Les promoteurs d’une nouvelle reconnaissance et d’un nouveau statut des femmes

Phan Bôi Châu (1867-1940) et Nguyên An Ninh (1900-1943) appartenaient à deux générations différentes. Le premier était un lettré patriote, l’un des initiateurs du mouvement du Renouveau (Duy tân) se composant d’un volet préparant à l’insurrection contre le colonialisme et d’un autre consacré aux activités modernistes telles que l’Ecole Dông Kinh. Ayant échappé à la peine capitale grâce à un puissant mouvement de protestation en sa faveur, il fut en résidence surveillée à Huê à partir de 1925 et, pendant les quinze dernières années de sa vie, y demeura le représentant vénéré d’un patriotisme indomptable et, à notre avis, le défenseur d’un féminisme dont la modernité ne cesse d’étonner. Le deuxième, dont le père Nguyên An Khuong était très actif dans le mouvement du Renouveau au Sud (Minh tân), fut envoyé à l’université française. Revenu licencié en droit, il se consacra au journalisme militant 1478 et devint l’intellectuel révolutionnaire professionnel le plus influent et le plus populaire au Sud Viêt Nam dans les années 1923-1940.

Phan Bôi Châu ressuscita les deux sœurs Trung 1479 dans Truyên Trung Nu vuong diên tuông (Histoire des rois-femmes Trung en pièce de théâtre) 1480 en 1911. Il répétait volontiers que les « traditions Trung Triêu » étaient amplement revivifiées par des femmes héroïques de son temps. Plus d’une fois impressionné par les femmes dans la lutte patriotique, Phan en tirait même des conclusions émancipatrices pour ses contemporaines. Dans un ouvrage édité à Tokyo en 1907 1481 , relatant l’Histoire de la mère Lân, une femme héroïque 1482 , il conclut :

‘’ ‘« L’immense force sacrée du mont Nghia et du fleuve Lam ne s’est pas manifestée chez les hommes mais au contraire chez les femmes. N’est-ce pas un signe de l’égalité du Créateur vis-à-vis de l’humanité ? J’espère que vous, femmes de notre pays, considérerez ces femmes héroïques et patriotes comme vous-mêmes et ne laisserez pas les maris mesquins de ce monde entraver vos actions. » 1483

Nous avons vu Phan dédier une oraison funèbre à Nguyên Thi Giang 1484 , il en écrit une autre l’année suivante à l’honneur des cinq femmes communistes de Ha Tinh dont le corps avait été complètement mis à nu par les tortionnaires qui les promenaient dans les rues, espérant vainement qu’elles acceptent de répondre pour mettre fin à l’exhibition avilissante 1485 . Phan était consulté et soutenait moralement la création en 1926 de la première association féminine et féministe de Huê, Nu công hoc hôi (Association éducative professionnelle pour les femmes), animée par Dam Phuong et Trân Thi Nhu Mân. Cette association comptait parmi ses toutes premières publications un ouvrage de Phan intitulé Ce que nos concitoyennes devraient savoir  1486 . Les enseignements qu’y professait Phan contribuèrent ensuite à inspirer l’idée de la Collection des femmes 1487 comme la ligne directrice de Phu nu tân van, au moins dans ses premiers numéros.

Les vingt-cinq leçons destinées aux femmes dans Ce que nos concitoyennes devraient savoir utilisaient abondamment la notion de « dao 1488 (moralité) » et les quatre vertus confucéennes. Les concepts traditionnels furent par contre reconstruits avec une originalité 1489 qui repuisait aux sources antérieures à la sinisation en même temps qu’elle s’inspirait des idées modernes occidentales. Soulignons que pour Phan Bôi Châu, ce furent des idées exprimées déjà avec clarté et avec force dès 1907, par exemple dans sa vision de ce que serait le Viêt Nam au cours d’une modernisation réussie, vision esquissée dans son ouvrage Le Viêt Nam nouveau 1490  :

