Annexe 2 : Ca dao (chansons populaires vietnamiennes)

Nous présentons des ca dao sélectionnées et traduites par nous. Ce sont toutes des ca dao usuelles que les Vietnamien-nes savent par cœur.

  1. Anh vê dê ao lai dây, Dê cho em dap gio tây lanh lung (Si tuLes appellations sont chang (tu, affectueux et courtois) et em (petite sœur, tendre et affectueux) dois partir, laisse-moi au moins ta veste, Je m’en envelopperai la nuit contre ce vent glacial de l’Ouest).
  2. Ba cô dôi gao lên chua, Môt cô yêm tham bo bua cho su. Su vê su ôm tuong tu, Ôm lan ôm loc cho su troc dâu (Trois jeunes filles vont à la pagode avec leurs paniers de riz sur la tête, Il y en a une au cache-seins rouge qui ensorcelle le bonze avec son talisman. Le bonze en a attrapé un mal d’amour, Il est si malade qu’il en a perdu tous les cheveux de la tête).
  3. Ba dông môt mo dan ông, Chi dem vao lông chi xach di choi. Ba tram môt mu dan ba, Dem ve ma trai chiêu hoa cho ngôi (A trois piastres une dizaine d’hommes, Je les mets dans une cage et je me promène avec. A trois cents piastres une femme, Je lui prépare une natte fleurie pour qu’elle s’asseoie.)
  4. Bac me gia pho pho dâu bac, Con chang con trung nuoc tho ngây. Co hay chang o dâu dây, Thiêp xin muon canh chap bay theo chang (Père et mère sont âgés et ont les cheveux tout blancs, Ton enfant lui est encore si jeune et si naïf. Si seulement je savais où tu te trouves pas loin d’ici, J’emprunterais des ailes pour m’envoler vers toiLes interpellations sont “chang” et “thiêp”, appellations traditionnelles des classes supérieures. La jeune épouse semblait consciente de ses devoirs envers la famille (les beaux-parents et l’enfant) ; mais la charge était lourde et elle si jeune encore…).
  5. Bo chiêc ghe sau cheo mau anh doi, Keo khuc sông nay bo bui tôi tam (Hé la barque de derrière, accélère les rames, jeJe=anh (grand frère). Le “tu” n’apparaît pas, puisqu’on s’adresse à “la barque de derrière”. ralentis pour t’attendre, Il est bien sombre et bien buissonneux, ce passage de la rivière).
  6. Buom vang dâu nhanh mu u, Lây chông cang som tiêng ru cang buôn (Le papillon jaune se pose sur la branche de mu uArbre des campagnes pauvres, à petites fleurs blanches.,Plus tôt [elle] prend un mari et plus triste est sa voix qui chante les berceuses).
  7. Cai ngu may ngu cho ngoan, Me may di cây dông sâu chua vê (Dors bien, mon enfant, dors bien longtemps, Ta mère est en train de repiquer dans la rizière profonde et tarde à rentrer).
  8. Chang oi phai linh thi di, Cua nha don chiêc da thi co tôi (Mon épouxLes interpellations sont : “chang” et “tôi”., si tu es appelé comme soldat, vas-y, Je peux m’occuper de ta maison où il n’y a pas d’autre soutien).
  9. Chang oi phu thiêp lam chi, Thiêp nhu com nguôi dê khi doi long (Mon époux, pourquoi m’abandonnerais-tu ? Je suis comme ce riz froidLe riz restant d’un repas précédent qu’on ne prend pas la peine de réchauffer constitue un repas d’appoint rapide de quelqu’un qui n’a pas le temps ou les moyens d’en prendre grand soin. qui saura quand même apaiser ta faim).
  10. Chiêu chiêu ra dung ngo sau, Trông vê quê me ruôt dau chin chiêu (Crépuscule après crépusculeC’est à la fin d’une journée laborieuse que la femme s’abandonne à cette nostalgie d’un passé révolu ou se permet d’exprimer son anxiété pour sa mère laissée sans soutien après son mariage et son départ quasi défénitif du foyer parental. Cette séparation, due davantage à l’éloignement et au manque de moyen plus encore qu’aux prescriptions confucéennes (xuât gia tong phu : une fois mariée, ne dépends plus que de ton mari, 2è dépendance) et la souffrance qui en résulte pour mère et fille fait comprendre la valeur d’un mariage à proximité. je suis debout sur le chemin derrière la maisonSous-entendu : de mon mari où je n’ai qu’une belle-mère souvent malveillante., Je regarde du côté du village de ma mère et mes entrailles en sont broyées de douleur).
  11. Chiêu chiêu chim vit kêu chiêu, Bâng khuâng nho me chin chiêu ruôt dau (Crépuscule après crépuscule, chaque fois que j’entends les canards sauvages qui piaillent à la tombée du crépuscule, J’ai la nostalgie de chez moi et ma mère me manque, mes entrailles en sont broyées de douleur).
