Les femmes communistes et sympathisantes

Les femmes étaient certes minoritaires mais présentes dès la constitution des organisations révolutionnaires préexistantes au Parti communiste.  Le Thanh niên (Jeunesse) – connu dans le pays sous ce nom bien plus que sous son nom complet réservé aux initiés d’outre-mer Thanh niên cach mênh dông chi hôi (Association de la Jeunesse révolutionnaire) – fut fondé par Nguyên Ai Quôc à Canton en 1925. De 1925 à 1930, en plus du Parti national (VNQDD) au Tonkin, il existait en Annam le Tân Viêt (Viêt Nam nouveau) et en Cochinchine le Thanh niên Cao vong (Jeunesse idéaliste), communément appelé Hôi kin Nguyên An Ninh (Société secrète de Nguyên An Ninh), le Jeune Annam de Trân Huy Liêu, toutes des organisations plus ou moins communisantes. A travers des parcours significatifs de militantes, nous allons essayer de discerner comment elles participaient aux mouvements patriotes et révolutionnaires et comment elles conciliaient le militantisme révolutionnaire et leur statut de femmes. Pour la commodité de la présentation, nous allons distinguer – sans présupposition abusive que cette distinction puisse être rigide et exclusive – celles qui avaient trouvé l’opportunité révolutionnaire dans leur propre famille, dans leur village et celles qui avaient dû opérer une rupture avec la famille en s’engageant dans la voie militante. Dans leurs mémoires, publiés après 1954 pour les femmes du Nord et assez longtemps après 1975 pour celles du Sud, on retrouve non seulement leur vie militante mais aussi des informations sur d’autres femmes qui ont croisé leurs activités.