviendra.’ ‘Merci, tante de mon enfant. Je prie les génies de ce Bois d’Amour d’exaucer notre prière pour notre amitié. 570

Après une dernière rencontre avec Oanh, qui renonça à bénéficier du pardon que lui avait accordé son époux par pitié, le roman se termine sur une conclusion mi-figue mi-raisin : « L’amitié entre Thiên et Ly est toujours solide. Mais chacun ne peut s’empêcher de craindre qu’au fil du temps, le nghia ne se transforme en tinh pour défaire ce lien « contre-courant » qui a été noué au Bois d’Amour. » 571

Dans Une fleur fanée 572 , par contre, Hô Biêu Chanh a créé

‘’ ‘un amant à la fois digne, méritant et déterminé, farouchement amoureux au point d’être malade, de faillir en perdre la vue. Tuy Nga avait dès l’origine partagé l’amour de Hai Duong mais avait cédé aux volontés de son père pour accepter un mariage en apparence conforme à la “convenance des portes”. Elle fut ensuite délaissée, maltraitée par son mari qui demanda le divorce, quand la famille de Tuy Nga connut la déchéance matérielle et sociale, son père étant endetté, forcé de renoncer à son poste de notable de canton. Grâce à ses études brillamment réussies au Viêt Nam et en France d’où, bénéficiant d’une bourse gouvernementale, il revint titulaire d’un doctorat, Hai Duong changea sa situation sociale. Mais il en fut d’autant plus frustré en essuyant le refus de Tuy Nga. Apprenant sa maladie, Tuy Nga n’hésita point à sacrifier sa renommée et sa vie pour le soigner. Mais elle refusa toujours sa demande en mariage, arguant du même précepte confucéen. Voici la discussion avant la maladie de Hai Duong, qui n’avait pas réussi à convaincre la jeune femme divorcée :’ ‘J’ai été déjà mariée une fois, comment saurais-je le faire une deuxième fois ?’ ‘Votre 573 mari vous a abandonnée et a déjà obtenu le divorce, comment pouvez-vous vous prétendre toujours mariée ?’ ‘Avez-vous donc oublié le précepte « Une jeune fille de bien ne se marie pas deux fois » ?’ ‘Je m’en souviens. Mais cela n’a rien à voir avec vous. Si vous aviez contracté un mariage où les deux conjoints s’aimaient vraiment et si votre époux décédait, que vous respectiez la moralité et préserviez votre chasteté (thu tiêt), vous auriez eu parfaitement raison. Or votre ancien mari était un vaurien 574 , il vous a abandonnée quand vos parents ont connu la déchéance matérielle, vous n’avez par conséquent ni tinh ni nghia avec lui, pourquoi donc préserver votre chasteté ?’ ‘Même si le mari s’est très mal conduit, la femme garde un comportement conforme à la morale, c’est comme cela qu’elle témoigne d’une dignité élevée.’ ‘L’acte de mariage est annulé par le divorce, il n’en reste plus rien, pourquoi se considérer encore comme mari et femme ?’ ‘L’acte de mariage ne concerne que le droit humain, la virginité et la chasteté font partie de l’obligation du ciel et de la terre ; comme la loi établie par l’homme saurait-elle égaler celle de la nature ? 575 ’ ‘Il avait fallu toutes les émotions vécues ensemble durant la difficile guérison de l’amant désespéré, et le poids de l’avis des parents de Tuy Nga pour qu’elle cédât. Dans la plaidoierie du père, on croirait entendre Hô Biêu Chanh :’ ‘Vous avez tous les deux un amour profond l’un pour l’autre. Cependant, du côté féminin, Tuy Nga accorde plus d’importance à la chasteté qu’à l’amour, elle a parfaitement raison. Du côté masculin, Hai Duong accorde plus d’importance à l’amour qu’à la chasteté, ce en quoi il n’a pas tort. Néanmoins, Tuy Nga, je te conseille de ne pas trop t’accrocher aux traditions (cô châp thaiqua). On sait qu’étant femme tu te dois de préserver ta chasteté ; mais la chasteté de la femme est une qualité immatérielle, invisible, et non pas la chose matérielle que tu peux voir. Si étant mariée, tu t’intéressais encore à un autre, même si tu n’avais aucun rapport sexuel avec ton amant, tu aurais été coupable de manque de chasteté vis-à-vis de ton époux. Maintenant, tu as été mariée, mais ton mari a divorcé, le lien conjugal est rompu, alors si tu prends un deuxième mari tu ne manques nullement au devoir de chasteté. Mais même si tu considères que c’est manquer à la chasteté que de prendre un deuxième mari, c’est par ma faute que tu y aurais manqué. Depuis que je sais que monsieur le docteur 576 est tombé malade à cause de l’amour qu’il a porté pour toi, je me suis beaucoup repenti. Je te conseille donc de ne plus persister dans ton refus pour chagriner monsieur le docteur et aussi moi-même. » 577

