Le cas de Nguyên Thi Luu, née en 1906, est assez surprenant, dans la mesure ou cette femme instruite, militante et journaliste chevronnée, s’est abstenue pendant si longtemps à rédiger ses mémoires ; et quand elle s’y est décidée à soixante-dix-huit ans, elle a préféré passer par l’intermédiaire d’un écrivain. Selon son propre témoignage, elle a été sollicitée une dizaine d’années auparavant, mais ne s’y est pas résignée car son humilité – qualité inculquée comme “féminine” par excellence – lui interdisait de parler d’elle-même alors que tant d’autres camarades peinaient encore dans le Sud en guerre. Sa biographie 1034 , sans doute grâce à la qualité du témoignage, s’avère néanmoins l’une des meilleures du genre.
Luu commence ses mémoires par une affirmation tranchée – qui la démarque de la majorité des Vietnamien-nes en général, y compris les révolutionnaires – qu’il n’y a point de destin prédéterminé et que chacun se crée sa vie et en décide à la mesure de son intelligence et de ses compétences ; le malheur ne serait provenu que de défaillance dans la maîtrise de soi et des événements 1035 . C’est un trait de caractère dont elle a toujours témoigné dans ses activités militantes comme dans sa vie personnelle.
Originaire d’une famille de propriétaire terrien, Luu vivait dans sa petite enfance chez un métayer à qui elle avait été confiée dès sa naissance. Obéissant au géomancien qui avait décrété que l’une des deux serait morte si la fille était élevée par sa mère, la grand-mère de Luu avait pris cette décision, fréquente à l’époque. Ayant eu comme nourrice une paysanne pauvre, Luu avait partagé la vie de ses parents adoptifs jusqu’à l’âge de sept ans, ce qui continuerait par la suite d’aviver sa conscience de l’inégalité sociale. Envoyée à Sai Gon pour continuer ses études après l’école primaire, Luu y acquérait ses premières connaissances politiques et participa aux obsèques de Phan Châu Trinh 1036 . Apprenant la broderie dans une école professionnelle fondée par une Chinoise, elle y dirigea une lutte victorieuse des apprenties contre les exactions de la direction. Mais quand elle essaya de faire partager ses réflexions sur la condition du peuple vietnamien sous la domination française, elle s’aperçut que « la majorité des filles ne rêvaient que de devenir une épouse dam dang, une bonne bru et une bonne mère » 1037 . Les lectures révolutionnaires circulaient cependant dans les milieux scolaires de Sai Gon.
Obligée de rentrer chez elle après l’obtention du brevet professionnel, Luu s’ennuyait dans la morne oisiveté. En se promenant en barque sur le cours d’eau derrière la maison de sa mère, quand elle devait ramer sa petite barque contre l’orage, elle se plaisait à s’imaginer « en lutte contre les difficultés, ou plus exactement, à partir de la rivière du pays natal, j’étais en train d’apprendre à maîtriser une barque pour pouvoir ensuite être maîtresse de ma vie. C’était un rêve, une ambition obsédante dans ma vie de jeune fille » 1038 , confie-t-elle.
