De la femme d’affaires à la communiste : Truong Thi Sau, épouse de Nguyên An Ninh

La vie de madame Nguyên An Ninh est racontée dans ses mémoires, rédigés par sa fille Nguyên Thi Binh. Elle est aussi très présente dans les biographies de son illustre époux 1126 . Née Truong Thi Sa en 1899, elle était de père chinois et de mère vietnamienne. Nous avons relaté comment son tên fut changé en So par la famille et Sau, Sixième, par elle-même 1127 . Ayant perdu son père très tôt, elle avait grandi dans la pauvreté sans trop s’en soucier. Mais à l’âge de treize ans, hébergée chez sa grand-mère maternelle, elle commença à s’apercevoir des différences de comportement dans la grande famille vis-à-vis de sa mère, une veuve ayant cinq enfants à charge et de ses oncles et tantes plus fortunés. Elle commença aussi à partager l’amertume de sa mère qui l’avait choisie comme confidente (encadré).

« Nous n’étions pas des misérables. Quand votre père avait encore sa boutique de tissus à Cân Giuôc, il menait bien ses affaires, on vivait dans l’aisance. Au devant, autant la boutique était achalandée et autant à l’arrière, les parents plus ou moins éloignés étaient nombreux. Quand on avait de l’argent, les membres de la famille paternelle comme maternelle avaient tout ce qu’ils voulaient. Maintenant qu’on est pauvre, tout le monde nous méprise au plus haut point. »

« Mes oncles qui étaient plus âgés que nous allaient à l’école. Mes frères gardaient les buffles. Moi qui étais trop petite pour atteindre la cuisine, je montais sur une chaise pour m’occuper de la marmite de riz. La cinquième sœur de ma mère était mariée à un ông Phan (fonctionnaire d’un rang de cadre intermédiaire) au Nord. Chaque fois qu’elle rentrait à la maison, tout le monde la traitait avec une grande considération. Elle était sur un sofa, chiquait du bétel et dégustait du thé, on causait avec elle. Pendant ce temps ma mère était à la cuisine et faisait le ménage. Mes cousins et cousines, comme ils étaient heureux. (…) J’avais envie d’être comme eux et souhaitais que ma mère fût riche comme ma tante. »

Mémoires de madame Nguyên An Ninh, op. cit., p. 13-14.

En plus du travail à la rizière, la fillette apprit le tissage des nattes, la couture et même la menuiserie, mais ne trouva toujours pas de réponse à la question lancinante : « Quand est-ce que je serai riche, pour qu’on ne nous méprise plus ? » A quinze ans, elle se fit embaucher comme aide-ménagère chez sa tante qui avait épousé un riche Chinois de Cho Lon. Elle se perfectionna ainsi dans la couture et la cuisine raffinée asiatique et occidentale. Elle retourna à la province pour s’occuper de sa mère malade, mais après la mort de celle-ci, décida d’aller s’établir à Sai Gon. Ses oncles voulurent l’en empêcher, trouvant qu’il était risqué pour une jeune fille de dix-huit ans de vivre seule dans une grande ville. Elle persuada deux cousines à la suivre et à trois, elles louèrent une maison pour travailler comme couturières. Elles vendaient en plus des tissus et même du nuoc mam 1128 , de l’engrais, etc. Truong Thi Sau s’enrichit très vite.

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Cette photographie de Truong Thi Sau, prise à l’époque où elle était « mademoiselle Sixième du Pont ông Lanh », est reproduite sans précision chronologique à la page de couverture de ses mémoires rédigés par sa fille aînée Nguyên Thi Binh,
Cette photographie de Truong Thi Sau, prise à l’époque où elle était « mademoiselle Sixième du Pont ông Lanh », est reproduite sans précision chronologique à la page de couverture de ses mémoires rédigés par sa fille aînée Nguyên Thi Binh, Cung anh di suôt cuôc doi, Hôi ky ba Nguyên An Ninh (En t’accompagnant toute la vie, Mémoires de madame Nguyên An Ninh), Tre, Ho Chi Minh ville. On peut remarquer ses bijoux, évoqués dans la citation à la page suivante.
‘« A vingt ans, raconte-elle, j’étais déjà propriétaire d’une maison de couture et vivais dans l’aisance. En plus de l’aide fournie à mes frères et sœur pour qu’ils élèvent leurs enfants, je portais aussi une grande attention à mon apparence. J’étais vêtue d’habits coûteux et changeais de tenue trois fois par jour. Je portais plein de bijoux en or : trois colliers au cou, plusieurs bracelets à chaque poignet, des bagues sur mes huit doigts. J’apprenais à me maquiller avec élégance. La renommée de mademoiselle Sixième au Pont Ông Lanh qui était jeune et belle, menait bien ses affaires et était très riche ne cessait de se propager. Beaucoup de hauts fonctionnaires, d’intellectuels et d’hommes d’affaires venaient faire ma connaissance. Je n’ai agréé (ung) personne comme mari. » 1129