  12. Chim da da dâu nhanh da da, Chông gân không lây di lây chông xa. Nua mai cha yêu me gia, Bat com chen nuoc, bô ky tra ai dung (L’oiseau da da se pose sur la branche de da da,Pourquoi ne pas prendre un mari à proximité au lieu d’en prendre un si loin ? Dans le futur quand ton père sera affaibli et que ta mère prendra de l’âge, Qui sera là pour leur offrir un bol de riz et une tasse de thé) ?
  13. Chinh chuyên chêt cung ra ma, Lang lo chêt cung khiêng ra ngoai dông (Celle qui est droite et sérieuseChinh chuyên : (femme) droite, c’est-à-dire qui respecte les normes confucéennes. Cf un proverbe souvent cité « Le garçon peut avoir cinq femmes et sept concubines, La fille droite (gai chinh chuyên) ne connaît qu’un seul mari. » n’en devient pas moins un fantôme à sa mort, Celle qui est de mœurs faciles une fois morte sera enterrée de la même façon.)
  14. Chông gi anh, vo gi tôi, Chang qua la cai no doi voi nhau (Tu n’es point mon mari, jeLes appellations utilisées sont anh (grand frère) et tôi (je neutre), ce dernier exprimant une révolte de celle qui ne veut plus se désigner “petite sœur”. ne suis point ta femme, Nous ne sommes l’un pour l’autre qu’une dette de la vie.
  15. Chông ta ao rach ta thuong, Chông nguoi ao gâm xông huong mac nguoi (JLa femme parle en se désignant par em (petite sœur), avec un ton affectueux.’aime mon mari qui est en haillon, Le mari d’une autre, peu m’importe s’il est habillé de velours parfumé).
  16. Chuôt kêu ruc rich trong hang, Anh di cho kheo keo dung giuong me hay (Les souris font de petits bruits“Ruc rich” est une onomatopée qui reproduit les petits cris des souris mais évoque en même temps les bruits que font les jeunes amoureux juste à côté du lit où se couche la mère de la jeune fille, qui espérait ainsi garder sa fille ! dans leur trou, En te déplaçant, chérianh=grand frère., fais attention de ne pas cogner le lit, mère va en être alertée) !
  17. Co chông cang dê choi ngang, De ra con thiêp con chang con ai ? (C’est encore plus facile pour une femme mariée d’avoir des amours comme il lui plairait, Si elle a des enfants, qui saurait distinguer les siens de ceux de son mari ?)
  18. Co con phai cuc vi con, Co chông phai ganh giang son nha chông (Quand on a des enfants, il faut savoir endurer les souffrances pour eux, Une fois mariée, il faut porter toute la grande famille de son mari).
  19. Co con thi ga chông gân, Co bat canh cân no cung mang cho (Si vous mariez votre fille à proximité, Elle pourra passer vous offrir un bol de soupe savoureuse chaque fois qu’elle en a).
  20. Con cha got do nhu son, Môt mai cha mât, got con nhu bun (Quand tu avais encore ton père, ta cheville était rouge comme du cinabreLe rouge est couleur de la chance et du bonheur. , Maintenant que tu as perdu ton père ta cheville est grise comme de la boueCe ca dao reflète une autre vérité non moins courante : la mère, non instruite et sans métier a du mal à maintenir le même niveau de vie aux enfants après le décès ou l’abandon du père.).
  21. Con gai la con nguoi ta, Con dâu moi thiêt me cha mua vê (Une fille sera la fille des autres, C’est la bru qui est bien la fille achetée par les parents.)
  22. Công cha nhu nui Thai son, Nghia me nhu nuoc trong nguôn chay ra. Môt long tho me kinh cha, Cho tron chu hiêu moi la dao con (La reconnaissance que tuLe genre n’est pas précisé. dois à ton père est haute comme le mont Thai Son, Le devoir qui te lie à ta mère est comme l’eau qui coule de la source. De tout cœur pratique le culte de ta mère et respecte ton père, C’est ainsi que tu accompliras la piété filiale qu’un enfant doit observerCe ca dao dont tous les enfants ont été bercés et qui est sans doute le seul dont ils se souviennent quand ils auront tout oublié est une version vietnamisée de la piété filiale. Devoir confucéen du fils à son père, cette piété devient une reconnaissance due au père et à la mère par les enfants des deux sexes. Haute comme la plus haute montagne vis-à-vis du père, pour la mère elle est comparée à l’eau qui coule tout naturellement de la source, une source intarissable, dirait-on, comme l’amour et le sacrifice maternels sont ressentis illimités et inconditionnels. De beaux mythes ? Oui, certes, mais des mythes vécus par bon nombre de témoins vietnamiens et vietnamiennes dont les pères et mères appartiennent aux générations nées en 1920-1945. « De tout cœur pratique le culte de ta mère », chante la berceuse. Tous les témoins non Vietnamiens que j’ai interviewés ont été frappés du culte que leurs amies – et davantage leurs amis – vietnamiens maintenant entre quarante et soixante ans vouent à leurs mères. Subjectivité pure ? Oui, certes, un culte est toujours une adhésion subjective à des valeurs et représentations collectives. Le fait n’en est pas moins vrai, que le “culte de la mère” - les spécialistes du Viêt Nam y reconnaîtront volontiers des traditions matrilinéaires bien profondément ancrées et dont les réminiscences sont vivaces – existe bel et bien dans le cœur de ces nombreux Vietnamiens d’un certain âge.).