Introduite par un petit cousin de son âge, Luu fut admise au Thanh niên après avoir été formée par la lecture de documents révolutionnaires 1039 et après avoir écrit un article intitulé « Femmes d’aujourd’hui » destiné aux publications clandestines des militants. Dans les années 1928-1929, le Thanh niên appelait ses militant-es à “ se prolétariser ”. Cela voulait dire, dans la campagne sud-vietnamienne où il n’y avait pas d’industrie, que « si l’on voulait renier sa classe sociale pour se mettre dans les rangs du prolétariat, il fallait se rééduquer, se débarrasser non seulement des pensées anti-prolétariennes mais aussi du style de vie et des habitudes petites-bourgeoises » 1040 . C’était, très difficile, dit Luu, dans le cadre de sa famille. Elle était en effet élevée dans la morale confucéenne, très stricte vis-à-vis de l’espace et du temps dans lesquels il était permis à une jeune fille vertueuse de se mouvoir. Or, Luu devait si souvent sortir de chez elle après le crépuscule, pour des réunions de cellule ou d’autres activités clandestines qu’elle ne pouvait plus demander l’autorisation de sa mère 1041 à chaque fois. Elle le faisait donc en cachette et ne s’habillait pas comme l’aurait exigé son statut social. Les voisins croyaient qu’elle avait adhéré à une secte religieuse qui l’aurait astreinte à un tel ascétisme ; seuls les misérables – auxquels la jeune militante s’efforçait de ressembler, dans le cadre d’une “prolétarisation” qu’elle reconnaît a posteriori infantile – s’en allaient nu-pied, nu-tête sous le soleil ardent ou la rosée glaciale. Pire, on jasait qu’elle avait couché avec le jardinier. Sa mère en était malade, craignant une honte insupportable pour la famille en cas de grossesse. Ses camarades communistes conseillaient dans l’autre sens : « Si vous 1042 voulez libérer le pays et le peuple dont vous faites partie, vous devez commencer par vous libérer vous-même des contraintes familiales. 1043 » Luu prit vers 1927 – nous n’avons pas la date exacte de ce fait ni de bien d’autres faits importants car la biographie de Nguyên Thi Luu étant rédigée par un écrivain, le souci de dater les événements y est presque inexistant – la décision de s’échapper de la famille (thoat ly) pour devenir militante professionnelle. Ce fut une décision courageuse, car elle était la benjamine de la fratrie, le rôle attendu d’elle était de s’occuper de sa mère âgée.
Luu fut désormais, comme elle affirma une fois à son frère, non plus fille de sa famille, mais de la société 1044 . Excepté un bref séjour chez elle en 1929 quand elle reçut du Parti l’ordre d’y retourner pour éviter d’être poursuivie par la police de Sai Gon au moment de l’affaire Barbier, Luu n’y revint plus jamais jusqu’au succès de la révolution d’Août 1945. Sa mère décéda en 1938 sans l’avoir revue. Il y avait de la part de Luu le souci de ne pas compromettre les siens, mais aussi une volonté de rupture très déterminée. Début 1931, elle fut prise dans une souricière tendue par la police française, en même temps que tous les responsables du Parti communiste à Sai Gon. Ce fut alors qu’elle persista à se nommer Nguyên Thi Luu et à refuser de dévoiler le moindre détail sur sa vraie indentité. En réponse aux questions de la police, elle ne donna qu’un faux nom pour sa mère (uniquement un tên individuel, sans nom de famille) et prétendit ne pas savoir qui était son père. Dans ses mémoires, on trouve son vrai tên Thuong et son rang dans la fratrie Huitième, par lequel sa famille l’appelait, mais jamais son nom complet. La famille demanda à Diêp Van Ky, avocat et journaliste connu, son cousin 1045 du côté maternel, de la défendre. Mais elle ne voulut pas d’avocat, ne lui accorda qu’un unique entretien, où elle se contenta d’écouter les nouvelles de sa mère, sans reconnaître son identité et refusant obstinément le paquet-cadeau que sa mère avait confié à Ky.