‘’ ‘« Une bonne mère donne naissance à de bons enfants, une bonne épouse aide son mari à devenir talentueux. En plus, les femmes ont un énorme enjeu dans les affaires politiques. Il faut leur donner une bonne éducation pour qu’elles délaissent l’intérêt privé au profit de l’intérêt communautaire, pour qu’elles contribuent à la richesse, à la puissance et au progrès du pays. Un pays qui manque de femmes patriotes sera immanquablement réduit à l’esclavage. Dans la modernisation du pays, il faudra accorder une très grande importance à l’éducation des femmes. Il faudra leur réserver les meilleurs manuels, les meilleurs enseignants. Dans les écoles techniques, les hospices, les magasins, les trésoreries, les agences de poste, dans l’industrie automobile, dans les tramways et tous les autres organismes importants de l’économie, le mieux sera d’utiliser le service des femmes instruites, elles apporteront leur contribution sans aucune différence par rapport aux hommes. Il faudra faire en sorte que chaque femme du pays souhaite devenir une bonne mère, une bonne épouse, une femme de talent. » 1491

« Un pays qui manque de femmes patriotes sera immanquablement réduit à l’esclavage. » L’affirmation ne cesse d’étonner de la part d’un lettré confucéen, même moderniste. Mais Phan Bôi Châu a su prouver toute sa vie durant combien c’était chez lui une conviction profonde. Dans la documentation communiste jusqu’à ce jour mise à la disposition du public, nous n’avons pas trouvé de vision analogue en ce qui concerne la situation dont pouvaient rêver les femmes une fois la révolution accomplie.

Phan ne définit pas seulement l’objectif de l’émancipation féminine, il en indiqua la stratégie à suivre. Dans un ouvrage inachevé de Phan intitulé La question des femmes 1492 , le chapitre 2 était intitulé « Droit des femmes (Nu quyên) » et le chapitre 3 « La mobilisation des femmes ». Phan répétait souvent dans ses écrits 1493 : les femmes étaient des êtres humains, des citoyennes et représentaient une partie importante de l’humanité ; elles étaient égales aux hommes en devoir et en droit. Pour les mobiliser, il recommandait quatre mots d’ordre : développer leurs connaissances, associer leurs organisations, redresser leur professionnalisation, élever leur position 1494 . Dans la réponse à l’enquête de Phu nu tân van 1495 , il lança cet appel :

‘’ ‘« Quelle méthode ? Il n’y en a pas d’autre que de vous fier, mes sœurs, sur votre propre autonomie 1496 , de vous éduquer vous-mêmes, c’est la meilleure stratégie. (…) Si vous ne vous aveuglez pas vous-mêmes, personne ne peut vous aveugler ; si vous ne vous rendez pas sourdes vous-mêmes, personne ne peut vous assourdir ; si vous ne vous rendez pas muettes vous-mêmes, personne ne peut vous empêcher de parler ; si vous ne vous abêtissez pas vous-mêmes, personne ne peut vous obliger à être stupides. (…) Même des œuvres très difficiles, très élevées dont les hommes s’avouent incapables, soyez déterminées à les accomplir ! Les livres français disent : « Aide-toi, le ciel t’aidera ». Si vous voulez préserver votre droit humain et conquérir votre droit de femme, il n’y a pas d’autre moyen. »’

Ce fut donc Phan Bôi Châu le lettré toujours confucéen 1497 – et non pas des modernistes comme Phan Châu Trinh ou Nguyên An Ninh – qui finalement a le plus réfléchi et écrit sur les femmes et le féminisme.

Nguyên An Ninh quant à lui avait l’intention en 1932 d’écrire un ouvrage intitulé Libération des femmes 1498 qu’il plaçait en premier lieu parmi les questions essentielles de la société vietnamienne ; mais ce fut un projet avorté. Nous n’avons pas encore entrepris de dépouille exhaustive des articles de Nguyên An Ninh dans la presse pour rechercher les traces éventuelles d’avis sur la question. Il était néanmoins significatif qu’il reprenne, comme l’a fait Phan, les sœurs Trung comme personnages d’une pièce de théâtre intitulée Hai ba Trung (Les deux dames Trung) 1499 . Ecrit en juin 1928, l’ouvrage parut deux mois après, pour servir de guide idéologique 1500 aux membres de Thanh niên Cao vong (Jeunesse idéaliste) 1501  ; quatre mille exemplaires leur furent distribués. Le message politique de Ninh était placé dans la bouche du personnage Trung Nhi, la cadette des deux héroïnes :