  23. Cua chua ai thây chang them
  24. Em cho chi muon chông em vai ngay
  25. (Friandise acidulée, qui n’en aurait pas envie
  26. Si tuTu=em (petite sœur), je=chi (grande sœur). me prêtais ton mari pour quelques jours ?)
  27. Chông em chang thê trâu cay,
  28. Ma cho chi muon ca ngay lân dêm.
  29. (Mon mari n’est pas un buffle de labour,
  30. Pour que jeJe=em (petite sœur), tu=chi (grande sœur). La cadette (par l’âge ou le rang social) se montre ironique et amère, mais non pas violente ni agressive. puisse te le prêter et le jour et la nuit.)
  31. Dan ông nông nôi giêng thoi, Dan ba sâu sac nhu coi dung trâu (L’homme même superficiel est profond comme un puits, La femme même très profonde ne l’est pas plus qu’un panierCoi=sorte de récipient en bronze pour les feuilles de bétel. à bétel.)
  32. Dêm dêm chi giu lây chông, Chi cho manh chiêu nam không nha ngoai. Sang sang chi goi bo Hai ! Mau mau tro dây thai khoai dâm beo. Boi chung bac me tôi ngheo, Cho nên tôi phai dâm beo thai khoai. (Nuit après nuit, grande sœur tuTu=chi (grande sœur), désignant l’épouse principale. Je=tôi (neutre) et non pas em (petite sœur) comme l’aurait voulu son rang de concubine. Elle manifeste ici son amertume et sa révolte. gardes jalousement le mari, Tu me jettes une natte pour que je couche seule dans la partie extérieure de la maison. Matin après matin tu m’interpelles : « Hé, Deuxième ! Lève-toi vite pour hacher les patates et pilonner des azolles ». C’est parce que mon père et ma mère sont pauvres, Que je dois pilonner les azolles et hacher les patates.)
  33. Den treo côt day, nuoc chay côt den rung, Anh thuong em tham thiêt qua chung, Biêt cha voi me co bang long chang (La lampe est suspendue à la colonne du filet, Cette colonne qui porte la lampe tremblote au gré de l’eau qui coule, L’amour que j’ai pour toiLes appellations utilisées sont anh (grand frère) et em (petite sœur), signe que la déclaration d’amour vient ici du jeune homme., comme il est intense ! Mais je ne sais si père et mère y consentiront).
  34. Doi long an hôt cha la, Dê com nuôi me, me gia yêu rang (Je prendrai des noyaux de dattes pour apaiser ma faim, Je garderai le riz pour ma mère qui est âgée et qui a les dents affaiblies).
  35. Doi long an nua trai sim, Uông lung bat nuoc di tim nguoi thuong (JeLe genre n’est pas précisé. me contenterais de la moitié d’un fruit de simEspèce de mûre sauvage. pour apaiser la faim, De la moitié d’un bol d’eau et je partirais à la recherche de mon/ma bien aimé-e).
  36. Gia on cai coc câu ao, Nua dêm ga gay co tao co may ; Gia on cai côi cai chay, Nua dêm ga gay co may co tao (Je te remercie petit piquet sur le pont de la mareCâu ao=petit pont qui ne traverse pas mais s’avance juste un peu sur la mare, où l’on prend l’eau. C’est là que la femme prépare les poissons, lave le riz et les légumes pour le repas, fait la vaisselle et la lessive, fait la toilette ou le bain de ses enfants et accomplit mille autres tâches ménagères durant ses interminables journées laborieuses., A minuit quand le coq chante il y a moi et toi ; Je te remercie pilon sur le mortierLe pilon est l’instrument de travail et le seul compagnon de la femme dans les nuits solitaires où elle veille tard pour pilonner le riz, pas seulement pour nourrir la grande famille mais aussi pour aller le vendre le matin en le transportant dans deux paniers accrochés aux deux bouts d’une palanche en bambou et en traversant à pied plusieurs dizaines de kilomètres sous un soleil ardent ou sous la pluie tropicale. ; A minuit quand le coq chante il y a toi et moi).
  37. Gio dua bui chuôi sau he, Anh mê vo be bo be con tho (Le vent souffle et fait balloter les feuilles de bananierLes feuilles de bananier sont très peu résistantes et facilement déchirées par le vent et la pluie. à la véranda de derrière, Ensorcelé par ta concubine, tuanh=grand frère délaisses toute ta marmaille).
