4.4. La valeur de l’objet

Les guides de savoir-vivre conseillent d’offrir un cadeau ni trop cher, ni pas assez cher. Notre corpus ne nous donne pas toujours accès aux informations nécessaires pour savoir si cette règle est respectée. Mais il semble que nos interactions authentiques ne présentent pas d’excès dans un sens ou dans l’autre. Certains receveurs ont exprimé de la gêne et de l’embarras certaines fois face au prix qu’ils attribuent au cadeau. Mais il est difficile de savoir si l’offreur a fait une erreur dans le choix de la valeur de son cadeau ou si le receveur ne fait qu’exprimer de manière rituelle une stratégie de politesse.

Le « juste milieu » paraît toujours indéfinissable car chacun évoquera des notions de prix différents selon ses moyens, mais c'est justement selon ses propres finances que le receveur estimera un cadeau comme trop cher ou pas assez. Ici, l'importance du statut du receveur et de l'offreur est prise en compte. C'est à l'offreur de faire une estimation de ce qui peut apparaître comme trop cher pour le receveur et donc le gêner, ou au contraire comme trop bon marché et le vexer. Car même si le prix du cadeau est censé être secret, comme nous l'avons signalé auparavant, chacun a une idée approximative du prix du cadeau qu'on lui fait et l'offreur doit tenir compte de ce paramètre.