Cette jeune femme d’affaires, cependant, après un an de relation amicale, accepta la demande en mariage de Nguyên An Ninh, fondateur et rédacteur en chef du journal en français La Cloche Fêlée. Ninh lui posa deux conditions : abandonner l’objectif de s’enrichir par le commerce et le suivre à son village natal de My Hoa, à 15km de Sai Gon, à l’époque encore une campagne pauvre où les occupations féminines seraient complètement différentes. Truong Thi Sau vendit sa boutique et arrêta toutes ses affaires.

Ninh ayant perdu sa mère à onze ans, son père vivait avec une épouse secondaire d’origine paysanne. Celle-ci accueillit avec une méfiance hostile la jeune bru qui, au début de sa vie conjugale, gardait ses vêtements et bijoux de patronne de magasin. Mais Sau comprenait vite et, pendant l’absence de Ninh – qui retournait en France pour aider au retour du patriote Phan Châu Trinh – elle se montrait à la fois bonne ménagère (une ménagère moderne triplement cordon bleu dans la cuisine vietnamienne, chinoise et française) et excellente organisatrice. Les huit hectares de terre en friche de la famille de Ninh furent mis en exploitation. La jeune femme sut bonifier la terre, planter des arbres fruitiers, élever poulets, bœufs et même des chevaux de course. Le jour du retour de Ninh, comme il accompagnait Phan Châu Trinh, les gens venaient nombreux les accueillir sur le quai. Simplement habillée, sans maquillage, Sau se dissimulait parmi eux. Quand il la découvrit et comprit ce qui s’était passé, « il me prit les deux mains, raconte-elle, palpa chacun des durillons et me baisa les mains à coups redoublés. Je devais lui rappeler discrètement qu’il fallait se retenir car on était devant la foule. » Ninh la compara à son épouse précédente, Emilie (c’était une Vietnamienne ainsi nommée par snobisme), de famille riche mais qui ne partageait pas son idéal. Ninh n’avait même pas osé l’espérer, il avait souhaité seulement que cette épouse s’occupât de son père, mais il avait été déçu et le mariage fut un échec. Ninh fut heureux de constater qu’avec Sixième, son double vœu fut comblé : sa femme prenait soin de son père et serait sa compagne toute la vie durant. Sixième laissa couler silencieusement ses larmes en l’écoutant lui exprimer sa reconnaissance. 1130

Photographie de monsieur et madame Nguyên An Ninh, reproduite sans précision chronologique dans les mémoires de madame Ninh, précités.
Photographie de monsieur et madame Nguyên An Ninh, reproduite sans précision chronologique dans les mémoires de madame Ninh, précités.

