2.4.2. Selon les circonstances

Le deuxième principe évoqué dans les guides de savoir-vivre est celui des circonstances pour offrir un cadeau. Le cadeau doit être adapté à la situation d'offre si on veut être conforme aux règles de bienséance. Desmarais consacre l’essentiel de son guide à ce choix puisque l’ouvrage s’intitule : Comment offrir des cadeaux en toutes circonstances (naissance, mariage, anniversaire, fête religieuse, réussite à un examen …).22

Les traités recommandent à l’offreur de choisir un cadeau qui correspond à l'événement pour lequel il est offert. Les guides précisent que l'on n’offre pas la même chose pour un mariage, un baptême, un anniversaire ou la St Valentin.

Par exemple à propos du cadeau de naissance Clermont-Tonnerre recommande :

‘Offrez plutôt des grenouillères de première année, faciles à ouvrir et à fermer par le bas avec trois boutons à pression, plutôt que d’admirables vêtements de poupées à boutons de nacre et à rubans, impossibles à enfiler. (1996 : 231).’

Pour un baptême, Desmarais nous rappelle que :

‘Traditionnellement, la marraine offre la médaille de baptême et fait graver au dos le prénom de l’enfant et la date. ... Les autres invités à la cérémonie choisiront à loisir dans la liste suivante (non exhaustive) : tableau, rond de serviette, timbale, assiette à bouillie, couverts, coquetier, bavoir brôdé, icône, cadre à photos, livre de bébé, livre de la classe, coupe de fleurs fraîches, bonbonnière, etc. (1995 : 81-82)’

En ce qui concerne les mariages, nous pouvons noter que les guident proposent aujourd’hui plusieurs possibilités et évoquent les « listes de mariage » que les mariés déposent dans les grands magasins.

‘Ce peut être un présent destiné à manifester un lien particulier ou, en cas de relations vraiment intimes (par exemple famille, parrain, marraine), un chèque qui aidera au départ dans la vie des jeunes mariés ; le plus souvent aujourd’hui, le cadeau se choisit sur une « liste de mariage » établie par les fiancés, au moment de l’envoi des faire-part. Les amis demandent alors aux fiancés où la liste a été déposée. (Denuelle, 2002 :250-251)’

Les guides donnent donc des indications assez précises concernant le choix du cadeau par rapport à l’événement. On trouve dans ces ouvrages de nombreuses énumérations de type de cadeaux à offrir selon la circonstance. C’est surtout vrai pour les fêtes traditionnelles comme le mariage, le baptême, les fiançailles, etc. Mais les guides donnent aussi des indications pour les invitations à dîner ou les visites à un malade par exemple.

Pour les invitations à dîner, les guides donnent des indications assez différentes que Desmarais explique :

‘Les avis divergent notablement sur le sujet. Certains affirment que lors d’une première invitation, il est bienséant d’offrir des fleurs à la maîtresse de maison. D’autres prétendent, à l’inverse, que cela ne se fait pas. En réalité, les fleurs devraient être envoyées le jour même avant le dîner ou seulement le lendemain en guise de remerciement. (1995 : 115)’

Pour une visite à un malade, Desmarais nous suggère plusieurs choix :

‘Savons parfumés, romans (pas trop imposants et faciles à lire), eau de toilette légère, linge de toilette, fleurs et journaux sont autant de choix possibles. (1995 : 133)’

Herpin et Verger ont collecté quelques statistiques à propos de la nature du cadeau offert selon l’événement (1985 : 36). Ce travail représente d’ailleurs un des seuls documents amenant des statistiques à propos de l’offre des cadeaux.

Ce tableau nous montre que lors d’un mariage, ce sont essentiellement des éléments de vaisselle ou des ustensiles de cuisine qui sont offerts. Lors d’une naissance ce sont les vêtements de bébé qui apparaissent nettement en tête des cadeaux offerts. Pour les cadeaux sans occasions particulières, ce sont des livres ou des disques qui sont les plus offerts. On peut remarquer aussi que les bijoux ou la maroquinerie s’offrent à des occasions comme Noël ou des anniversaires.

Mais ce tableau montre aussi que le choix du cadeau dépend de la relation entre les participants. C’est ce que nous allons voir maintenant.

Notes
22.

Voir Desmarais, 1995.