1.3. Les fonctions des rituels de la politesse

1.3.1. La fonction sociale

Les rituels de politesse ont une première fonction qui consiste à entretenir le lien social. C’est ce que souligne Maisonneuve en disant que « Les rites jouent un rôle sans doute irremplaçable dans le maintien et le renforcement du lien social ». (1988 : 121)

Picard parle même précisément de « rituels d’entretien », c’est par exemple une invitation, un cadeau, un coup de téléphone. Respecter ces rituels de politesse c’est affirmer à l’autre qu’on désire garder le lien qui nous unit, qu’il soit affectif, social, ou professionnel.

Leur fonction est aussi de marquer la nature du lien : le degré d’intimité qui unit les interactants, leur lien hiérarchique. Ces rituels de politesse sont des « signes du lien » selon le terme de Goffman, nous en reparlerons plus loin lorsque nous évoquerons la fonction du cadeau.

La seconde fonction sociale essentielle des rituels de politesse est celle d’appartenance à un groupe social. Rivière rappelle que « la fonction la plus englobante de tous les rites (est) l’intégration sociale et culturelle de l’individu dans le groupe. » (1996 (b) :233)

En effet, partager des règles basées sur des conventions sociales permet de se sentir comme appartenant à un groupe. Ce groupe partageant les mêmes valeurs à respecter et le même désir de vivre en société. Partager les mêmes rituels de politesse peut être ainsi un signe de reconnaissance et un signe identitaire, c’est souvent vrai lorsqu’on se trouve à l’étranger avec d’autres gens du même pays que nous par exemple.

Les rituels permettent aussi de renforcer la cohésion du groupe dans lequel ces rites sont effectués ; si on n’accepte pas ou si on n’applique pas les rituels quotidiens on se met en marge de la société et on est très vite désocialisé. Il convient de dire bonjour, de serrer la main des personnes qu’on rencontre ou de répondre aux questions que l’on nous pose.