Le couple, en apparence discordant à ce point de vue (rappelons que Ninh l’intellectuel descendant de famille lettrée avait exigé de sa fiancée le renoncement aux affaires et surtout à l’objectif de s’enrichir par le commerce) se retrouvait ainsi dans une parfaite collaboration harmonieuse. Citons-en un seul exemple. Tous les Vietnamiens du Sud de son temps comme des générations postérieures connaissent l’image de Nguyên An Ninh allant vendre du dâu cu la (sorte de baume dermique très populaire au Sud Viêt Nam) tout en faisant sa propagande patriote. Avant les révélations de la famille de Ninh 1131 , peu savent comment fut née cette pratique originale. Vers fin 1931, après sa deuxième sortie de prison, Ninh imagina le stratagème de se faire marchand ambulant de dâu cu la, avec Nguyên Van Trân, un militant communiste pour transmettre au parti communiste représenté par Trân les contacts révolutionnaires qu’il avait préparés depuis plusieurs années auparavant. D’après le témoignage de madame Ninh, quand la tante de Ninh dirigeait l’hôtel Chiêu Nam lâu à Sai Gon, elle avait soigné jusqu’à la fin de ses jours un prince birman exilé de son pays par suite d’activités anti-colonialistes. Par reconnaissance, le prince lui avait laissé la formule d’un baume soignant. Avec cette tante, madame Ninh utilisa la recette pour fabriquer un baume intitulé baume An Ninh, décidées toutes les deux, selon la tradition dam dang des Vietnamiennes, à se débrouiller pour faire vivre la famille dans les années 1930 de crise économique où elle n’arrivait à vendre ni les fruits de son verger ni les chevaux de course. Mais ce fut Ninh qui eut l’idée d’abord de s’en servir comme prétexte à ses déplacements militants, ensuite de le vendre non seulement aux paysans friands de tout produit réputé ayant un tant soit peu de vertu médicinale – car les vrais médicaments leur étaient inaccessibles – mais aussi aux citadins. A l’approche du Têt de 1933 selon les uns ou de 1934 selon les autres 1132 , Ninh prit l’initiative de demander à un couple d’amis (Mai Huynh Hoa, une communiste et son époux Phan Van Hum de tendance trotskyste) de construire un stand au grand maché Bên Thanh de Sai Gon et d’y vendre des produits divers. Les clients affluèrent, attirés par la notoriété et la popularité de Nguyên An Ninh, et aussi par ses techniques innovantes de communication, tout particulièrement celle de s’adresser à la foule en criant pour faire la promotion de ses marchandises. Le succès incroyable – même financièrement – de ce stand incita madame Ninh à intensifier sa fabrication du baume An Ninh, qui, mis en vente dans les boutiques de médecine traditionnelle et commercialisé aussi par d’autres militants communistes, lui rapportait, dit-elle assez d’argent pour soutenir la lutte électorale des candidats communistes au Conseil municipal ! Les acheteurs, tous plus ou moins sympathisants révolutionnaires, étaient en effet prêts à payer le double, le triple du prix. Mais il y avait aussi des fois où les vendeurs rentraient les mains vides, car ils avaient donné tout le revenu aux autres militants dans le besoin. Avec son époux révolutionnaire, Truong Thi Sau la femme d’affaires continuait ainsi à développer son esprit entrepreneurial, mais pour les besoins de la cause. Cet esprit entrepreneurial ainsi que ses talents organisateurs – version moderne de la qualité dam dang traditionnelle – furent mis à profit encore plusieurs fois avant et après 1945. Pendant la résistance contre les Français (1945-1954), madame Ninh contribua à la création d’une maternité et d’une crèche et école maternelle en plein maquis accueillant des enfants de deux mois à six ans ; pendant la guerre américaine, au Nord Viêt Nam elle fut chargée d’élever les enfants des camarades en lutte sur le front du Sud.

Si les dispositions de l’ex-femme d’affaires Truong Thi Sau ont été ainsi réadaptées et non pas annihilées, c’était en partie parce que le militantisme de Ninh était très pragmatique. La différence entre ce couple bien uni dans leur idéal de vie comme dans l’action militante, c’était en effet que Truong Thi Sau comme d’autres membres de sa famille se reconnaissait communiste (même si Sau elle-même ne fut officiellement admise au Parti qu’en 1951) alors que Ninh l’a toujours refusé.

Cette divergence semblait avoir été à l’origine de décisions importantes qui pesaient longtemps sur le cœur de Sau.

Dès sa première conférence « Idéal de la jeunesse vietnamienne » en 1923, Ninh avait exprimé son rêve : « Que le Ciel m’accorde du temps et de la santé pour écrire des ouvrages qui permettraient à mes compatriotes de bien maîtriser les connaissances de notre extrême-orient et de l’Europe occidentale. » 1133 En 1931, après sa première sortie de prison, Ninh écrit un ouvrage intitulé Tôn giao (Religions), qu’il présenta comme le premier d’une collection qu’il nommerait Sao mai (Etoile du berger) et dont le suivant serait Libération des femmes 1134 . En 1937, après une polémique tranchée avec Ta Thu Thâu, que Ninh comptait parmi ses meilleurs amis mais dont il aurait critiqué l’agressivité contre les communistes, Ninh confia à son épouse 1135  :

‘’ ‘« C’est la dernière fois que les communistes et les trotskystes s’unissent dans une liste électorale. J’aurai aussi accompli mon rôle sur la scène politique. J’aimerais consacrer le restant de ma vie à écrire, à écrire un grand nombre d’ouvrages. J’y ai beaucoup réfléchi. Si tu es d’accord nous irons vivre en Suisse. Tu pourras y fonder une maison de couture ou un restaurant et m’aider à élever nos enfants. » ’