  38. Gio dua bui truc nga quy, Ba nam truc tiêt con gi la xuân (Le vent souffle et le sommet du bambou se plie agenouillé sous le vent, Après trois ans de chasteté, qu’en restera-t-il du printemps de ma vie ?)
  39. Gio dua bui truc nga quy, Thuong cha phai chiu luy di, di oi (Le vent souffle et le sommet du bambou se plie agenouillé sous le vent, C’est bien parce que j’aime mon père que je me soumets à vous, belle-mèreL’interpellation utilisée est di=tante. Le contexte fait comprendre qu’il s’agit de la seconde épouse que le père a prise après le décès de sa première épouse, mère de l’enfant.) !
  40. Gio dua cây cai vê troi, Rau ram o lai chiu loi dang cay (Un vent qui souffle a emporté la saladeLes commentateurs pensent que ce chant était la plainte d’une concubine d’un prince Nguyên décédé subitement d’une maladie foudroyante alors que les Nguyên étaient en train de s’exiler dans les îles au Sud du pays pour fuir leurs adversaires. Le prince aurait eu comme nom (tên) Cai (comme la salade) et la concubine Ram (comme un légume au goût amer et légèrement piquant). Il aurait pu parler de l’infortune de tant d’autres femmes (notamment des concubines dont le sort était plus précaire) qui, à la mort de leurs maris perdent en même temps leur unique soutien matériel et moral. au ciel, Le légume ram qui reste subit alors des parolesLoi=paroles ; autre version, doi=vie. amères et piquantes).
  41. Gio dua cây truc nga quy, Ba nam truc tiêt con gi la xuân ? (Le vent souffle et le sommet du bambou se plie agenouillé sous le vent, Si je dois garder la chasteté pendant trois ansSelon le droit vietnamien (Code Hông Duc, XVè siècle et Code Gia Long, XIXè siècle), la femme mariée doit porter le deuil de son mari pendant trois ans, comme un fils porte le deuil de son père. Le ca daoproteste, car les femmes du peuple étaient sans doute habituées à plus de liberté et de pragmatisme., que restera-t-il de mon printemps ?)
  42. Gio mua thu me ru con ngu, Nam canh chây thuc du vua nam (Le vent d’automne souffle pendant que la mère chante des berceuses pour endormir son enfant, Elle y a passé la nuit blanche durant les cinq longs tours de veilleCanh=un tour de veille ; après chaque tour de veille d’un soldat de garde, il y avait un tambourinage qui scandait la nuit pour ceux qui ne dormaient pas.).
  43. Hai tay câm hai qua hông, Qua chat phân chông, qua ngot phân trai (Dans mes deux mains j’ai deux kakis, Celui qui est âcre, c’est pour mon mari, celui qui est doux, c’est pour mon amant.)
  44. Gôi rom theo phân gôi rom, Co dâu duoi thâp ma chôm lên cao (Coussin de paille, tuLe genre n’est pas précisé. dois suivre ton destin de coussin de paille, Et non pas prétendre monter si haut alors que tu es si bas).
  45. Khi xua o voi me cha, Me cha yêu qui nhu hoa trên canh. Bây gio tôi o voi anh, Anh danh, anh chui, anh tinh phu tôi. Dât xâu nan chang nên nôi, Anh di lây vo cho tôi lây chông. Anh di lây vo cach sông, Dê tôi lây chông giua cua anh ra (Autrefois quand j’habitais avec père et mère, Ils me chérissaient, j’étais comme une fleur épanouie sur la branche. Maintenant jeLes interpellations sont anh (grand frère) et tôi (je neutre). vis avec toi, Tu me bats, tu m’injuries et tu es infidèle. D’une glaise de mauvaise qualité on ne saurait fabriquer une marmiteLa marmite (de riz) est le symbole du foyer., Si tu veux prendreOn parle couramment de prendre un mari (lây chông) ou de prendre une femme (lây vo) sans distinction de sexe. une autre femme, je partirai prendre un autre mari. Tu prends ta femme de l’autre côté du fleuve, Moi, je prendrai mon mari à la sortie même de ta maison)
  46. Khôn ngoan cung thê dan ba, Dâu rang vung dai cung la dan ông. (Même intelligente une femme ne serait jamais qu’une femme, Même maladroit et peu doué un homme restera un homme.)