Les mémoires de Luu abondent d’anecdotes sur sa détermination, non seulement vis-à-vis de l’ennemi ou de la famille (elle fut ainsi prête à se jeter du haut du troisième étage d’un hôtel quand son frère voulait la ramener de force pour rassurer leur mère malade) mais aussi des camarades du parti. Avec Nhuân, un militant communiste, elle vécut ensemble plusieurs fois, se servant de l’apparence d’un ménage pour couvrir leurs activités clandestines, sans que Luu reconnût l’amour qu’elle éprouvait elle-même pour son prétendant. Par la suite, après qu’elle lui eût donné son consentement en présence des représentants du Parti, l’obligation d’attendre une permission officielle de la famille les condamna à ne jamais goûter au bonheur conjugal car l’époux périt en 1934, au cours d’une tentative d’évasion des bagnes de Poulo Condor. Le premier article, intitulé « Femmes d’aujourd’hui » que Luu avait écrit au tout début de sa carrière militante et qui lui avait valu une excellente appréciation des camarades communistes, avait pourtant été une critique des trois dépendances et des quatre vertus 1046 . Luu répétait volontiers que ces réflexions étaient inspirées par la vie soumise et malheureuse de sa mère, destinée commune aux Vietnamiennes de son temps et dont elle voulait ardemment s’émanciper. Le décalage est donc resté grand entre la révolte ouverte contre des principes oppresseurs et une véritable émancipation sur le plan personnel. Il est également significatif de lire la préface aux Mémoires signée du « groupe Histoire des Femmes du Sud 1047 » : en 1984, ce texte chantait encore les louanges du sacrifice, de l’identification du bonheur individuel à un “bonheur commun” éthéré, de la “fidélité” (chung thuy) que Luu vouait à ce camarade défunt, à qui elle avait interdit le bonheur simple du commun des mortels – sans en avoir jamais exprimé, même a posteriori, le moindre regret.
Comparue à la cour d’assises en mai 1933 avec une centaine d’inculpés politique, Luu fut condamnée ainsi que trois autres camarades femmes – une originaire de famille d’artisan et deux intellectuelles – à cinq ans de prison ; une seule femme fut condamnée à quinze ans de détention. Née Nguyên Thi Nho (nho signifie petite) en 1908 d’une famille de petit commerçant, cette militante avait été institutrice après avoir obtenu son Certificat d’études primaires. Admise au TNCMDCH en 1927, elle forma plusieurs militants dont quelques-uns sont devenus par la suite des dirigeants du parti communiste. Elle était secrétaire adjointe du parti dans la province de Cho Lon (englobant Sai Gon) quand elle fut arrêtée. Elle avait comme surnoms Sixième Nho et Sixième la Sourde (Sau Diêc), cette surdité étant la conséquence de tortures subies en prison.
Luu expira sa peine en 1936, juste à temps pour participer au mouvement du congrès d’Indochine. Ha Huy Tâp, à l’époque secrétaire général du Parti communiste, lui demanda de rejoindre l’équipe du journal La Lutte.
Dans le Conseil municipal de Sai Gon, les élus étaient majoritairement des Français, mais il y avait quatre élus vietnamiens, issus des classes privilégiées 1048 . En 1933, après la terreur blanche des années 1930-1931, pour la première fois il fut accordé deux places aux candidats dits des travailleurs. Le périodique La Lutte, dont le premier numéro parut le 24/4/1933 1049 , fut créé par Nguyên An Ninh pour soutenir la candidature des candidats travailleurs 1050 . En 1934, il fut repris par une équipe se composant de communistes et de trotskystes, compromis unique dans l’histoire révolutionnaire vietnamienne, rendu possible grâce au prestige et à l’ingéniosité de Nguyên An Ninh, qui avait des amis des deux côtés 1051 . Le compromis restait cependant un terrain miné par des intentions agressives ou méfiantes des uns et des autres. Le représentant trotskyste Lê Van Thu assurait la permanence au siège du périodique, où les travailleurs et les paysans venaient nombreux, convaincus que La Lutte prenait leur défense. Les communistes sentaient combien cela leur était défavorable, mais n’avait pas trouvé de solution, jusqu’à la sortie de prison de Nguyên Thi Luu. Mai Huynh Hoa était membre du Parti communiste, elle était l’épouse de Phan Van Hum, un dirigeant trotskyste. Luu, amie de longue date du couple, était hébergée chez Hoa-Hum et mobilisait une équipe de militantes communistes dont Hoa elle-même. Ces militantes disputaient avec les trotskystes l’influence sur les masses ouvrières et paysannes au sein de La Lutte jusqu’à l’éclatement du front ouvrier, quand les communistes décidèrent vers mai 1937 de fonder leur propre périodique intitulé l’Avant-garde, décision qui fut mise en exécution à la fin de cette année.