‘’ ‘« Chasser les Chinois, ce n’est qu’un début. (…) Il faut faire en sorte que le peuple soit bien nourri et intelligent pour pouvoir préserver la nation. (…) Aujourd’hui je ne suis pas encore sûre que le peuple vietnamien comprenne la valeur de la liberté. (…) Si le peuple n’est pas conscient de la valeur de sa liberté, ce sera très dangereux pour le destin futur de notre pays. » 1502

Ninh inventa un amant à Trung Nhi pour faire ressortir, à côté de ce général Ly Dinh vaillant sur le champ de bataille mais qui n’y voyait pas plus loin que le bout du nez, la jeune fille clairvoyante, déterminée à poursuivre l’idéal élevé d’une société débarrassée d’inégalité et de cruauté. A Ly Dinh qui lui reprochait de viser trop haut, elle répliqua :

‘’ ‘« C’est trop grand parce que la vision de l’homme est trop limitée, c’est trop large parce que la vision de l’homme est trop restreinte, c’est trop élevé parce que l’homme est trop petit. (…) Si tu crois en un idéal noble, si tu es convaincu que c’est quelque chose à faire, même si cela doit durer des centaines et des milliers d’années, tu feras de ton mieux, tu y mettras l’effort d’une fourmi, alors ton ambition sera plus élevée et ta persévérance plus puissante que le mont le plus haut. » 1503

Trung Trac était le symbole de la femme héroïque, capable de chasser l’ennemi, reconquérir l’indépendance, venger son époux. Trung Nhi sous la plume de Nguyên An Ninh visait plus loin : comment construire la nouvelle société, comment permettre au peuple non seulement d’en finir avec l’exploitation et l’oppression étrangères mais en plus, de jouir de la liberté, du bien-être, des bons rapports humains 1504 et de la justice. « C’est bien de pratiquer le culte de son époux 1505 , mais ma sœur maintenant est sur le trône, dit-elle, se soucier du peuple doit être la préoccupation de toute sa vie. Quand on assume le gouvernement d’un pays, il ne faut pas oublier les vivants au profit des morts. » Trung Nhi aimait, mais le souci du peuple et de l’humanité dans la souffrance lui faisait oublier ce qui lui était le plus cher. Ninh a inversé les rôles masculin et féminin traditionnels où c’était l’homme qui visait loin et haut, alors que sa bien-aimée le retenait par ce qu’on appelait « la mentalité trivialement féminine (nhi nu thuong tinh) ». On assistait dans Les deux dames Trung à des scènes successives où Ly Dinh surmontait ses faiblesses et ses visions, ses valeurs « du commun des mortels » pour s’élever pas à pas avec l’aide de la femme aimée. Confier à une jeune fille ce rôle de pilote qui montrait le chemin et encourageait son compagnon à la suivre, ce fut novateur. Remarquons en passant que Trung Nhi réussissait ces exploits et exprimait les argumentations les plus rigoureuses souvent agenouillée devant son amant pour solliciter ses excuses, tout en se sachant aucunement coupable ! C’était pourtant la commandante d’une armée, la plus redoutée de l’ennemi. Le discours mis dans la bouche de Trung Nhi, ce fut aussi celui de l’intellectuel, de l’esprit toujours éveillé, toujours critique, qui remettait toujours en question l’acquis dont se contentait le public 1506 . Il était certes commode de se servir d’un personnage féminin pour voiler les messages compromettants. Les deux dames Trung de Nguyên An Ninh n’en contenait pas moins plus d’une reconstruction innovante et non sans finesse des rapports masculins-féminins. Rappelons enfin que Ninh se servait de cet ouvrage comme d’une bible révolutionnaire auprès de ses adeptes 1507 .

Ainsi, en mobilisant les femmes pour la lutte politique anticolonialiste et pour la réforme sociale, voire socialiste, Phan Bôi Châu et Nguyên An Ninh, chacun à sa manière, ont porté la reconnaissance de l’importance du rôle sociopolitique des femmes à un autre niveau. Ils ne représentaient pas des cas exceptionnels, mais des figures de proue d’une tendance confirmée.