  47. Lam trai rua bat quet nha, Vo goi thi da bâm ba con dây ([La mission] d’un homme est de faire la vaisselle et de balayer la maisonEn fait, ce sont les tâches ménagères les plus répugnantes pour les Vietnamiens. Elles le sont restées pour un certain nombre de Viêt kiêu établis à l’étranger, qui veulent bien aider au ménage, y compris préparer les repas, mais sont réticents pour des travaux jugés trop menus., Quand ta femme t’appelle, réponds : « oui, madameBa peut se traduire par madame, mais aussi grand-mère, cette deuxième traduction semblant même plus justifiée, car madame est très « occidentalisée » alors que baisser d’un rang ou d’en monter un ou plusieurs est très usuel dans les interpellations vietnamiennes. L’homme se désignerait ici par con=enfant, ou petit-enfant., me voici !Ce ca dao est un plagiat ironique d’un autre, d’inspiration très nettement confucéenne : « [La mission] d’un homme est de mériter d’être homme, Quand vous allez à l’Est, l’Est est tranquille, vous montez à l’Ouest, l’Ouest est pacifié. »  »)
  48. Lây chông cho dang tâm chông, Bo công trang diêm ma hông rang den (Prendre un mari qui mérite bien d’être un mari, Cela en aurait valu la peine de se faire belle avec joues roses et dents laquées).
  49. Ma oi, dung ga con xa, Chim kêu vuon hu, biêt nha ma dâu (Mère, ne me marie pas trop loin, Là où il n’y a que des oiseaux qui ululent et des chimpanzés qui hurlent, Comment saurais-je retrouver chez toi) ?
  50. Ma oi dung danh con dau, Dê con bat ôc hai rau ma nho (Maman, ne me bats pas, ne me fais pas malL’interpellation est “ma oi”, oi ajoute une insistance affectueuse et/ou plaintive. L’enfant (l’auto-désignation con=enfant n’est pas sexuée) s’adresse à sa propre mère. Moins stéréotypés que les enseignements confucéens et les écrits des lettrés, les ca dao ne montrent pas que des mères douces et aimantes, ils les montrent aussi battant leurs enfants et des enfants travailleurs/ses dès le plus jeune âge (les fillettes sont-elles plus souvent maltraitées que leurs frères ? Il est lieu de le croire car on n’entend qu’elles qui se plaignent dans les ca dao). Excédées par le travail et la misère, peu instruites, les mères peuvent être violentes. Le ca dao témoigne malgré tout d’une relation intime, d’une compréhension affectueuse entre elles et leurs enfants., Je vais chercher des escargots et cueillir des légumes pour te rendre service).
  51. Ma oi dung danh con hoai, Dê con hat bôi lam dao ma coi (Maman, ne me bats pas continuellement, Laisse-moi faire l’actriceCette fois-ci l’enfant maltraitée par sa mère est bien une petite fille. On peut noter l’affection et la complicité non sans malice qu’elle partage avec sa mère car le théâtre (hat bôi) était et reste une occasion rare de divertissement pour les paysannes. Il ne faut pas oublier que même de nos jours la campagne vietnamienne n’est pas partout électrifiée, la télévision n’est pas à la portée de tout le monde et les troupes artistiques ne viennent à la campagne que par exception. A plus forte raison dans la première moitié du 20ème siècle. et jouer au théâtre pour te divertirAutre version du 2è vers : « Laisse-moi chercher des escargots et cueillir des mangues pour que tu les dégustes ». Si les escargots constituent la nourriture pour la famille, les mangues (surtout vertes et légèrement acides) sont une friandise bien appréciée des jeunes filles et des femmes. Toujours la même complicité affectueuse.) !
  52. Mây doi banh duc co xuong, Mây doi di ghe ma thuong con chông (Jamais le banh ducFriandise à base de farine de riz. Sous forme de pâte molle, elle ne peut avoir “d’arête”. n’a d’arête, Comme jamais de la vie une belle-mère n’affectionne les enfants de son mari).
  53. Me em tham thung xôi rên, Tham con lon beo tham tiên Canh Hung, Em da bao me rang dung, Me hâm me hu me bung ngay vao, Bây gio chông thâp vo cao, Nhu dôi dua lêch so sao cho bang (Ma mère était alléchée par le panier de bon riz gluant, Par le porc bien gras, par la monnaie de Canh HungCe détail permet de situer ce ca dao vers le 17ème siècle, où la dynastie de Lê avait comme nom de règne Canh Hung. Mais le phénomène restait répandu avant 1945 et persiste encore de nos jours., Moi jeJe=em (petite sœur), ce qui prouve que la jeune femme est en train de se plaindre à d’autres femmes. lui avais bien dit non, il ne fallait pas, Elle maugréait, elle marmonnait, elle s’est empressée de tout emporter dans la maison, Maintenant le mari est petit, la femme est plus grande, Comme une paire de baguettes qu’on chercherait vainement à égaliserComme les baguettes étaient de fabrication artisanale, en mettant le couvert il fallait « égaliser (so dua) », c’est-à-dire retrouver les paires qui avaient à peu près la même longueur. Les baguettes dont la longueur est trop inégale ne peuvent servir.).
  54. Me gia kho lam em oi, Khoan an bot mac, nhin loi me cha (Notre mèreIl s’agit bien sûr de la belle-mère pour la bru. âgée est très exigeante, ma chérieEm= petite sœur, avec oi, qui marque une insistance affectueuse. , Sache te priver dans le manger et dans le costume, sache te résigner dans tes paroles à père et mère).
