3.1. Echanges initiés par le receveur

Nous avons remarqué que bien souvent le receveur réitérait ses remerciements plus tard. Lorsque l'on reçoit un cadeau qui nous fait plaisir, on a tendance à multiplier les remerciements au moment de l'offre, mais aussi plus tard comme pour s'assurer que l'offreur a bien « enregistré le message ».

Ainsi, nous avons entendu des remarques telles que :

« Au fait, le livre que tu m'as offert était super bien, je l'ai lu en quelques jours. »

« Merci pour les fleurs hein, hier j'ai eu l'impression de ne pas trop te le montrer mais ça m'a fait vraiment plaisir. »

« L'autre jour j'ai mis le pull que tu m'as offert, on est super bien dedans, je l'adore. »

Notre corpus authentique ne contient pas ces exemples car nous ne pouvions pas prévoir les enregistrements. Dans notre corpus fictionnel nous avons un exemple de scène après l’offre où le receveur prend l’initiative de reparler du cadeau pour remercier l’offreur. C’est un extrait du Placard :

(François rend visite à Santini et il porte le pull qu’il lui a offert)

S : t’es venu me rendre visite (.) et t’as mis mon pull-over

F : oui (.) il est très beau tout le monde m’en fait compliment

Mais cette scène après l’offre vient compléter le moment de l’offre car le receveur, du fait de son grand étonnement de recevoir ce cadeau, n’avait pas remercié l’offreur. Ce qui confirme l’hypothèse qu’après l’offre le receveur peut encore effectuer des remerciements.

Tous ces remerciements, explicites ou implicites, représentent ici un renouvellement de FFAs pour la face de l'offreur. En réitérant sa gratitude de façon initiative, le receveur flatte la face de l’offreur. Le fait que ce soit le receveur qui répète ses remerciements de lui-même pourra aisément être pris par l’offreur comme des remerciements sincères. On peut d'ailleurs penser que l'offreur appréciera d'autant plus des remerciements qui se produiront après l'offre. Cette réitération de la gratitude du receveur peut apparaître comme un plus « gros » FFA que les remerciements au moment de l'offre qui sont communs à toute séquence d'offre. Rien n'oblige le receveur à manifester à nouveau son plaisir.