Notes
1478.

Nguyên An Ninh créa et contribua activement aux périodiques La Cloche Fêlée (1923-1925), L’Annam (1925) et La Lutte (1933-1939).

1479.

Voir l’histoire des sœurs Trung (héroïnes du 1er siècle) et de dame Triêu (héroïne du 3ème siècle) supra, chapitre I.

1480.

Phan Bôi Châu, Œuvres complètes, présentées par CHUONG THÂU, Thuân Hoa, 1990, T. III, p. 23-120.

1481.

Sung bai giai nhân, Pour le culte des héros patriotes, reproduit par Chuong Thâu, Phan Bôi Châu, Œuvres complètes, Thuân Hoa, Huê, 1990, T. II, p. 280-322.

1482.

Il s’agit d’une femme dont on ne connaît que le nom de famille Nguyên, originaire du village Phuc Hâu, district Hung Nguyên, province Nghê An. De famille aisée, elle fut mariée à un homme du même village, également riche. Elle avait été décorée par la Cour en raison de ses dons lors des disettes. Après la défaite de la Cour de Huê, l’empereur Ham Nghi quitta la capitale pour le maquis en 1885 et appela à la lutte contre les Français. Mère Lân incita son gendre Lê Ninh et son fils Lân à s’organiser pour répondre à l’appel et leur consacra toute la fortune familiale à laquelle elle ajouta ses économies de jeune fille (encore un témoignage de l’autonomie financière traditionnelle des Vietnamiennes). Apprenant la mort sur le champ d’honneur de son fils, elle commenta : « Il n’est pas mort dans la honte, j’en suis heureuse. » Voir Truyên me Lân, môt nu hao kiêt (Histoire de la mère Lân, une femme héroïque), Phan Bôi Châu, Œuvres complètes, op. cit., T. 2, p. 282-290.

1483.

Phan Bôi Châu, Œuvres complètes, op. cit., T. 2, p. 290.

1484.

Voir supra chapitre VI.

1485.

Oraison funèbre adressée à distance aux camarades femmes communistes de Nghê Tinh (Vong tê cac nu dông chi công san o Nghê Tinh), Phan Bôi Châu, Œuvres complètes, op. cit., T. 6, p. 329. Voici la fin de ce texte : « Nous les cinq sœurs avec notre corps complètement mis à nu et exhibé, Pour que la force brute et les capitalistes applaudissent en riant ! C’est la fin de la civilisation ! C’est la fin de la moralité ! Voilà ce qu’est l’œuvre du protectorat ! Voilà ce qu’est l’œuvre civilisatrice ! Réfléchissez-y, compatriotes ! »

1486.

Nu quôc dân tu tri (Quôc dân nu gioi cân biêt), édité pour la première fois à Huê par Nu công hoc hôi (Association éducative professionnelle pour les femmes) en 1926, réédité par Giac quân thu (Livres pour éduquer les masses), Ha Nôi, 1929.

1487.

Phu nu tung san, collection initiée par la section féminine du parti Tân Viêt de Huê, section présidée par Trân Thi Nhu Mân, l’épouse de Dao Duy Anh. Voir supra chapitre VI.

1488.

Dao signifie étymologiquement “la voie”, et en sens dérivé plus usuel, “ la voie à suivre ”, par conséquent “ la moralité ”.

1489.

Voir par exemple le dernier poème de Nguyên Thi Giang, dédié à son époux et l’analyse que nous en avons faite supra chapitre VI.

1490.

La version en quôc ngu de Tân Viêt Nam, manuscrite, est retrouvée à la Bibliothèque Scientifique Centrale (code Vv 306, 38 p.) la première fois par Chuong Thâu et publiée par lui dans la revue Nghiên cuu lich su (Etudes historiques), n° 78, 4/1965. La version que nous utilisons est celle de Phan Bôi Châu, Œuvres complètes, que Chuong Thâu a révisée à partir de l’original sino-vietnamien. Tân Viêt Nam fut rédigé et édité par Phan Bôi Châu en 1907 au Japon. Le manuscrit original en sino-vietnamien, conservé aux Archives Nationales, fonds Ha Dông, n° 74 n’a été exploité pour la première fois qu’à la fin des années 1980 pour la préparation des Œuvres complètes de Phan Bôi Châu. Voir Phan Bôi Châu, Œuvres complètes, op. cit., T. 2, p. 250-276.