  55. Me gia nhu chuôi ba huong, Nhu xôi nêp mât nhu duong mia lau (Ma mère âgée est douce comme des bananes parfumées, Bonne comme du riz gluant succulent, comme du sucre fait de la meilleure canne à sucreMia lau=espèce de canne à sucre qu’on peut croquer nature ou cuire dans de l’eau pour avoir une boisson douce et rafraîchissante.) !
  56. Me gia nhu chuôi chin cây, Gio lay me rung con ray mô côi (Ma mère âgée est comme la banane mûre sur le bananier, Il suffit d’un vent léger qui secoue l’arbre, la banane tombe et je me retrouve orphelin).
  57. Me gia o tup lêu tranh, Som tham tôi viêng moi danh da con (Ma mère habite dans une hutte de paille, Mon cœur ne sera pas tranquille tant que je ne lui aurai pas rendu visite matin et soir).
  58. Mô côi cha an com voi ca, mô côi me liêm la dâu duong (Orphelin-e de père, tu manges du riz avec du poisson, Orphelin-e de mère, tu n’as plus qu’à lécher les feuillesFeuilles qui auraient servi à envelopper les gâteaux ou autres nourritures et qu’on aurait jetées dans la rue après usage. dans la rueCe ca dao reflète une vérité courante : les mères, aimantes, dévouées et débrouillardes s’occupent mieux de leurs enfants que les pères qui laissent souvent les belles-mères les maltraiter.)
  59. Môt mai thiêp co xa chang, Dôi bông thiêp tra, dôi vang thiêp xin (Si un jour jeLes interpellations sont : “thiêp” et “chang” ; c’est la femme qui parle, et elle appartient à une couche sociale au moins moyenne, où pour l’épouser la belle-famille a dû offrir des cadeaux d’une certaine valeur. Ce sont les boucles d’oreilles qu’elle propose de rendre. Mais elle gardera les bracelets d’une valeur encore plus grande car elle est consciente qu’elle a contribué à développer la richesse de la famille et que cela lui est dû. dois te quitter, Je te rends les boucles d’oreille, mais je me permettrai de prendre les bracelets en or).
  60. Mua lâm thâm uot dâm la he, Cam thuong nang co me khong cha (Une pluie fine mouille abondamment les feuilles de heSorte de ciboule, d’échalote., Quelle compassion j’éprouve pour celle qui n’a qu’une mère et pas de pèreL’enfant naturel (non reconnu par son père) surtout de sexe féminin souffrait et souffre toujours du mépris et on la prendrait difficilement comme bru car on se méfierait de la “mauvaise conduite” de sa mère. L’amoureux se montre ici compatissant et généreux.) !
  61. Quan co cân nhung dân chua vôi, Quan co vôi quan lôi quan di (Le mandarin en a besoin, mais l’homme du peuple n’est pas encore pressé, Si le mandarin est pressé, il n’a qu’à s’enfoncer dans l’eau (ou la boue) pour y allerLes mandarins se déplaçaient en palanquin et les “hommes du peuple (dân)” étaient réquisitionnés pour les porter à bras d’hommes..)
  62. Râu tôm nâu voi ruôt bâu, Chông chan vo hup gât dâu khen ngon (Des antennes de crevettes cuites avec des cœurs de courgesCanh est une sorte de soupe vietnamienne où traditionnellement on fait cuire un peu de protéine (crevettes, petits poissons, crabes, escargots, trouvés dans la nature), davantage de légumes plantés à côté de la maison et beaucoup d’eau. C’est un plat de famille pauvre, il aide à avaler le riz. Le couple dans ce cadao est encore plus pauvre car il se servirait pour sa soupe des parties qui sont d’habitude jetées (en préparant les crevettes, on leur enlève les antennes et les pattes ; en épluchant les courges, on enlève la partie à l’intérieur car elle n’a aucun goût)., Le mari en reprend, la femme en déguste, tous les deux trouvent la soupe délicieuse).
  63. Rông vang tam nuoc ao tu, Nguoi khôn o voi nguoi ngu nang minh (Tel un dragon d’or qui se baigne dans une mare à l’eau stagnante, Que c’est lourd, la vie en commun entre une personne intelligente et quelqu’un de stupideComme le genre des sujets n’est pas précisé, on ne saurait déterminer qui entre le mari et la femme se plaint de la charge de sa vie.) !
  64. Sang trang trai chiêu hai hang, Bên anh doc sach bên nang quay to (Sous le clair de lune, deux nattes sont étendues parallèllement, De mon côté je lis et de ton côté tu embobines le fil de soie).
  65. Thân em nhu tâm lua dao, Phât pho giua cho, biêt vao tay ai (MonMoi=em (petite sœur). corps est pareil à une pièce de soie rouge au gré du vent, Au plein milieu du marché sans savoir en quelle main elle va échouer).
  66. Thân gai nhu hat mua sa, Hat vao dai cac hat ra ruông dông (Le corps (la destinée) d’un [jeune] fille est comme les gouttes de pluie qui tombent, L’une va échoir dans un château alors qu’une autre se retrouvera dans un champ).