Dans ces interprétations de la notion de tiêt hanh ou trinh tiêt, bien plus libres que celles qui étaient communément admises à l’époque, nous croyons discerner à la fois la réminiscence d’image littéraire classique et de nouvelles explorations. Kim Trong avait, au 19ème siècle, cherché à “purifier” Thuy Kiêu en arguant que « la fidélité (trinh) devait être comprise de mille façons » 578 . Nguyên Du s’est montré fin psychologue en laissant Thuy Kiêu convaincre Kim Trong que c’était par respect de soi, par un sens aigu de la dignité, et aussi à cause de l’authenticité de son amour qu’elle ne voulait pas qu’il « ramasse le parfum jeté à terre, Cueille la fleur en fin de saison ». Hô Biêu Chanh doit penser à ce passage de Truyên Kiêu en intitulant son roman Une fleur fanée et en faisant dire à Hai Duong : « Je vous remercie d’avoir arrosé l’arbre desséché que j’étais pour qu’il se rafraîchisse. Je me promets de bien soigner la fleur flétrie pour qu’elle s’épanouisse de nouveau. 579  » Tuy Nga de Hô Biêu Chanh était dépeinte comme une jeune fille élevée dans les traditions confucéennes, imprégnée de pensées bouddhistes et taoïstes et qui, en même temps avait à cœur l’exigence morale largement partagée dans la société du Sud : « Dans le rapport conjugal, il faut se soucier du tinh et du nghia, et non pas de l’argent ou de la position sociale. 580  » Il y avait un certain déséquilibre, un excès dans son exigence de la dignité, dont elle était consciente mais dont elle avait du mal à se libérer. L’auteur lui a opposé un Hai Duong aussi fortement imprégné des notions de dignité personnelle, mais animé d’un amour ardent, pragmatique, un amour qui possédait son âme, son esprit mais aussi son corps. Telle est à notre avis la signification symbolique de la maladie des yeux qui l’empêchait de voir et de reconnaître son amante tant que celle-ci n’avait fait preuve de sentiment amoureux fort pour lui, un amour qui oserait braver les interdits sociaux ; ou de la maladie du cœur qui l’emportait dans des colères folles chaque fois qu’il se croyait être pris en pitié et qui menaçait sa vie tant que son amour n’aurait pas été comblé. Il avait fallu tout cela, ainsi que l’estime de Tuy Nga pour un jeune talent du pays, que la plaidoierie-confession de son père et le bon sens des autres personnages pour que Tuy Nga réajuste son sens de la dignité féminine et libère l’expression de cette dignité des contraintes à la fois confucianistes 581 , bouddhistes 582 et taoïstes 583 . Hai Duong, ainsi que tous les autres personnages masculins et féminins du roman ont dû conjuguer leurs efforts pour qu’elle se rende à l’évidence que ces valeurs traditionnelles bien comprises n’étaient pas incompatibles avec la réponse spontanée, naturelle à l’amour sincère et profond de Hai Duong, un amour qui pouvait aussi bien le plonger dans des souffrances mortelles comme le transporter de bonheur et donner un sens à sa vie, ce que ni piété filiale, ni réussite de carrière, ni responsabilité sociale n’avaient pu lui accorder. Les convulsions physiques et sentimentales de ce couple témoignaient bien de l’émergence difficile mais non impossible de l’individu, féminin comme masculin, non pas en s’opposant à la communauté et aux traditions, comme dans les représentations de nombreux auteurs du Nord, mais en recherchant équilibre et conciliation, et avec le soutien de leur entourage.