Sau approuva ses projets d’écriture mais fut réticente à l’idée de s’expatrier. Elle invoqua à l’appui la tante paternelle à laquelle Ninh était particulièrement attaché :

‘’ ‘Et notre tante qui est âgée, que prévois-tu pour elle ?’ ‘Elle partira avec nous. Si elle n’est pas d’accord, elle ira vivre avec notre oncle Septième, ils seront bien ensemble entre frère et sœur.’ ‘Il n’y a donc pas d’autre solution ?’ ‘Tu vois bien que les colonialistes ne me laissent pas tranquille pour écrire.’ ‘Tu peux te sentir chez toi n’importe où dans les cinq continents et les quatre océans. Mais pour notre tante qui est âgée, elle reste naturellement attachée aux tombeaux des ancêtres.’

Comme Ninh l’avait prévu, il fut de nouveau arrêté le 5/9/1937, relâché le 18/2/1939 puis arrêté de nouveau, une dernière fois chez lui le 4/10/1939 alors qu’il avait renoncé à toute activité militante. Condamné à cinq ans de prison et à dix ans de déportation par le tribunal correctionnel de Sai Gon pour « actions subversives secrètes » sans aucune autre preuve que les condamnations passées, Ninh périt de privation et de maladie au bagne de Poulo Condor le 14/8/1943.

De la femme d’affaires à la communiste, Truong Thi Sau semble, de manière conséquente, avoir toujours été mûe par un sens élevé de l’affirmation de soi, de la dignité personnelle. C’était pour « qu’on ne nous méprise plus » qu’elle était décidée à s’enrichir. Devenue l’épouse de Nguyên An Ninh, elle semblait d’une part bien accomplir le rôle traditionnel de la « générale à l’intérieur 1136  » ; mais d’autre part mettait tout son honneur à se montrer intransigeante dans sa position de militante fidèle et indomptable, puis de communiste persévérante. Pendant la première détention de Ninh en 1927, celui-ci avait écrit deux lettres au Gouverneur de Cochinchine et au Procureur général de Sai Gon pour protester contre l’illégitimité de son arrestation. Ces lettres furent abusées par les autorités coloniales pour faire croire que Ninh avait capitulé et demandé grâce. Madame Ninh, qui venait d’accoucher de son fils aîné alla lui rendre visite à la prison, son bébé d’un mois dans les bras. Elle lui déclara : « Pourquoi avez-vous écrit pour solliciter d’être grâcié ? Voulez-vous donc abandonner le mouvement et les camarades ? Si c’est comme cela, je viens vous rendre votre enfant ! » 1137 En 1943, alors qu’elle était sans nouvelle de son mari déporté à Poulo Condor, Nguyên Hoa Hiêp, un Vietnamien pro-japonais lui proposa d’aller voir Ninh pour le persuader de créer un gouvernement anti-français (mais sous le contrôle des Japonais). A deux reprises elle refusa énergiquement, ne voulut même pas suivre le conseil d’une camarade du Parti d’écrire une demande de transfert du prisonnier à la prison centrale de Sai Gon pour ensuite, se reprocher pendant longtemps d’être en partie responsable de la mort de son bien-aimé 1138 . Plus pragmatique, Ninh quant à lui avait effectué cette démarche : la famille a retrouvé par la suite dans les archives une demande datée du 11/6/1943 qu’il avait adressée aux autorités coloniales dans ce sens.

Photographie de madame Nguyên An Ninh, prise en 1981. Source : TRUONG THI SAU,
Photographie de madame Nguyên An Ninh, prise en 1981. Source : TRUONG THI SAU, Cung anh di suôt cuôc doi, Hôi ky ba Nguyên An Ninh (En t’accompagnant toute la vie, Mémoires de madame Nguyên An Ninh), Tre, Ho Chi Minh Ville.