  67. Thân gai muoi hai bên nuoc, trong nho duc chiu (Le corps (la destinée) d’un [jeune]fille flotte entre douze quais, Si elle accoste dans une eau pure, c’est tant mieux, dans une eau trouble, c’est tant pis).
  68. Thây anh nhu thây mat troi, Choi chang kho ngo, trao loi kho trao (Quand je teTu=anh (grand frère). Le “je” n’apparaît pas du tout. vois, c’est comme si je voyais le soleil, Il est tellement éblouissant que je ne peux le regarder, comme j’ai du mal à t’adresser la parole).
  69. Tho tay anh ngat ngon ngo, Thuong em dut ruôt gia do ngo lo (De la main jeLe je est resté implicite dans cette déclaration d’amour aussi discrète que passionnée. Seul le tu (anh=grand frère) nous apprend qu’elle vient d’une jeune fille. Le geste de la main sur lequel elle insiste semble remplacer le regard qui devait se détourner. cueille une jeune pousse de ngoLégume qui peut servir aussi d’épice ; il y en a plusieurs espèces, dont une avec des feuilles dentelées (elles piquent quand on y touche) ; le goût est toujours légèrement piquant, l’odeur est forte., Mes entrailles sont brisées tellement je t’aime, mais je fais semblant de regarder ailleurs).
  70. Thuong anh côt ru xuong mon, Thuong anh dên thac cung con thuong anh (Je t’aimeraiLe sujet est implicite mais l’interpellation anh=grand frère fait comprendre que la déclaration vient d’une jeune fille.jusqu’à ce que mes os soient usés par le temps, Que la mort survienne, elle ne m’empêchera pas de t’aimer toujours) !
  71. Thuong chông em phai gang công, Nao ai xuong sat da dông chi dâu (C’est parce que j’aime mon mari que je dois faire des efforts, Mes os de sont point de fer, ni ma peau de bronze).
  72. Thuong chông phai luy mu gia, Gâm tôi voi mu co ba con chi (C’est bien parce que j’aime mon mari que je me soumets à vousLes interpellations utilisées sont : tôi (je neutre) et mu (femme, péjoratif). La bru aigrie ne s’est servie d’aucun terme qui puisse évoquer la moindre relation familiale., belle-mère, A bien y réfléchir, entre vous et moi il n’y a aucune parenté).
  73. Thuong nhau coi ao cho nhau, Vê nha me hoi qua câu gio bay (C’est parce que nous nousDans ce ca dao, tous les “pronoms personnels” sont implicites, les verbes n’ont pas de sujet, sauf “mère” qui pose la question. aimons que nous nous échangeons nos vestes, De retour à la maison, si mère me pose la question, eh bien, la veste s’est envolée quand je traversais le pont) !
  74. Tiêc con gai khôn lây nham thang chông dai, Nhu bông hoa lai cam bai cut trâu (Quel dommage cette femme intelligente qui a pris un mari stupide, C’est comme une fleur de jasminLai=jolie petite fleur blanche très parfumée. A la différence d’autres pays comme l’Inde ou la Thailande, au Viêt Nam le jasmin ne peut être utilisé comme offrande sur l’autel des ancêtres ; certaines familles ne plantent cet arbre que dans leur cour de derrière ou évitent de le planter. Sa fleur qui éclot de nuit et emplit l’espace environnant de son parfum suave est assimilée à des jeunes filles de mœurs faciles. piquée sur des fèces de buffle) !
  75. Tiêc thay cây quê giua rung, Dê cho thang man thang muong no leo (Quel dommage ce beau cannelierLa cannelle est odorante, elle est considérée comme un produit rare, de grande valeur (on l’utilise notamment pour ses vertus médicinales). On dit que ce ca dao exprimait le mécontentement de la population Viêt quand la Cour de Trân Anh Tông allait marier la princesse Huyên Trân au roi cham. Mais ce n’est qu’une hypothèse. au milieu de la forêt, Qui se laisse grimper par de vils barbares et goujats).
  76. Tiêc thay hat gao trang ngân, Da vo nuoc duc lai vân than rom (Quel dommage ce grain de riz d’une pure blancheur, Qu’on lave à l’eau trouble, puis qu’on fait cuire“Faire cuire” est une traduction impropre, car vân est une étape précise de la cuisson du riz. Selon la méthode de cuisson traditionnelle encore en vigueur à la campagne, on met beaucoup d’eau et on en retire quand l’eau bout ; ensuite, ce riz qui ne flotte plus dans l’eau de cuisson (com can) doit continuer à cuire mais seulement à la vapeur. Vân consiste à tourner adroitement la marmite sur un feu doux pour que la vapeur se dégage avec la plus grande homogénéité de manière à ce que le riz cuise bien. La qualité de la cuisson dépend ainsi de la régularité et du niveau approprié du feu doux. S’il est trop doux (chaleur insuffisante), le riz ne sera pas tout à fait cuit (le cœur du grain restera dur), s’il est trop fort, le riz au fond de la marmite sera brûlé, si le riz n’est pas bien essoré, il sera réduit en bouillon ou sera trop cuit. Par rapport au feu de charbon ou de bois, il est bien plus difficile de maîtriser le niveau approprié du feu et sa régularité sur un feu de paille, qui est pourtant le plus fréquemment utilisé dans les familles pauvres. Un tel feu risque de nuire à la qualité du riz d’une pure blancheur comme une jeune fille méritante ne saurait s’épanouir auprès d’un mari misérable et grossier. sur du feu de paille) !