Dans le mouvement du Congrès indochinois lancé officiellement par un appel signé de Nguyên An Ninh paru dans le numéro 92 de La Lutte du 29 juillet 1936, Nguyên Thi Luu fut l’une des deux militantes communistes membres du Comité d’action central. Ce comité se composait de dix-neuf membres dont cinq communistes. Luu fut aussi la seule femme dans le Secrétariat du comité de neuf membres, majoritairement des trotskystes. D’après le témoignage de madame Nguyên An Ninh 1052 , les femmes étaient très actives dans les comités d’action au niveau de base. Luu et ses camarades écrivaient dans les périodiques et animaient des conférences-débats. Les militantes les plus actives à Sai Gon et dans les banlieues et provinces avoisinantes étaient Nguyên Thi Luu, Mai Huynh Hoa, Nguyên Thi Kiêm, Hai (Deuxième) Soc, Tu (Quatrième) Dây, Nguyên Thi Luong (Cinquième Luong), toutes des communistes, sauf Nguyên Thi Kiêm (poétesse Manh Manh).
Lorsque le mouvement fut réprimé à la veille de la guerre de 1939-1945, Luu fut condamnée à deux ans de prison et dix ans de déportation. Elle fut déportée au camp de Ba Ra, en pleine forêt tropicale ; c’était un camp connu pour la rigueur des conditions de vie. Luu continua à y défendre les détenues plus jeunes contre les exactions et harcèlements sexuels des geôliers. Elle en sortit tuberculeuse et affaiblie, en mars 1945 après le coup d’Etat japonais contre les autorités coloniales françaises. Ce fut pour se lancer de nouveau dans les vagues déferlantes de la révolution d’août 1945, puis dans la résistance de 1945-1954 contre le retour des Français en Cochinchine.
Qu’elles aient terminé 1053 ou non leurs études, les militantes de la première génération des révolutionnaires modernes (du VNQDD, du TNCMDCH ou d’autres organisations contemporaines) étaient pour la très grande majorité des intellectuelles issues de familles lettrées. D’autres femmes instruites qui n’eurent pas l’opportunité de s’engager dans le militantisme révolutionnaire choisissaient de s’affirmer autrement.
HAN SONG THANH, Tinh yêu va anh lua (L’amour et le feu), Van nghê, Hô Chi Minh Ville, 1989, 244 p.
L’amour et le feu, op. cit.,p. 7.
Grand patriote réformiste du mouvement des nouveaux lettrés au début du 20ème siècle, Phan Châu Trinh fut déporté à Poulo Condor puis s’exila en France. De retour au pays en 1925, il succomba de maladie à Sai Gon. Ses obsèques le 24 février 1926 furent l’occasion de grands défilés des admirateurs admiratrices, représentants de diverses classes sociales.
L’amour et le feu, op. cit.,p. 19.
L’amour et le feu, op. cit.,p. 24.
Elle se rappelle avoir lu Duong Kach mênh (La voie révolutionnaire) de Nguyên Ai Quôc, Le matérialisme historique, ABC du communisme (documents de source non indentifiée). Voir L’amour et le feu, op. cit.,p. 25-26.
L’amour et le feu, op. cit.,p. 33.
L’expression vietnamienne est “ di thua vê trinh, en informer (ses parents) quand on sort et quand on rentre à la maison ”. C’est le devoir – encore observé aujourd’hui dans un certain nombre de familles – des enfants en général, y compris à l’âge adulte, car c’est considéré comme une expression de la piété filiale. Les filles doivent s’y soumettre de manière encore plus stricte que les garçons.