1491.

Phan Bôi Châu, Œuvres complètes, op. cit., T. 2, p. 263-264.

1492.

Vân dê phu nu, qui aurait pu se traduire aussi par Le féminisme, si l’on tient compte des multiples tentatives de traduction et d’interprétation de ce concept appris en français, comme nous l’avons analysé supra dans ce chapitre. Voir l’historique de la rédaction et de l’édition de cet ouvrage en Annexe. Le texte des trois premiers chapitres est reproduit dans Phan Bôi Châu, Œuvres complètes, op. cit., p. 83-94.

1493.

Nous avons établi en Annexe une liste des écrits les plus importants de Phan Bôi Châu concernant les femmes et le féminisme.

1494.

La question des femmes, in Phan Bôi Châu, Œuvres complètes, op. cit.,T. 4, p. 92.

1495.

Réponse à l’enquête…, Phu nu tân van, n° 10, 4/7/1929, p. 10-11, reproduit dans Phan Bôi Châu, Œuvres complètes, op. cit., p. 222-225.

1496.

Phan a sans doute forgé ce nouveau concept : suc tu dông, la force de se mouvoir par soi-même.

1497.

D’une manière qui rappelle Nguyên Ai Quôc-Hô Chi Minh, Phan a sa propre interprétation du confucianisme qui rendait cette philosophie millénaire de l’Orient tout à fait compatible avec le marxisme. Voir par exemple son ouvrage Xa hôi chu nghia (Le socialisme), éd. Sinh Minh, Vinh, 1946, reproduit dans Phan Bôi Châu, Œuvres complètes, op. cit., T. 4, p. 131-180.

1498.

Les autres titres annoncés par Ninh sont : Abrégé d’économie, Le syndicat et la coopérative de consommation. Voir NGUYÊN THI MINH, Tôi chi lam con gio thôi (Je ne suis qu’un vent qui souffle), op. cit., p. 235-236.

1499.

Hai ba Trung (Les deux dames Trung), éd. Bao Tôn, Sai Gon, 1928, 79 p.. Nous remercions Dominique Rolland d’avoir mis à notre disposition une photocopie de cet ouvrage.

1500.

D’après Nguyên Thi Minh, son père voulait écrire Les deux dames Trung dès sa sortie de prison (janvier 1927) mais devait partir en France, accueillir Nguyên Thê Truyên et surtout développer Jeunesse idéaliste (voir note suivante). En juin 1928, il décida de se réserver du temps pour rédiger cet ouvrage, « sachant de quoi les jeunes militants avaient besoin ». Dissimulé sous la forme d’une pièce de théâtre, ce fut en fait l’équivalent de La voie révolutionnaire (Duong Cach mênh) du Thanh niên de Nguyên Ai Quôc. Voir Je ne suis qu’un vent…, op. cit., p. 192.

1501.

D’après Nguyên Thi Minh, son père avait l’intention d’en faire non pas un parti politique mais seulement une organisation de masse pour fédérer les jeunes déjà sensibilisés par la presse révolutionnaire que Ninh avait initiée quelques années auparavant, Je ne suis qu’un vent…, op. cit., p. 162-163.

1502.

NGUYÊN AN NINH, Les deux dames Trung, op.cit., p. 57-59.

1503.

Les deux dames Trung, op. cit., p. 62.

1504.

Ninh parle de « tuong ai », s’aimer les uns les autres.

1505.

Comme les Vietnamiens pratiquent le culte des morts, la veuve se devait de consacrer le reste de sa vie au culte du mari défunt.

1506.

Voir Les deux dames Trung, op. cit., p. 54.

1507.

Nguyên An Ninh était vénéré comme un saint, déjà de son vivant. Il lui était arrivé plus d’une fois de voir sa photo sur l’autel des ancêtres dans les familles paysannes qu’il allait visiter pour faire sa propagande révolutionnaire.