  77. Trai khôn tim vo cho dông, Gai khôn tim chông giua chôn ba quân (Les garçons intelligents cherchent leurs femmes au marché animéPour leur débrouillardise et leur qualité dam dang., Les filles intelligents cherchent leurs maris au milieu des troupesPour être sûres que ce ne sont pas des couards..)
  78. Trai ma chi, gai ma chi ? Sinh ra co nghia co nghi thi hon (Pourquoi se soucier si c’est un garçon ou une fille ? Ne vaut-il pas mieux souhaiter d’avoir des enfants qui nous sont attachés et comprennent leur devoir ?)
  79. Troi mua bong bong phâp phông, Me di lây chông con o voi ai (La pluie fait des bulles qui flottent et tremblotent avant de s’éclaterNous devons user de périphrase dans la traduction, mais l’original est condensé dans six pieds : troi mua (il pleut) bong bong (bulles) phâp phông (qualificatif imagé qui décrit le flottement et tremblotement des bulles prêtes à éclater, comme il décrirait – on utiliserait le même qualificatif - la poitrine haletante, anxieuse de la jeune femme qui hésite entre sa passion, son bonheur et celui de l’enfant qu’elle ne se résigne pas à abandonner). La fragilité des bulles évoque celle de l’enfant démuni, sans protection ou celle de ses rêves de bonheur individuel qu’il faudrait payer trop cher ?, Si maman s’en va prendre un mari, avec qui vivra son enfant) ?
  80. Trong tranh nhu non không quai, Nhu thuyên không lai, nhu ai không chông (Ballottante comme un chapeau sans ceintureLe chapeau conique est retenu par une ceinture de soie ou de tissu., Comme une barque sans gouvernail, comme celle qui reste sans mari.)
  81. Tuong giêng sâu anh tha soi dây dai, Ai de giêng can, anh tiêc hoai soi dây. (Croyant que le puits était profond, jJe=anh (grand frère), celui qui se plaint de l’infidélité de sa partenaire est ici un homme. Il existe la version où le sujet est em (petite sœur) et la situation est alors inversée.’ai lâché une longue corde, En fait le puits est si peu profond que je regrette toujours ma corde bien trop longue.)
  82. Vi dâu câu van dong dinh, Câu tre lat leo gâp ghinh kho di, Kho di me dân con di, Con thi truong hoc, me thi truong doi (Que ce soit un pont en bois solidement cloué, Ou un pont précaire fait d’un tronc de bambou qui tangue sous nos pas titubants, Même si c’est difficile à traverser, maman te prendra par la main pour le traverser, Alors que tu passes tes examens scolaires, je passerai les épreuves de la vie).
  83. Vô duyên vô phuc muc phai anh chông gia, Ra duong nguoi hoi rang cha hay chông. Noi ra dau don trong long, Ây la cai no doi truyên kiêp, co phai chông em dâu (Quelle infortune et quel malheur, il m’est échuLe verbe vietnamien est difficile à traduire. Muc veut dire prendre à l’aide d’une cuiller quelque chose qui flotte dans du liquide ; comme c’est ballotté dans l’eau, on ne sait trop ce que c’est et l’attrape ainsi au hasard. ce vieux mari, Quand je sors avec lui on me demande si c’est mon père ou mon mari. Comme mon cœur est douloureux chaque fois que j’enLa jeune femme se désigne em (petite sœur), ce qui montre qu’elle parle d’un ton plaintif. parle, C’est la dette de ma vie et non point mon mari).
  84. Vo anh nhu ngoc nhu nga, Anh con tinh phu nua la thân tôi. Vo anh nhu the dia xôi, Anh con tinh phu nua tôi com dum (Votre femme est comme du jade ou de l’ivoire, Et vous lui êtes infidèle, alors qu’en serait-il de moi ? Votre femme est comme une assiette de riz gluantA la différence des ethnies des hautes régions, le riz gluant est considéré par les Viêt de la plaine comme un met plus recherché que le riz ordinaire., Et vous lui êtes infidèle, alors qu’en serait-il de moi qui ne suis que du riz froid à emporterCom dum : riz qu’on enveloppe dans une feuille de bananier par exemple, pour le voyage, donc qui sera froid et moins bon quand on en prendra..