L’intrigue de Pour le devoir et pour le sentiment témoigne d’une imagination encore plus débridée. Et d’une interprétation de la vertu de chasteté encore plus libre.

‘’ ‘Trong Qui avait été à l’origine d’une méprise fatale de Chanh Tâm. Croyant que son fils était le fruit d’un adultère, Chanh Tâm l’avait donné à un voleur pour se venger de sa femme. Celle-ci avait été tellement frustrée qu’elle en avait presque perdu la raison. Rétablie, elle avait refusé de le revoir. Voyant Chanh Tâm désespéré, Trong Qui craignit qu’il ne pût patienter jusqu’à ce que son fils fût retrouvé. Il demanda à sa cousine Nam Dao, une jeune veuve ayant une fille du même âge que le fils de Chanh Tâm, de l’aider à consoler Chanh Tâm. Celle-ci finit par accepter après bien des hésitations. Voici un passage où elle essayait de se convaincre elle-même : « Etant une femme, il aurait suffi qu’elle prononce une parole peu sérieuse face à un homme pour qu’elle en éprouve une honte mortelle. Mais si, par égard pour son honneur de chasteté (danh tiêt), elle répugnait à éveiller le sentiment dans le cœur (khêu tinh) de Chanh Tâm afin de lui sauver la vie, elle accorderait plus d’importance à la “virginité/chasteté (trinh)” qu’à “l’humanisme (nhân)”, ce qui ne serait pas juste comme façon de se conduire en tant qu’être humain (lam nguoi). (…) Elle était de nature compatissante (longnhon tu), elle n’avait pas le cœur de voir souffrir les autres. Elle préférerait supporter la mauvaise réputation d’avoir perdu son honneur de chasteté (thât tiêt) afin de sauver les autres, plutôt que de s’agripper (cô châp) à son honneur de chasteté ; car être coupable de manquement au sentiment humanitaire (bât nhon) serait bien plus grave que de perdre son honneur de chasteté. Mais pourquoi pourrait-elle être qualifiée d’avoir perdu son honneur de chasteté ? C’était vrai qu’une femme devait préserver sa pudeur et sa bonne conduite (nêt na). Mais même si elle lui lançait un coup d’œil charmeur ou une parole séductrice, elle ferait semblant pour que celui qui était triste soit remué dans son émotion sentimentale (dông tinh) afin qu’il oublie momentanément son drame de famille. Elle ne serait pas assez sotte pour laisser la paille trop proche du feu, pour toucher l’indigo de sa main 584  ; elle n’avait donc pas à craindre de souiller son honneur. » 585

Nous pensons qu’il fallait le contexte culturel du Sud pour qu’une paysanne de famille aisée comme Nam Dao 586 soupèse entre la chasteté (tiêt), vertu féminine et l’humanisme (nhân/nhon), devoir masculin et opte pour ce devoir ; pour que se conduire comme un être humain (lam nguoi) puisse s’appliquer aussi bien à la femme qu’à l’homme et pour que ce devoir d’être humain (nhon nghia) prime sur toute autre considération d’interdits imposés aux femmes.

Notes
558.

Xuân Huong signifie Parfum de printemps et Thiên Y, Bonne volonté, idée vertueuse.

559.

Le terme vietnamien est lo duyên, duyên pouvant être traduit par “cause, origine, condition, lot prédestiné” et plus particulièrement “dans le lien conjugal”. Voir DAO DUY ANH, Han Viêt tu diên, Dictionnaire sino-vietnamien, 1ère éd. Quan hai tung thu, Ha Nôi, 1932, 3ème rééd. Truong thi, Sai Gon, 1957, T. I, p. 220-221 et T. II, p. 61.

560.

Des fautes commises dans une vie antérieure, car c’est ainsi que la philosophie bouddhiste dans sa version populaire explique l’infortune et enseigne la résignation.

561.

La métaphore utilisée dans ce cas en vietnamien est “giua chung (ou duong) gay ganh”, la palanche se casse en cours de route, ce qui empêche de continuer son chemin.

562.

Une jeune fille belle et talentueuse, op. cit., p. 101-102.

563.

Une jeune fille belle et talentueuse, op. cit., p. 107.

564.

Une jeune fille belle et talentueuse, op. cit., p. 108.