Truong Thi Sau reste convaincue qu’elle est demeurée la compagne de Nguyên An Ninh toute sa vie durant. Et elle a sans doute raison. Ninh n’a pas choisi d’adhérer au Parti communiste vietnamien, il a préféré préserver son autonomie dans la pensée et dans l’action. Mais il a opté pour une vie entièrement consacrée à éclairer ses compatriotes en partageant avec eux ses connaissances et ses réflexions sur la voie à suivre pour libérer le peuple vietnamien de l’oppression colonialiste et pour l’émancipation des individus hommes et femmes, lettrés traditionnels, intellectuels modernes et paysans encore analphabètes et superstitieux. Ninh était assez lucide, libre dans son esprit et conscient de sa capacité propre pour ne pas se lancer la tête contre le mur, mais il était trop attaché à sa tante, à son épouse et à ses compatriotes pour prendre la décision de s’exiler quand sa compagne n’était pas prête à le suivre de bon gré. Hésitation dont il a payé de sa vie. Ninh et Sau n’en ont pas moins laissé un bel exemple de couple uni. Les deux conjoints ont témoigné de leurs talents chacun dans ses domaines de compétences, de leur dévouement à l’idéal commun, d’un sens du devoir, de la loyauté dans la meilleure veine des qualités confucéennes classiques comme d’un sens de la dignité, d’une attention et d’une sensibilité à l’autre, d’un respect de l’autonomie individuelle, signes indéniables d’une modernité toute neuve dans leur amour et leur vie de couple.

Notes
1126.

Cung anh di suôt cuôc doi, Hôi ky ba Nguyên An Ninh (En t’accompagnant toute la vie, Mémoires de madame Nguyên An Ninh), Tre, Ho Chi Minh ville, 1999, 156 p. ; LÊ MINH QUÔC, Nguyên An Ninh, dâu ân dê lai (Nguyên An Ninh, la marque indélébile), Van hoc, Ha Nôi, 1997, 352 p.; NGUYÊN THI MINH, Tôi chi lam con gio thôi (Je ne suis qu’un vent qui souffle), Tre, Ho Chi Minh ville, 2001, 460 p.

1127.

Voir supra, chapitre I.

1128.

Saumure de poisson très usuelle au Viêt Nam.

1129.

Cung anh di suôt cuôc doi, Hôi ky ba Nguyên An Ninh (En t’accompagnant toute la vie, Mémoires de madame Nguyên An Ninh), Tre, Ho Chi Minh ville, 156 p., p. 13-17.

1130.

En t’accompagnant toute la vie, Mémoires de madame Nguyên An Ninh, op. cit., p. 24.

1131.

Mémoires de madame Nguyên An Ninh , op. cit., p. 49-50, Nguyên An Ninh, la marque indélébile, op. cit., p. 224-225, Je ne suis qu’un vent qui souffle, op. cit., p. 246-247, 249-251, 255.

1132.

Rédigés respectivement par les deux filles de Nguyên An Ninh, Binh, l’aînée, rédactrice des Mémoires de madame Nguyên An Ninh et Minh, la cadette, auteure de Je ne suis qu’un vent…, les deux ouvrages sont divergents sur cette chronologie, mais le fait semble avoir marqué la mémoire non seulement des gens de la famille mais aussi celle des ami-es, car aussi bien Phan Van Hum que Nguyên Thi Luu l’ont évoqué dans leurs témoignages. Voir Mémoires de madame Nguyên An Ninh, op. cit., p. 49 et Je ne suis qu’un vent…, op. cit., p. 272-275.

1133.

Je ne suis qu’un vent qui souffle, op. cit., p. 338.

1134.

Les autres titres annoncés par Ninh sont : Abrégé d’économie, Le syndicat et la coopérative de consommation. Voir Je ne suis qu’un vent qui souffle, op. cit., p. 235.

1135.

Ce fait est relaté d’après la version qu’en donne Nguyên Thi Minh, la fille cadette de Ninh, dans Je ne suis qu’un vent qui souffle, op. cit., p. 338-339. D’après Lê Minh Quôc, Nguyên An Ninh aurait évoqué le projet d’aller vivre en Suisse dans son entretien avec Nguyên Thi Minh Khai, à l’époque membre du Comité permanent du Parti communiste dans le Sud et secrétaire du Parti dans Sai Gon et Cho Lon (bi thu Thanh uy), en le soumettant à l’accord de son épouse. Voir Nguyên An Ninh, la marque indélébile, op. cit., p. 310.

1136.

Nôi tuong, équivalent sino-vietnamien de la métaphore française « ministre de l’Intérieur » désignant l’épouse dans le même esprit d’une mythification de l’inégalité acceptée et de la répartition des tâches masculines et féminines en fonction de l’espace social et familial.

1137.

Mémoires de madame Nguyên An Ninh , op. cit., p. 28, Je ne suis qu’un vent…, op. cit., p. 153.

1138.

Voir le témoignage de Nguyên Thi Minh dans Je ne suis qu’un vent…, op. cit., p. 404.