Nous traduisons par “ vous ”, car d’après les mémoires de Luu, ses camarades, même plus âgés qu’elle, y compris celui qui l’aimait, l’appelaient tous chi (grande sœur) et non pas em (petite sœur) comme on aurait pu s’y attendre. C’était sans doute une marque de déférence pour son niveau d’instruction, et aussi un respect des rites dans les relations hommes-femmes de la part des communistes de la première génération ; du moins ceux restés dans le pays, qui demeuraient plutôt confucéens dans leur comportement. La différence était nette par rapport à ceux qui ont vécu dans un environnement plus international comme Nguyên Trung Nguyêt, Minh Khai et leurs camarades-hommes.
L’amour et le feu, op. cit., p. 36.
L’amour et le feu, op. cit., p. 56.
Diêp Van Ky, fils de Diêp Van Cuong, est originaire de Huê. Il a épousé une fille de Lê Quang Hiên, oncle maternel de Luu. Dans la culture vietnamienne, il est considéré comme son cousin et l’appelle grande sœur Huitième, il appelle la mère de Luu tante Ut (ut=denier-ère né-e).
Voir supra chapitre I.
Créé et présidé par Ngô Thi Huê, épouse de l’ex-Premier Secrétaire du Parti communiste vietnamien Nguyên Van Linh, ce groupe s’est donné pour mission de collecter les documents en vue de la rédaction d’une histoire des femmes du Sud Viêt Nam parce que les femmes qui le composaient étaient convaincues que les Vietnamiennes en général et les femmes révolutionnaires du Sud Viêt Nam en particulier représentaient un sujet important pour l’histoire du pays. L’un des grands mérites de ce groupe est d’avoir édifié le premier musée vietnamien dédié à cette mission et promu plusieurs ouvrages d’histoire des femmes, des mémoires et des films documentaires. L’Amour et le feu fut l’une des premières œuvres de cette organisation.
Une description et analyse de ce qu’il désigne par « démocratie coloniale » est offerte par Daniel Hémery dans sa contribution « Saigon la Rouge », in (dirigé par) P. FRANCHINI, Saigon 1925-1945, de la « belle colonie » à l’éclosion révolutionnaire ou la fin des dieux blancs, Autrement, 1992, 264 p., p. 162-188. Voir également Indochine, la colonisation ambiguë, op. cit., chapitre 7, Résistances, nationalismes, mouvements sociaux, p. 275-324, notamment p. 315-322 sur La Lutte.
Créé uniquement dans l’intention de participer à la campagne électorale, ce périodique n’eut que quatre numéros du 24/4/1933 au 2/6/1933 dans la première phase où il appartenait à Nguyên An Ninh. Voir NGUYÊN THI MINH, Nguyên An Ninh, Tôi chi la con gio thôi (Nguyên An Ninh, Je suis juste un vent qui souffle), Tre, Hô Chi Minh Ville, 2000, 460 p., p. 260-268.
La liste des travailleurs se composait de Nguyên Van Tao, journaliste, membre du Parti communiste français de retour au pays et de Trân Van Thach, professeur, de tendance trotskyste.
Nous suivons ici la version de Nguyên Thi Minh, fille de Nguyên An Ninh, qui a compilé dans son ouvrage des souvenirs des parent-es et ami-es de la famille, notamment ceux de sa mère, Nguyên An Ninh, Je suis juste un vent qui souffle, op. cit., p. 279-285. D’après D. Hémery, dans les références citées supra en note 91, cette initiative de Ninh reçut « l’accord du Komintern, transmis par le député communiste français Gabriel Péri lors de son voyage à Saigon avec la délégation du Secours rouge international en février-mars 1934 », Saigon 1925-1945, op. cit., p. 175.
Nguyên An Ninh , Je suis juste un vent qui souffle, op. cit., p. 311.
Diplôme d’enseignement primaire-supérieur franco-indigène, voir supra chapitre II.