565.

HÔ BIÊU CHANH, Bo chông (Abandonner son mari), 1ère éd. 1938, rééd. Tông hop Tiên Giang, 1988, 108 p.

566.

Son tên signifie “très vertueux”, Ly signifie “raison”. Il est remarquable que ce soit le personnage féminin qui s’appelle Raison.

567.

Abandonner son mari, op. cit., p. 90-91.

568.

Thiên utilise comme mot d’adresse “tôi (je neutre)” et “ (tante de mon enfant)” qui donne un ton plus sérieux et plus réservé que Ly, qui utilise “em (petite sœur)” et “anh (grand frère)”.

569.

C’est le nom d’un beau site romantique de Da Lat, une ville touristique sur les hauts-plateaux. Hô Biêu Chanh l’appelle Ai Tinh Lâm (Bois d’Amour). Il est actuellement mieux connu sous le nom Thung lung Tinh yêu (Vallée d’Amour).

570.

Abandonner son mari, op. cit., p. 103-104.

571.

Abandonner son mari, op. cit., p. 107.

572.

HÔ BIÊU CHANH, Doa hoa tan (Une fleur fanée), 1ère éd. ?, rééd. Tông hop Tiên Giang, 1988, 132 p.

573.

Hai Duong utilise comme mot d’adresse “tôi (je neutre)” et “ (mademoiselle, tante de mon enfant)”, ce en quoi il garde l’ancien rapport où il était le fils d’un subalterne du père de Tuy Nga ; ces mots d’adresse conviennent également pour un rapport homme-femme courtois et assez distant. Tuy Nga utilise “anh (grand frère)” et “em (petite sœur)” qui indique un rapport amical, où elle omet totalement la différence de situation sociale (alors qu’auparavant, elle utilisait anh et tôi, plus distant).

574.

Hai Duong utilise des termes très directs et très forts : dua vô dao (un vaurien, un immoral), no (il méprisant). Cela est caractéristique des rapports interpersonnels dans le Sud qui sont plus directs, de la communication orale qui éprouve bien moins souvent que dans d’autres régions le besoin d’user de détours, d’euphémismes ou d’autres procédés stylistiques.

575.

Une fleur fanée, op. cit., p. 85.

576.

Il était de coutume d’appeler les gens par leur diplôme comme par leur titre professionnel, le ton est resté par conséquent amical et non pas cérémonieux.

577.

Une fleur fanée, op. cit., p. 130.

578.

Voir supra chapitre I.

579.

Une fleur fanée, op. cit., p. 131.

580.

Une fleur fanée, op. cit., p. 29.

581.

« Une femme de bien ne se marie pas deux fois (Liêt nu vô nhi gia) », Tuy Nga ne cessait ne cessait de le répéter. Et Hai Duong lui répliqua, jouant sur le parallélisme : « De ma vie, je ne connaîtrai pas deux beautés (Binh sanh vô nhi sac) », Une fleur fanée, op. cit., p. 128.

582.

Tuy Nga argumentait souvent que dans l’existence présente, son lot prédéterminé (can sô) ne lui permettait pas de s’unir à Hai Duong et qu’il fallait attendre une vie ultérieure.

583.

Après son divorce, Tuy Nga se plaisait à composer des poèmes, à jouer de la musique et à admirer les beaux paysages naturels, pour oublier d’autres plaisirs de la vie.

584.

Locutions proverbiales communes : “laisser la paille trop proche du feu” fait allusion à une proximité risquée entre personnes de sexes différents ; “toucher la main à l’indigo” signifie tremper dans le mal, le vice et ne plus pouvoir s’en laver.

585.

HÔ BIÊU CHANH, Vi nghia vi tinh (Pour le devoir et pour le sentiment), 1ère éd. 1929, rééd. Hôi nha van, Hô Chi Minh Ville, 2003, 316 p., p. 104-105.

586.

Son tên est Dao (Pêche), l’auteur l’appelle Nam Dao, Nam (Cinquième) étant son rang dans la fratrie, ce qui dénote son origine paysanne, alors que Cam Vân (Nuage de velours), l’épouse de Chanh Tâm (Cœur droit) de la même génération, a un tên composé, conformément à son origine de famille commerçante de Cho Lon.